samedi 15 mai 2010

Fessées ( 2 )

L A

F E S S E E

D E

V A L E N T I N E




Chaque fois que Melissa, une collègue de mon âge, se trompait dans un dossier ou commettait une erreur quelconque – et elle était très étourdie – je la menaçais du doigt…
- Tu vas finir par l’avoir… A force de faire tu vas finir par l’avoir ta fessée… Et devant tout le monde en plus…
Elle partait au quart de tour… Elle s’étranglait…
- Hein ?… Mais ça va pas, non ?… T’as qu’à y croire… Même pas en rêve…
Tout le bureau riait… De bon cœur… Et Madame Seignier, qui travaillait juste en face de moi, prédisait…
- T’arriveras pas à la lui donner… T’en crèves d’envie, mais t’y arriveras pas…

C’est justement cette Madame Seignier qui a renversé, un matin, une pleine tasse de café noir sur les dossiers en cours… Un vrai gâchis. J’ai voulu plaisanter…
- C’est pas Melissa qui va y attraper finalement… C’est vous !…
Elle a répliqué du tac au tac en baissant la voix pour n’être entendue que de moi…
- En paroles t’es toujours très fort, mais s’il s’agissait de passer à l’acte…

J’étais abasourdi. Je devais le prendre comment ? J’avais 25 ans. Elle en avait cinquante. Il était pour moi inconcevable qu’elle puisse sérieusement envisager un seul instant de recevoir la fessée de mes mains. Non. J’avais mal compris. Forcément. Ou mal interprété…

J’avais parfaitement compris. J’en ai eu la preuve quelques jours plus tard alors que je venais, une fois de plus, d’en promettre une à Melissa qui était aussitôt montée sur ses grands chevaux…
- Oh, ça suffit maintenant avec ça… Tu deviens lourd à force…
Entre ses dents, comme si elle se parlait à elle-même, sans me regarder, Madame Seignier a murmuré…
- Il y en a à qui on en propose sans arrêt et qui n’en veulent pas… Et il y en a d’autres à qui on n’en propose jamais et qui en voudraient bien…
J’ai fait celui qui n’avait rien entendu, mais il n’y avait plus aucun doute possible.

A midi elle restait généralement déjeuner sur place. Je me suis attardé, j’ai laissé les autres s’éloigner, disparaître et je me suis bravement lancé, la peur au ventre…
- Vous devriez avoir honte, vous savez…
- Honte ?… Et de quoi donc ?…
- De toutes ces idées qui vous traversent… De ces envies de fessée que vous avez…
Elle avait baissé la tête, adopté un petit air contrit…
- Vous mériteriez d’être punie pour ça… Et vous allez l’être…
Je me suis levé, je me suis approché, je l’ai fermement saisie par le coude. Elle m’a doucement repoussé…
- Pas ici… Pas maintenant… C’est trop dangereux…
- Où alors ?… Quand ?…
- Ce soir… Je te dirai… File maintenant… Reste pas là… Si quelqu’un arrive… On se poserait des questions…

A deux heures elle m’a tendu un dossier par dessus le bureau…
- Tiens, tu veux pas t’occuper de ça ?…
Je l’ai ouvert…
- « Hôtel Regina, chambre 38… Va m’y attendre après le boulot. Je t’y rejoindrai dans les dix minutes »…
On a eu une après-midi comme toutes les autres. Mais j’étais sur un petit nuage. Ca allait arriver. Enfin !… Ce soir. Tout à l’heure. Ca allait avoir lieu. Et elle avait le double de mon âge. Même dans mes rêves les plus fous je n’avais pas osé l’espérer.

A cinq heures j’ai volé jusqu’à l’hôtel Regina. Et arpenté la chambre de long en large. Dix minutes. Elle avait dit dix minutes. Et ça faisait un quart d’heure. Je tournais comme un lion en cage. Ca a fait une demi-heure. Mais qu’est-ce qu’elle foutait, bon sang ? Qu’est-ce qu’elle foutait ? Et puis trois quarts d’heure… Elle ne viendrait plus. C’était pas la peine de se raconter des histoires. Elle ne viendrait plus. Ah, elle m’avait bien eu ! Elle s’était bien fichue de moi… Elle avait voulu me donner une leçon. D’ici à ce que je trouve tous les collègues attablés à la terrasse en bas quand je sortirais de l’hôtel… Ah, ils allaient bien rigoler… Mais je ne leur offrirais pas ce plaisir… J’attendrais le temps qu’il faudrait. Ils finiraient bien par se lasser et par rentrer chez eux…

Elle avait une heure de retard. Plus d’une heure…
- C’est à cette heure-ci que t’arrives ?…
- C’est pas de ma faute…
- Je veux pas le savoir…
Et je l’ai entraînée vers le lit. Je m’y suis assis. Je l’ai attirée, couchée en travers de mes genoux. J’ai énergiquement remonté la robe sur les reins, descendu la culotte jusqu’à mi-cuisses et j’ai tapé. Vigoureusement. Avec conviction… Elle a gémi. Elle s’est tortillée sous les coups. Elle a essayé de se protéger de ses mains. Je les ai emprisonnées dans l’une des miennes et j’ai continué. Plus fort. Plus appuyé. Elle a crié. Ses fesses se sont colorées d’un rouge incarnat du plus bel effet.

