mercredi 20 avril 2011

Escobarines: Confidences ( 1 )


- Roxane !…
- Justine, ma chérie !…
- Fais-toi voir !… C’est que tu es toute belle !…
- Et toi donc !… Tu n’as pas changé…
- Oh, depuis le CM² quand même !… Ca fait un bail !…
- Je t’aurais reconnue entre mille…
- Si tu savais ce que j’ai pu te chercher !… Les Facebook et compagnie ça a quand même du bon finalement…
- En tout cas maintenant qu’on s’est retrouvées on reste en contact, hein, on se perd plus…
- Et, pour commencer, on passe la journée ensemble. Toutes les deux. Rien que nous deux. Sans personne d’autre…

- Tu te rappelles monsieur Tissandier ?…
- Un peu que je me rappelle !… Ce qu’on a pu le faire enrager !…
- Les deux pies il nous avait surnommées… Il passait son temps à nous envoyer au coin… A tour de rôle… Ou ensemble… Mais alors, dans ce cas-là, chacune à un bout de la classe… Le plus loin possible…
- Ce qui ne nous empêchait pas de nous faire tout un tas de simagrées et de mimiques derrière son dos…
- En attendant il nous y avait fait sacrément prendre goût au coin !…
- On y passait le plus clair de notre temps…
- Et le soir ?… Tu te rappelles le soir ?… Quand on dormait l’une chez l’autre… On s’y mettait toutes seules au coin, de nous mêmes, côte à côte, et on se faisait nos confidences tout bas…
- T’étais amoureuse de Martin…
- Et toi de Thibaud…
- Des heures et des heures on pouvait parler d’eux…
- Ca nous avançait pas à grand chose… On les intéressait pas…
- Les garçons, à 11 ans, les filles c’est pas vraiment ce qui les préoccupe…
- On était folles d’eux pourtant…
- Jusqu’à passer des après-midi et des après-midi à jouer aux gendarmes et aux voleurs rien que pour être avec eux…
- C’est plus souvent qu’à notre tour qu’on l’était prisonnières…
- Et qu’on s’évadait…
- Pour qu’ils aient le plaisir de nous rattraper…
- Et de nous ligoter…
- Comment ils serraient fort !… On avait les poignets tout bleus…
- Qu’est-ce qu’ils ont pu devenir tous les deux ?…
- Mariés sûrement !… Avec trois ou quatre gamins…
- Oh, tu crois !?… Je les vois pas du tout dans le rôle…
- Suffirait de les retrouver pour savoir… On pourrait…

- Huit heures déjà !… Ca a passé à une allure !…
- On t’attend, toi ?…
- Non… Et toi ?…
- Je peux m’arranger…
- Eh bien alors !…On dîne ensemble… Et on peut même rester dormir quelque part si on veut…

- On le fait ?… On se met au coin ?… Comme avant ?…
- Allez…
- Tu te rappelles le livre ?…
- Comme si ça pouvait s’oublier…
- On le prenait toujours…
- Et on en tournait les pages la moitié de la nuit…
- On l’avait eu où ?…
- Je sais plus… On l’avait trouvé, je crois…
- Comment ça nous fascinait tous ces derrières tout rouges !…
- Ce qu’elles devaient avoir mal !…
- Peut-être qu’un jour ce serait notre tour ?…
- Tu te rappelles ce qu’on était allé se mettre dans la tête ?…
- Oui… Que pour que Martin et Thibaud tombent amoureux de nous il fallait absolument qu’on s’en prenne une… Que si ça arrivait ils seraient à nous pour toujours… Sans jamais pouvoir se désamourer de nous…
- Et on se mettait le derrière à l’air… Et on attendait…
- On savait pas quoi…
- Que quelqu’un – un enchanteur ou une fée peut-être – surgisse dans l’obscurité et nous en colle une bonne…
- On était bien un peu folles…
- Peut-être pas tant que ça finalement !…
- Tu crois que ça vaut toujours et que si on s’en ramassait une…
- Qui sait ?…
- Faut les retrouver alors… Faut absolument les retrouver…

Escobarines: Confidences ( 2 )