Une dernière claque… Elle a voulu se relever. Je l’en ai empêchée. Je l’ai gardée en travers de mes genoux. J’ai contemplé mon œuvre. Longtemps. Je l’ai interminablement redessinée du bout du doigt. Elle ne disait rien. Elle ne bougeait pas. A regret j’ai fini par remettre la culotte en place, par faire retomber la robe…

Elle a regardé l’heure…
- Hou la la !… Faut que j’y aille… Mon mari…
Je l’ai retenue encore un instant sur le pas de la porte…
- Pourquoi t’es arrivée si tard ?…
- Pour te mettre la pression. Pour être sûre que tu allais me donner une VRAIE fessée. Une qui fait mal…
- Et si j’étais parti ?…
- Oh, alors ça, il y avait pas de risque…






II





Elle a finalement préféré le midi…
- A cause de mon mari… Parce que si je rentre systématiquement tous les soirs avec deux heures de retard !… Et puis comme ça les traces ont le temps de s’estomper au moins un peu… J’ai pas une peau qui marque beaucoup, mais quand même tu tapes fort… C’est pas un reproche, hein, au contraire !…

Ce n’était pas un reproche, oh que non !... Elle adorait : il fallait que ça claque et que ça résonne. Que ça tombe à toute volée. Surtout ne pas la ménager. Mais il fallait d’abord et avant tout prendre son temps. L’accabler longuement des reproches. La gronder. La menacer. La lui annoncer sa fessée. Lui faire humblement admettre qu’elle l’avait méritée. La déculotter lentement. L’allonger en travers des genoux. Encore lui parler…
- Une fessée !… Une femme de votre âge… De la main de quelqu’un qui n’en a pas la moitié… Non, mais vous n’avez pas honte ?…
Oh si, elle avait honte, si !… Tellement honte… Mais… Et la fessée pouvait enfin commencer. Durer. S’éterniser…

A deux heures on regagnait séparément le bureau. On s’installait, comme on l’avait toujours fait, l’un en face de l’autre. Personne ne savait. Personne ne se doutait. Tout l’après-midi elle s’agitait sur sa chaise en esquissant de temps à autre une grimace. J’implorais son regard. Elle me l’abandonnait parfois, une fraction de seconde, avant de se replonger consciencieusement, le sourcil froncé, dans ses dossiers…

- Si tu continues à me regarder comme ça au boulot ils vont forcément finir par avoir la puce à l’oreille…
- Mais non !… Jamais ils iront imaginer un truc pareil…
- Ca, non, mais autre chose, oui… Et il y en a au moins une qui a de sacrés soupçons…
- Ah oui ?… Qui donc?…
- Melissa… Faut dire aussi qu’elle t’a tout particulièrement à l’œil Melissa… Quand on est amoureuse !…
- Amoureuse, Melissa !… De moi ?!… Tu parles !… Elle peut pas me voir…
- Il y a des moments où tu es vraiment d’une naïveté désarmante…

- Il y a quelqu’un en face…
Elle finissait de se rhabiller et avait machinalement jeté un coup d’œil par la fenêtre…
- Oui, il y a quelqu’un… Peut-être qu’il est là depuis le début… Sûrement même… Sûrement qu’il a vu…
- Ca a pas l’air de te déranger plus que ça…
Elle a haussé les épaules…
- Il y a pas de quoi en faire un drame… S’il a vu il a vu… On le connaît pas… Et il nous connaît pas…
- Ca te plairait qu’on ait un spectateur un jour ?… Quelqu’un qui serait là avec nous et qui me regarderait te donner la fessée ?…
- A qui tu penses ?…
- A personne… Personne en particulier…
Elle a ouvert la porte…
- Un inconnu ?… Pourquoi pas ?… Oui… Pourquoi pas ?… Tu t’en occupes ?…

Il a fallu que je lui bande les yeux…
- Serre bien !… Plus fort… Je veux surtout pas le voir… Et encore moins qu’il me voie… Tu es sûr de toi, hein ?!… Je te fais confiance… Il me touchera pas… Il m’approchera pas… Tu me promets ?…
- Tu n’as absolument rien à craindre…
- Tu l’as trouvé où ?…
- Ca fait dix mille fois que tu me poses la question…
- Oui, c’est vrai, je suis idiote… Il est quelle heure ?…
- Midi et demi…
- Il va arriver alors… - Il est même dans l’escalier… Je l’entends…

- Entrez !… Asseyez-vous !… Non… Là, plutôt… Vous verrez mieux… Oui… Comme je vous le disais hier soir au téléphone si j’ai fait appel à vous c’est que Valentine a besoin d’une bonne leçon… Je n’arrive plus à en venir à bout… Ce n’est pourtant pas faute de la corriger chaque fois que nécessaire, mais ça a considérablement perdu de son efficacité. Elle recommence à n’en faire qu’à sa tête. Comme avant. Une véritable gamine… Alors j’ai pensé que… être déculottée et fessée devant un étranger… ça lui donnerait à réfléchir… ça la ramènerait à de meilleurs sentiments… Peut-être… Parce qu’il vaut mieux ne pas se faire trop d’illusions… Bon, mais allez !…
- Non !… S’il te plaît, non !… Pas devant lui !… Je le ferai plus… J’te promets… T’auras plus rien à me reprocher… Jamais…
- Oui… Eh bien ça on verra… Après…
J’ai baissé la culotte… Et j’ai tapé…

Elle a attendu qu’il ait fini de dévaler l’escalier et elle a arraché son bandeau…
- Il y a cru ?… Il a cru que c’était une vraie punition ?…
- Je le jurerais pas, mais je crois bien que oui…
- Qu’est-ce qu’il faisait ?…
- Qu’est-ce que tu voulais qu’il fasse ?… Il regardait… Il regardait tant qu’il pouvait… Et faut reconnaître qu’il y avait à voir… Parce que pour montrer tu montrais !… Tu faisais pas semblant…
- Il s’est caressé ?…
- Non… Il était beaucoup trop occupé à profiter pleinement du spectacle… Mais je donnerais ma main à couper que c’est ce qu’il est en train de faire maintenant… En tout cas dans quel état ça t’a mise, toi !…
Elle n’a pas répondu. Elle s’est blottie contre moi. Elle a haleté dans mon cou…
- S’il te plaît !… S’il te plaît, j’ai trop envie…

Quand on est revenus à nous, il était deux heures et demi…
- Wouah !… Le boulot !… On peut quand même pas s’amener tous les deux comme ça là-bas avec trois quarts d’heure de retard…
- Surtout avec la tête que t’as !… Il y a aucun doute sur ce qu’on vient de faire…
- Je vais rentrer… Je téléphonerai que je suis malade… Et toi ?… Tu vas leur dire quoi ?…
- J’improviserai… Je trouverai bien… De toute façon personne sera dupe…






III






- Oui… En fait t’en as assez, quoi !… Tu veux qu’on arrête…
- Mais jamais de la vie !… J’ai jamais dit une chose pareille… Seulement reconnais que si on veut pas être la risée de tout le bureau…
- Mais on s’en fout du bureau !…
- Toi, tu t’en fous peut-être, mais pas moi !…
- Tu proposes quoi alors ?…
- Qu’on se voie plus du tout à midi… Ca nous évitera les sourires en coin et les regards pleins de sous-entendus… Ca deviendrait vite insupportable… On se retrouvera le soir… Pas systématiquement… De temps en temps… De toute façon il est plus que temps d’espacer nos séances parce qu’à force que ce soit tous les jours elles finissaient par devenir chroniques les marques… Mon mari aurait forcément fini par s’apercevoir de quelque chose…

Melissa a feint la surprise…
- Tiens, t’es là, toi ?… T’as abandonné cette pauvre Valentine toute seule là-haut ?… C’est pas gentil, ça !… T’es un sans-cœur… Voilà ce que t’es…
Elle s’est assise…
- Ca t’ennuie si je déjeune avec toi ?… Ca sera quand même mieux que chacun dans son coin… Alors comme ça tu l’as plaquée ?…
- Hein ?… Mais non !… Pas du tout…
- C’est elle alors ?…
- Mais qu’est-ce que tu racontes ?… Il y a jamais eu quoi que ce soit entre Valentine et moi… - A qui tu comptes faire gober ça ?… Tout le monde la connaît Valentine depuis le temps… Dès qu’un petit jeune lui passe à portée de main faut qu’elle le croque… Il y a pas de raison que tu fasses exception à la règle… Je suis là depuis plus longtemps que toi… Je pourrais t’en raconter des choses si je voulais…

- Alors ça y est !… Elle est arrivée à ses fins…
- Qui ça ?…
- Melissa… Vous vous quittez plus tous les deux…
- Tu parles !… On déjeune ensemble… Et puis c’est tout… Point final…
- C’est l’affaire de quelques jours… Dans une semaine tout au plus tu seras dans son lit…
- Mais non !… Qu’est-ce que tu vas chercher ?!…
- Oh, moi ça m’est égal, hein !… Tu fais bien ce que tu veux… Avec qui tu veux… Tu n’as pas de comptes à me rendre… Même si je verrais pas de gaîté de cœur que ce soit avec elle… - Ah oui ?!… Pourquoi ?…
- Oh, pour rien… Disons qu’on a eu de gros différends toutes les deux… Et que c’est sûrement pas un hasard si elle a jeté son dévolu sur toi… Mais bon, on n’est pas là pour parler d’elle… Déjà qu’on n’a pas beaucoup de temps à nous…

Elle s’est redressée sur un coude…
- Tu sais ce qu’il faudrait qu’on fasse ?… C’est qu’on parte quelque part ensemble tout un week end …
- Mais ton mari ?…
- Oh, mon mari !… J’arriverais bien à inventer quelque chose… Oui, il faudrait… Ca nous ferait le plus grand bien… Parce qu’on s’enroutine tous les deux… C’est plus ce que c’était… T’y prends déjà moins de plaisir, je le vois bien… Et moi aussi… J’ai beau essayer de me faire croire le contraire…
Elle s’est levée, rhabillée…
- Tu as gardé le contact avec le type de l’autre fois ?…
- Non, mais je peux le rétablir… Ou nous trouver quelqu’un d’autre…
- Comme tu veux… Mais fais quelque chose… Il faut absolument faire quelque chose…