- Ca y est !… Je les ai retrouvés… Tous les deux… Tu vois que ça n’a pas traîné…
- Et alors ?… Eh bien raconte, quoi !…
- Ils sont absolument ravis. J’ai passé trois heures au téléphone avec Martin et à peu près autant avec Thibaud…
- Ils seraient d’accord pour qu’on se revoie ?… Tu le leur as demandé ?…
- Non… C’est eux qui me l’ont demandé… Qui ont insisté tant et plus… Et tu sais ce qu’ils proposent ?… Qu’on se retrouve pour une partie de gendarmes et de voleurs… Comme quand on était gamins… Au même endroit…
- Comme ça ?… D’entrée de jeu ?… Sans s’être revus ?… Sans même s’être un peu parlé avant ?…
- Oui…
- Et tu leur as répondu quoi ?…
- Qu’on était d’accord… Evidemment…

- Ils iront sûrement pas le chercher là le butin… Sûrement pas…
- Plus que dix secondes… Cinq… Top… Allez !…
A course folle… Echevelée… En sauts par dessus les broussailles… En mollets mordus de griffures… En battements de cœur tonitruants dans la poitrine… Le petit pont là-bas… Le petit pont à atteindre absolument… Le petit pont et le salut… Mais eux… Eux derrière déjà… Eux à grandes enjambées… En chevauchée-cavalcade… Leurs souffles tout près… Le petit pont… Le petit pont… Trop tard… Leurs bras qui empoignent. Leurs rugissements de victoire. Prisonnières…

- Et vous restez là pendant qu’on cherche, hein !… Pas question de vous enfuir… Comme dans le temps… Sinon…
- Sinon vous nous rattrapez et vous nous ligotez… On sait…
- Non… Vous êtes bien trop grandes pour ça maintenant… Non… Sinon on vous flanque une fessée et on vous confisque vos culottes…
- Ooooohhh !…
Ils se sont éloignés sans se retourner…

- Ils le feraient, tu crois ?…
- Ils en seraient bien capables…
- Comment ils ont changé !… C’est de la folie… Ils font hommes maintenant… Vraiment hommes…
- Normal… Ils ont 30 ans… Nous aussi ils doivent nous trouver changées…
- Comment il est devenu beau Martin !…
- Et Thibaud donc !… Si je me retenais pas je crois bien que je retomberais follement amoureuse…
- Personne t’oblige à te retenir… Et d’ailleurs moi aussi je crois bien que je vais me laisser aller…

- Qu’est-ce qu’on fait ?…
- Comment ça ?…
- On s’évade ?…
- Ils vont nous mettre une fessée…
- Peut-être que oui… Sûrement même… Et puis après ?… Qu’est-ce que ça peut faire ?… Au contraire… Rappelle-toi !… Le jour où on s’en prend une ils tombent amoureux de nous pour toujours… Et si en plus c’est eux qui nous la donnent alors là je te dis pas !…

- Vous étiez prévenues… On vous avait pas prévenues ?…
- Mais si, mais…
- On croyait que vous nous attraperiez pas…
- On en était presque sûres même…
- Eh bien vous vous êtes trompées… Bon… Mais vous savez ce qui vous attend…
- C’est pas juste…
- On recommencera plus… On promet…
- Oui, oh, vos promesses !… On sait ce qu’elles valent depuis le temps…
- Si, c’est vrai, hein !…
- Mais oui !… Mais oui !… Venez donc par là… Allez, hop, confisquées les petites culottes…

- Wouah !… Ce cul !… Non, mais ce cul qu’elle a !… La tienne aussi, Thibaud ?… Oui… La tienne aussi… Vu d’ici… Oh la la !… Ces culs qu’elles ont !… Non, mais ces culs qu’elles ont !… Jamais je vais oser taper, moi !…
- Va bien falloir pourtant !… Dans leur intérêt…
- On va le leur abîmer…
- Mais non !… Avec de la couleur… des couleurs profondes et chaudes… ils seront tout aussi ravissants… Sinon plus…
- Tu crois ?…
- Mais bien sûr !… De toute façon si on essaie pas on saura jamais…
- Oui, mais attends alors !… On attend… Pas tout de suite… Le temps d’en profiter… Le temps de… Et dis ?!… Si on les lâchait et qu’on les laissait d’abord un peu comme ça… Le derrière à l’air… Hein ?… Qu’est-ce t’en penses ?…
- Qu’on n’est pas pressés… Qu’il y a rien, mais vraiment rien qui nous presse…

Escobarines: Confidences ( 3 )