Elle s’est docilement laissé bander les yeux…
- Tu me demandes rien cette fois-ci ?… Tu me poses pas de questions ?…
- Non… J’ai pas vraiment envie de savoir maintenant… Juste de m’abandonner… Et de laisser courir mon imagination… Tu me diras après…

La porte…
- Alors ?!… Tu crois toujours que je te racontais des histoires… Que je voulais te mener en bateau ?… Non… Regarde !… Elle est bien là, tu vois… Et elle va recevoir, comme promis, une bonne fessée déculottée… Assieds-toi, si tu veux… Non ?… Tu préfères rester debout ?… Oui… Tu as raison : tu verras mieux… De tout près… C’est important la première fois qu’on assiste à un spectacle comme celui-là de ne pas en perdre quoi que ce soit… Bon, mais il est temps de passer aux choses sérieuses… De mettre à l’air ces délicieuses petites fesses toutes tendues d’appréhension… Là… Qui vont rougir comme elles l’ont mérité… Et Dieu sait si aujourd’hui elles l’ont tout particulièrement mérité… On ne va pas les ménager… Qu’elles s’en souviennent… Longtemps… Allez !…

Encore la porte… Elle n’a pas retiré le bandeau. Elle s’est voluptueusement pressée contre moi…
- Comment c’est trop bon à rien voir comme ça dans le noir !… Avec juste tes mots et les mouvements autour… A pas savoir qui il y a… Où il est… Ce qu’il fait… Ce qui va se passer… C’est à rendre folle de peur, de honte et d’excitation…
Dans mes bras elle a eu son plaisir presque tout de suite… Et encore… Et puis encore…

- C’était pas le même que la dernière fois, hein?…
- Non, ce n’était pas lui…
- C’était quelqu’un de ton âge ?… Un copain à toi ?… Tu le tutoyais…
- Qu’est-ce qui te fait dire que c’était un homme ?…
- Ah, c’était une femme ?… Une jeune ?… T’as fait sa connaissance comment ?… Aussi sur Internet ?…
- Non, je la connaissais déjà… Et toi aussi…
- Moi aussi ?…
- Oui, tu la vois tous les jours…
- C’est qui ?… Non, mais c’était pas elle !… T’as pas fait ça !?… C’était pas Melissa ?…
- Peut-être que oui et peut-être que non… Mais reconnais que, si c’était elle, tu l’aurais pas volé… Après ce que tu lui as fait… La façon inqualifiable dont tu t’es comportée avec elle… - Ah, elle t’a dit…
- Evidemment qu’elle m’a dit, oui…
- C’était pas de ma faute…
- Bien sûr que si… Et tu le sais très bien… Tu n’as aucune excuse…
- Je lui ai demandé pardon…
- Et tu crois que c’est suffisant ?… Sois honnête…
- Non…
- Non… En effet…
Je lui ai soulevé le menton du bout du doigt…
- Alors qu’est-ce qu’on va faire ?… Dis-le !… Dis-le, toi…
- Tu vas me donner la fessée… Devant elle…
- Oui… Ce n’était pas elle tout à l’heure… Ce n’était personne… Que toi et moi… Tous les deux… Tout seuls… Mais demain elle sera là… Pour ta plus grande honte… Et ton plus grand plaisir…
- Oui…






S O R T I E

D U

D I M A N C H E






C’était en gym surtout qu’il fallait faire attention… Et encore plus avec le martinet… Parce que souvent ça avait cinglé aussi autour… Ca débordait de la culotte sur les côtés et en haut des cuisses… Alors la seule solution c’était de traîner… De rejoindre les autres la dernière sur le stade… Et d’attendre après, à la fin, que toutes les filles soient parties pour se rhabiller…

Sauf que ce jour-là la porte s’est rouverte… J’ai pas eu le temps… Trop tard… C’était Céline… Elle cherchait Amélie… Elle a vu…
- Hou là là !… Ben dis donc !…On t’a pas loupée… C’est qui qui te la flanque ?… Ton père ou ta mère ?… Tu veux pas le dire ?… Les deux ?… Oui… Sûrement c’est les deux… Et c’est quand qu’on te la donne ?… Quand tu fais quoi ?…
Je m’étais rhabillée… On est sorties… Elle a continué… Jusqu’au portail… Et après encore dans la rue…
- Hein ?… Celle-là par exemple c’était pour quoi ?…
- Oh pour rien…
- Ca peut pas être pour rien… Il y a forcément une raison… C’est quoi ?… Oh, et puis garde-le si tu veux pas le dire…
Et elle m’a plantée là, s’est retournée juste avant de disparaître au coin de la rue Victor Hugo…
- T’inquiète pas… Je dirai rien…

Le samedi suivant elle est passée à la maison sous prétexte de m’emprunter mon livre de Maths…
- Le mien, je sais pas ce que j’en ai foutu…
Elle s’est longuement attardée en bas à discuter avec eux… Et puis on est montées dans ma chambre…
- Ils sont drôlement bien, dis donc, tes parents… Comparés aux miens… Et on dirait jamais à les voir comme ça… Mais alors devant tes frères ils te le font?… Oui… Evidemment… Comment j’aurais honte, moi, à ta place !… Déjà qu’on me le fasse… Mais devant eux en plus !…

Elle en parlait tout le temps …
- C’est toi qui la baisses ta culotte ou c’est eux qui te l’enlèvent ?… Non… C’est toi… Je suis sûre que c’est toi… Ils te disent de le faire et tu obéis… C’est pas vrai peut-être ?…

Elle est restée avec moi après tout le monde… Amélie aussi… Longtemps… Avec des tas de sourires par en dessous toutes les deux…
- Pourquoi tu te rhabilles pas ?… T’en as encore pris une, c’est ça ?… Rhabille-toi !… Qu’est-ce que t’attends ?…
Il a bien fallu finir par le faire… Fais-voir en entier… Allez, fais voir, quoi !… Qu’est-ce ça peut foutre ?… On est entre filles… On le raconte à tout le monde sinon si tu veux pas…
- Hou la la !… Cette trempe !… Non, mais cette trempe !…

C’était sans arrêt… J’en avais pris une autre ?… Non ?…
- Menteuse !… Sûrement que si !…
Elles m’entraînaient jusqu’aux toilettes… Et il fallait que j’ouvre mon jean ou relève ma robe…
- Si tu veux pas que les autres sachent…
- C’était pourquoi celle-là ?… Qu’est-ce t’avais fait ?…
- Te fatigue pas !… Elle dira rien…
- Mais on saura… On finira par savoir…

Un dimanche elles sont passées me prendre avec Loïc qui tenait absolument à nous faire essayer sa belle voiture toute neuve… On a roulé longtemps… On a traversé des villages, avalé de grandes portions d’autoroute, débouché dans une ville inconnue, atterri dans un immense café enfumé rempli de gens qui parlaient fort…

- Bon, allez !… On y va ?…
- Pourquoi ?… Tu t’ennuies avec nous ?…
- Non, mais…
- Mais quoi ?… Ah oui !… T’as une heure pour rentrer… Et si tu te loupes tu vas y avoir droit… C’est ça, hein ?!… Oui, ben c’est pas bien grave… T’as l’habitude… T’en es plus à une près… Et elle a commandé une autre tournée…

Huit heures…
- Et si on allait manger quelque chose au Macdo ?…
Tout le monde s’est levé…
- De toute façon au point où on en est maintenant !… Un peu plus tôt un peu plus tard ça changera rien pour toi…
Après il y a encore eu un café… Et puis une des filles de l’autre voiture a voulu revoir l’immeuble où elle avait habité quand elle était petite…

Quand ils nous ont déposées toutes les trois devant le petit square il était une heure du matin…
- Hou la la !… Ca va te coûter cher, dis donc !… On va venir avec toi… Ce sera mieux…
- Non… non… c’est pas la peine…
- Mais si !…
Et elles se sont engouffrées dans l’escalier derrière moi…

Ils n’étaient pas couchés… Ils regardaient la télé…
- Alors, ma chérie ?… Ca a été ?… Tu as passé une bonne journée ?…
- Oh oui, oui… Pas mal…
- Il reste du rôti dans la cuisine… Si vous avez faim…
- Non, non, merci… On rentre, nous…
- A demain alors, les filles !…

Ils partaient à six heures le matin… Mes frères à sept… Et il y avait gym le lundi après-midi… J’ai sorti le martinet de sa cachette et je me suis agenouillée au pied du lit…








L’A C C I D E N T





- Allo… Rémi ?… C’est moi !… Il y a eu un problème avec la voiture…
- Qu’est-ce qui s’est passé ?…
- J’ai rien, rassure-toi !… Absolument rien… Pas une égratignure…
- T’as eu un accident ?…
- Un con qui tenait toute la route… Mais j’ai rien… La voiture, elle par contre, elle est morte…
- C’est pas grave la voiture… On est bien assurés… Bon, mais je viens te chercher… Tu es où ?…
- A Chateaubriant… Devant l’hôpital…
- A Chateaubriant !?… Qu’est-ce que tu pouvais bien fabriquer à Chateaubriant ?…
- Dis, Rémi, on a bien le prêt de volant ?…
- On l’a, oui… Sauf pour les jeunes conducteurs… Pourquoi ?…
- C’est quoi les jeunes conducteurs ?…
- Moins de 25 ans et moins de deux ans de permis…
- Il les a pas…
- Qui ça ?… - Benjamin… Le fils d’une amie… Il avait un truc urgent à faire en ville… Il a absolument voulu conduire et…
- Quelle amie ?…
- Tu connais pas…
- Non, mais tu me prends vraiment pour un imbécile, hein !…

- Monte !…
Il a démarré en trombe…
- T’es contente ?… T’es fière de toi ?… Une bagnole de 40 patates… Avec une ribambelle de chevaux sous le capot… Et toi, tu trouves rien de mieux à faire que de la coller entre les mains d’un gamin qui sait à peine conduire… Tout ça parce qu’il te tire… J’espère qu’il le fait bien au moins… Parce que vu ce que ça va nous coûter… T’es irresponsable… Complètement irresponsable… Et t’as seulement pas eu l’idée de dire que c’était toi qui conduisais ?…
- Il était coincé sous le volant… C’est les pompiers qui l’ont sorti…
- Et on peut savoir où tu l’as déniché ce Vatanen ?… Tu fais les sorties des écoles ?… Ca t’excite les petits puceaux ?… C’est vrai que c’est plein de sève à cet âge-là… Que ça se dépense sans compter… Et évidemment tu t’envoies en l’air sans capote… Bien entendu… Tant qu’à te comporter comme une gamine autant le faire jusqu’au bout… Bon, mais du coup, il va y avoir des décisions à prendre… On verra ça demain… Il fera jour… En attendant t’as le canapé qui te tend les bras dans le séjour…