- Tu dors pas ?…
- Non… Chut !… Le réveille pas !… Attends !… J’arrive… On va aller à côté… Et toi, Martin ?…
- Il en écrase… Quelque chose de bien !… Fais-toi voir !… Hou la la !… Il t’a pas loupée…
- Toi non plus…
- Faut reconnaître qu’ils y sont allés de bon cœur…
- Oui… Et que ça risque de nous chauffer un moment…
- T’as trouvé ça comment finalement ?…
- Ben !…
- Oui, hein !… J’aurais jamais cru…
- Moi non plus !… Je m’imaginais que ça faisait un mal fou…
- Ca fait quand même mal !…
- Oui, mais c’est justement ça qu’est agréable… Ce qu’est bizarre d’ailleurs… Plus ça pique, plus ça brûle et plus c’est agréable… T’expliques ça comment, toi ?…
- Tu sais ce que j’ai le plus aimé, moi ?… C’est de sentir comment ça lui faisait plaisir à lui de me la donner… Et de sentir qu’il sentait que je le sentais…
- Si on allait au coin ?… On serait mieux pour parler…

- Je finirais presque par y croire…
- A quoi donc ?…
- A ce qu’on croyait quand on était petites… Que le jour où on s’en prendrait une de fessée ça les ferait tomber amoureux de nous pour toujours…
- Je sais pas… Peut-être… Mais j’ai bon espoir quand même… Vu comment il a été toute la nuit avec moi… T’aurais vu ça !… A-do-ra-ble… Attentionné… Câlin… Ardent… Passionné… Tu peux pas savoir…
- Oh si !… Si !… Parce que Martin de son côté…
- Ca les avait mis en appétit la fessée…
- Pas qu’un peu… Et il y a pas qu’eux…
- Bon, mais faut pas s’emballer… Ca fait pas tout non plus… C’est pas parce qu’un type il a envie de toi comme un fou pendant des heures qu’il est amoureux pour autant…
- Non… Non… Mais ça vaut quand même mieux que l’inverse… Et puis je sais pas… Il y a des regards… des intonations… des caresses… Une femme ces choses-là elle sent tout de suite ce qu’il y a derrière… Elle peut pas se tromper…
- Ce qu’il faudrait quand même arriver à savoir c’est s’ils ont quelqu’un…
- Martin, je crois pas…
- Thibaud non plus… Mais pour être sûres…
- C’est le genre de question qu’il vaut mieux éviter de poser à un homme…
- Oui… D’abord parce que rien ne prouve qu’il va te dire la vérité et ensuite parce que c’est le meilleur moyen de le faire fuir…
- Il sera toujours temps de savoir, le moment venu…
- Finalement tout dépend de nous maintenant, hein !… Et que de nous !… Si on manœuvre bien, si on sait se faire légères, compréhensives… S’ils n’ont pas l’impression qu’on cherche à leur mettre le grappin dessus… c’est dans la poche… C’est forcément dans la poche…
- Ca me fout une de ces trouilles…
- Il y a vraiment pas de quoi… Au contraire… Plus tu vas te montrer sereine et détendue…
- Je sais bien… Mais j’arrive pas à y croire… C’est trop beau pour être vrai… Parce que voilà un type dont je rêve depuis que je suis toute petite… Auquel j’ai jamais cessé de penser… Sur qui je me suis caressée des centaines de fois… Et du jour au lendemain clac… voilà que ça m’arrive… Alors je me dis que c’est pas possible… Que c’est un rêve… Que je vais forcément me réveiller… Ou qu’il va se passer quelque chose… Et que tout va s’écrouler…
- Attends… Attends… Ecoute… Il bouge, je crois bien… Il se réveille… J’y vais…
- Oui, moi aussi… Voir si Martin dort toujours…

- Tu sais pas ce qu’il voudrait maintenant ?… Non, mais alors là je te le donne en mille…
- Me mettre une fessée à moi …
- Comment tu le sais ?…
- Parce que Martin vient de me dire qu’il voulait t’en mettre une à toi…
- Ils ont de ces idées les mecs quand ils s’y mettent… Et tu lui as répondu quoi ?…
- Rien… Rien… J’ai fait celle qu’avait pas entendu…
- On peut quand même pas accepter une chose pareille…
- Oh ben non… Non… On peut pas… De quoi on aurait l’air ?…
- Mais d’un autre côté ils risquent de nous trouver vieux jeu… De penser qu’on est complètement coincées…
- Et ça ils sont pas du genre à apprécier… Pas du tout…
- Ce serait quand même idiot de les perdre alors qu’on vient juste de les retrouver…
- Surtout qu’une fessée c’est jamais qu’une fessée en fin de compte…
- Oui… Oui… Peut-être bien que la meilleure solution si on veut les garder…
- Oui, mais alors juste la fessée, hein !… Rien d’autre… On les laisse pas aller plus loin…
- Ah ben non… Non… On les laisse pas…
- Tu me promets, hein ?…
- Ah ben oui… Oui… Toi aussi ?…
- Evidemment…
- Bon, ben alors allez… On y va…