- Qu’est-ce que tu fais ?…
- J’appelle maître Berthier…
- Attends, Rémi, non, attends !…
- Attendre ?… Attendre quoi ?… Au point où on en est… Alors plus vite ce sera fait et mieux ça vaudra…
- Je veux pas, Rémi… Je veux pas… Qu’est-ce que je vais devenir, moi, sans toi ?… Donne-moi encore une chance, je t’en supplie… Je ferai ce que tu voudras… Tout ce que tu voudras…
- Je passe ma vie à ça te donner des chances… Et à réparer, autant que faire se peut, tes multiples conneries… Mais cette fois j’ai l’overdose… J’ai vraiment l’overdose… Alors tu vas de ton côté et moi du mien…
- Mais c’est pas possible, Rémi… Ca peut pas finir comme ça tous les deux… C’est trop injuste… Reste avec moi… Tu n’auras plus rien à me reprocher… Jamais… Je te promets…
- J’ai déjà entendu ça dix mille fois…
- Oui, mais cette fois ce sera vrai… Si ça l’est pas tu me puniras… Comme tu voudras… Tant que tu voudras… Mais je veux pas que tu me quittes… Je veux pas… Punis-moi !… Vas-y !… Punis-moi pour tout ça… Comme tu veux… Une fessée même si tu veux… Mais me quitte pas…

- Eh ben viens alors !… Viens te mettre en position… Qu’est-ce que t’attends ?… Oh, mais si t’as changé d’avis c’est pas un problème… Tu me passes le téléphone et…
- Non, Rémi, non… Pas le téléphone…
- Alors tu sais ce qui te reste à faire… Là… Cale-toi bien… Tu seras plus à l’aise… Parce que ça risque d’être long… C’est quoi cette petite culotte ?… Je la connaissais pas… C’est ton morveux qui te l’a offerte ?… Non ?… Evidemment non… A cet âge-là on n’a pas le sou… Et ça vaut une fortune un truc pareil… Tu te refuses rien, dis donc, toi, quand tu vas à la chasse au mâle… Et c’est moi qui paie… Ca t’excite de te dire que c’est moi qui paie ?… Oui… Bien sûr que ça t’excite… Je te connais depuis le temps… Bon… Eh bien en attendant on va l’enlever… Confisquée… Aide-moi… Soulève-toi un peu… Là… T’as vraiment un cul magnifique… J’ai toujours trouvé que t’avais un cul magnifique… Il en a délicatement caressé le pourtour… S’est insinué dans la raie entre les fesses… J’espère qu’il l’apprécie à sa juste valeur au moins… Hein ?… Il en dit quoi ?… Il te prend souvent entre les fesses ?… Eh bien réponds!…
- Je t’en prie, Rémi…
- Réponds !… Il te prend entre les fesses ?…
- Mais non !… Bien sûr que non…
- Menteuse !… Tu adores ça… Et la première claque l’a mordue… Lancée à toute volée… Elle a sursauté, crié…
- Dis la vérité !… Il t’encule ?…
- Quelquefois… Pas souvent…
- Ah, tu vois !… J’en étais sûr…
Et il a tapé… Une trentaine de claques vigoureusement appliquées du plat de la main… Elle a gigoté… Elle s’est tortillée… Elle a gémi… Il n’en a tenu aucun compte…
- Et quoi d’autre ?… Qu’est-ce qu’il te fait d’autre ?…
- Mais rien… Rien du tout…
- Et toi ?… Qu’est-ce que tu lui fais ?…
- Mais rien… Rien non plus… Aïe !… Pas si fort, Remi !… Je t’en supplie… Pas si fort… Aïe !… Non !…
- Qu’est-ce que tu lui fais ?… Tu vas le dire… Je t’assure que tu vas le dire…
- Je le suce…
- Ah, ben voilà !… Tu avales ?… Eh bien réponds !… Tu avales ?…
- Des fois… Pas toujours…
- Tu l’aimes sa queue ?… Elle est comment ?… - Je sais pas, moi !… Comme une queue… Aïe !… Aïe !… Moyenne… Normale…
- Et les couilles ?… Tu t’amuses bien avec ?… Tu les tripotes ?… Tu les fais rouler ?…
- S’il te plaît, Rémi, s’il te plaît, me force pas à dire tout ça…
- Quand il s’agit de le faire t’as moins de scrupules… Et moi, pendant ce temps-là, je me crève au boulot… Et tu trouves ça normal ?… Eh ben non ça l’est pas… Non…
Et c’est tombé. A toute volée. A plein régime. Elle s’est disloquée. Elle a battu des jambes en tous sens. Elle a hurlé. Pleuré. Mais elle n’a pas tenté de lui échapper. Dans le lit, après, elle s’est blottie contre lui. Apaisée.








II







- Allo… Ca y est !… Ca y est !… Je suis sorti de l’hôpital… Il y a une heure…
- Et ça va ?…
- Oh oui, oui… Nickel… Je suis complètement réparé… Plus de peur que de mal… Et toi ?… Ca va ?… Je t’ai pas trop manqué ?…
- Non…
- Menteuse !… On se voit quand ?… Demain ?… Au même endroit que d’habitude ?…
- Non, Benjamin, non !… C’est plus possible…
- Comment ça « c’est plus possible » ?…
- Remi est au courant… Il a bien fallu pour la voiture…
- Oh, merde !… T’as pas pu inventer quelque chose ?…
- Je vois vraiment pas quoi…
- Et il a réagi comment ?…
- Comme n’importe qui à sa place…
- Oh la la, ma pauvre !…
- Alors tu comprends bien que maintenant il ne peut plus être question de se voir… C’est totalement exclu…
- Oui… Pendant quelques jours… Le temps que ça se tasse… Qu’il pense à autre chose…
- Non, Benjamin, non… On peut plus se voir… Plus du tout… C’est beaucoup trop risqué…
- Risqué ?… Tu parles !… Tu risques quoi ?…
- Il a parlé de divorce…
- Alors il le fera pas… C’est comme pour les suicides, ça, ceux qu’en parlent ils le font pas… Et, de toute façon, ce sont toujours les femmes qui demandent le divorce. Jamais les hommes. On a étudié ça l’année dernière en socio… Les hommes, ils tiennent beaucoup trop à leur petit confort, à leur tranquillité. Rien que l’idée de devoir chambouler leur existence ça les met sur les rotules… Alors quand ils s’aperçoivent que leur femme les trompe ils gueulent un bon coup, ils jouent les martyrs, ils lui font jurer qu’elle a définitivement rompu et ils font tout pour surtout pas savoir si c’est vrai ou pas… Il fera comme les autres ton mari… Il fermera les yeux et t’auras la paix…
- C’est pas si simple que ça !…
- Mais si, c’est simple !… Faut pas toujours tout compliquer… Suffira qu’on prenne un minimum de précautions pour sauvegarder les apparences et le tour sera joué… Bon, mais ce qu’il y a c’est que t’es encore sous le choc, là… Je te rappelle dans quelques jours… T’y verras beaucoup plus clair…

- Alors ?… T’as réfléchi ?…
- Mais c’est tout réfléchi, Benjamin, enfin !… Je n’ai pas du tout l’intention, mais alors là pas du tout, de mettre mon couple en danger…
- Et moi, alors dans tout ça ?!... Tu y as pensé à moi ?... Tu y penses ?...
- Oh, toi, tu t’en remettras... Je me fais aucun souci là-dessus... Tu rencontreras une fille de ton âge et...
- Je me fous des filles de mon âge... C’est avec toi que j’ai envie d’être... C’est de toi que j’ai envie...
- Ca te passera...
- Oui, alors si je comprends bien... tout ça... tout ce qu’on a été tous les deux ces sept derniers mois pour toi ça ne compte pas... Ca n’a jamais compté...
- Mais bien sûr que si enfin !... Qu’est-ce que tu vas chercher ?!...
- Eh ben on dirait pas !... Ah, tu t’es bien fichue de moi, tiens !...
- Dis pas des choses pareilles, Benjamin !... Tu sais très bien que c’est pas vrai...
- Tu parles !... Si j’avais été au moins un peu quelque chose pour toi tu réagirais pas comme ça... Tu laisserais pas tout tomber à la première difficulté... Non... Tu te battrais... Tu chercherais des solutions... Jamais tu n’accepterais que ça finisse comme ça nous deux... Jamais… Mais bon... Maintenant au moins je sais à quoi m’en tenir... Je sais ce qui me reste à faire...
- Attends, non, Benjamin, attends, raccroche pas !...

- Benjamin ?...
- Oui...
- Ca va ?...
- Ben oui, ça va… Pourquoi ça irait pas ?…
- Tu m’appelles plus ?…
- Après ce que tu m’as dit l’autre fois je vois franchement pas l’intérêt…
- Oh, mais faut pas le prendre comme ça… Ca empêche pas de rester en bons termes… De se passer un coup de fil, sans arrière-pensée, de temps en temps…
- Si, ça empêche, si !… Tu veux pas d’histoires avec ton mari, eh ben moi j’en veux pas avec ma copine…
- T’as une copine ?… C’est vrai ?… Depuis quand ?… C’est qui ?…
- Tu connais pas…
- T’es pas retourné chercher cette dinde de Florence au moins !?…
- Non…
- C’est qui ?… Tu peux bien me dire… Allez, quoi !… Dis-moi au moins son âge…
- Mais qu’est-ce que ça peut te foutre maintenant tout ça ?…
- Rien… Rien… Mais je voudrais pas que tu te fasses avoir… Que tu tombes entre les griffes de n’importe quelle petite mijorée qui te mettrait le grappin dessus et qui, quand elle t’aurait bien en mains, t’en ferait baver tout ce qu’elle sait… Parce que – le prends pas mal ! – mais tu as un petit côté pierrot lunaire qu’une fille, si elle sait s’y prendre, peut exploiter à fond… Alors si je savais qui c’est…
- En somme tu voudrais faire sa connaissance, quoi !…
- Non… Non, mais faut quand même bien reconnaître qu’il y a rien de tel qu’une femme pour percer une autre femme à jour… Pour savoir ce qu’elle a vraiment dans le ventre…
- Tu es où, là ?… Chez toi ?…
- Oui… Pourquoi ?…
- Parce que si tu veux vraiment savoir à quoi elle ressemble tu descends jusqu’au bar en bas de l’avenue du Général Leclerc… C’est là qu’elle travaille… Et on se retrouve dans le nôtre après… Que tu me dises ce que t’en penses…

- Jamais on n’aurait dû se revoir !… Jamais !…
- Tu vas quand même pas regretter… Avec le pied que t’as pris !…
- Justement… Raison de plus… Chut… Arrête maintenant, Benjamin…
- Mais pourquoi ?… T’en crèves encore d’envie…
- Non…
- Tu parles !… Je te connais depuis le temps…
- Pense à ta copine…
- Il est bien temps…
- Non, laisse-moi !… Faut que je rentre… Si, c’est vrai… Laisse-moi…
- On se revoit quand ?…
- Je sais pas… On verra… Je te dirai…

- Remi…
Elle s’est blottie contre lui…
- Remi… Il faut que je te dise quelque chose…
- Quoi ?…
- J’ai revu Benjamin…
- Et ?…
- Et… Je voulais pas, mais c’est plus fort que moi… Il y a quelque chose en moi qui a voulu quand même… Qui m’a obligé… Il faut que tu m’aides, Rémi… Que tu m’obliges dans l’autre sens… Je veux… C’est important pour moi, tu sais… Très… S’il te plaît, oblige-moi !…

Il l’a doucement retournée sur le ventre… A remonté la robe jusqu’au-dessus de la taille… Il a descendu la culotte… Il a levé la main…








A

L A

F O R Ê T

D E S

S I N G E S




Depuis des mois Jeanne rêvait d’une fessée « comme ça »…
- Pas vraiment en public, non, tu vois, mais dehors… Assez loin des gens, mais pas trop loin quand même… Qu’on puisse les entendre, savoir qu’ils sont là, se dire qu’il y a un risque, qu’on sait jamais…

On avait eu des occasions… On en avait suscité d’autres, mais toujours, au dernier moment, une circonstance imprévue nous avait empêchés de mettre notre projet à exécution…

Quand, le mois dernier, enfin… On avait décidé de profiter de l’extraordinaire douceur de ce samedi d’Octobre… Rocamadour d’abord… Puis, dans l’après-midi, la forêt des singes… Des macaques de Barbarie vivent là, en liberté, sur vingt hectares, répartis en trois groupes qui guettent les visiteurs pour les détrousser des pop corn dont ils ont fait provision à l’entrée…

Il est en principe formellement interdit de s’aventurer hors de l’artère principale qui mène d’un groupe à l’autre, mais les sous-bois, touffus à souhait, exerçaient sur nous un irrésistible attrait… Un coude… Personne en vue… On s’y est engouffrés… On s’est éloignés… J’ai doucement attiré Jeanne vers moi, plongé mes yeux dans les siens…
- Ici ?… Maintenant ?… Tu veux ?…
Elle voulait, oui, elle voulait… J’ai pris appui sur un rocher, je l’ai couchée en travers de mon genou, j’ai retroussé la robe, j’ai baissé la culotte jusqu’à mi-cuisses et j’ai commencé à « œuvrer »… Comme elle aime… A rythme lent, soutenu, appuyé…

La fessée avait pris son rythme de croisière quand j’ai soudain eu l’impression que quelqu’un nous observait… Je me suis retourné… Effectivement… Un macaque nous considérait avec curiosité… Et un intérêt évident… On a ri et j’ai continué… Un autre… Un troisième… Une dizaine bientôt qui se sont rapprochés, qui nous ont entourés… L’un d’entre eux a tendu la main vers le derrière de Jeanne, a fait mine de m’imiter… Hou là… Ca prenait une drôle de tournure… Mieux valait battre en retraite… Ce qu’on a fait en toute hâte, escortés par une horde hurlante et gambadante de macaques qui nous serraient au plus près…

La « route » et, là, à quelques mètres, sur sa base, le reste du groupe vers lequel nos acolytes se sont aussitôt précipités… Et d’empoigner derechef leurs congénères… Et de les mettre en position… Et de taper à qui mieux mieux, à fesses-que-veux-tu… Au grand affolement de la responsable qui courait, impuissante, des uns aux autres…
- Arrêtez !… mais arrêtez enfin !… Arrêter ?… Ils n’y pensaient pas le moins du monde… C’était bien trop amusant ce nouveau jeu qu’ils venaient de découvrir… C’était tout le groupe qui s’y adonnait maintenant avec délectation tandis que la pauvre femme s’égosillait dans son portable…
- Au secours !… Au secours !… Ils sont devenus fous… tout en nous jetant, à Jeanne et à moi, des regards de plus en plus soupçonneux… On a préféré s’éclipser discrètement…

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