Escobarines: Une fessée ( 1 )


« Enseignante, 45 ans, recherche fesseuse motivée pour la punir, tout simplement, comme elle le mérite… victorine69@yahoo.fr »

Voilà. C’était fait. Enfin. Depuis le temps qu’elle voulait, qu’elle ne voulait plus, qu’elle revoulait. C’était fait…

- Vous êtes vraiment prof ?…
Juste ça. Dans sa boîte mail le lendemain…
- Je le suis, oui…
- Alors ça va pouvoir s’envisager… Prof de quoi ?…
- De Mathématiques…
- Encore mieux… C’est parfait… Bon, mais maintenant vous allez attendre… Que je vous fasse signe… Que je vous convoque… Inutile de vous manifester d’ici là… Vous risqueriez de me faire changer d’avis…

Déterminée. Impérieuse. Exactement comme elle l’avait toujours rêvée. Toujours voulue…

Elle était qui ?… Qui elle pouvait être ?… Une enseignante, elle aussi, pour avoir posé la question avec tant d’insistance ?… Oui… Sûrement… Ou même – pourquoi pas ? – un chef d’établissement rêvant d’administrer de cuisantes fessées aux collègues qu’elle avait sous ses ordres… Oui… Quelque chose de cet ordre-là… Dans ces eaux-là… C’était le plus plausible… Et le plus rassurant…

Trois semaines. Trois semaines sans qu’il se passe rien. Absolument rien. Trois semaines d’attente impatiente et souvent découragée… Elle avait probablement changé d’avis. Ou bien elle avait trouvé quelqu’un d’autre. A moins encore qu’il ne se soit agi que d’une fantasmeuse qui avait voulu se jouer d’elle. Quoi qu’il en soit il était inutile de se bercer plus longtemps d’illusions : elle n’en aurait plus jamais la moindre nouvelle…

- Vous êtes prête ?
Un peu qu’elle était prête…
- Alors je vais vous donner une adresse… Vous vous y rendrez demain matin à dix heures… Ce sera ouvert… Vous entrerez… Vous vous déshabillerez… Entièrement… Vous vous mettrez face au mur du fond, dos à la porte… Et vous attendrez… Vous vous conformerez strictement aux ordres qui vous seront donnés… Sinon… Sinon tout s’arrêtera immédiatement…

Tu es folle. Complètement folle. Complètement irresponsable. Tu vas aller là-bas ?… Dans un endroit que tu ne connais pas. Te jeter entre les griffes d’une femme que tu ne connais pas. Dont tu n’es même pas sûre que c’en soit une. Si ça tombe tu t’apprêtes à sauter, les deux pieds joints, au beau milieu d’un gigantesque traquenard… Et tout ça pour quoi ?… Pour recevoir une hypothétique fessée… Non, mais ça va pas, ma pauvre fille !… T’es vraiment pas bien par moments, hein !… Tu vas me faire le plaisir de rester ici…

La pièce – une grande pièce qui avait dû jadis être un garage – était vide. Elle a cherché en vain autour d’elle où accrocher ses vêtements, s’est finalement résolue à les déposer, soigneusement pliés, par terre, à même le sol. Et, nez au mur, elle a attendu. Longtemps…

Il y a enfin eu une présence. Quelqu’un. Qui est d’abord resté silencieux et immobile. Qui s’est approché. Eloigné. Qui est revenu. Qui s’est arrêté. Tout près. Encore plus près. Une main s’est posée sur sa hanche. Une autre, de l’autre côté. On a voulu qu’elle se retourne. Elle s’est retournée. Elle a poussé un hurlement…
- Toi !… Mais qu’est-ce que tu fais là ?
- Et vous, Madame ma professeure ?

Elle s’est précipitée sur ses vêtements, a voulu se rhabiller en toute hâte…
- Vous êtes sûre que c’est la meilleure solution ?… Parce que… personne n’est obligé de savoir, mais je ne suis pas obligée de me taire non plus…
Elle s’est interrompue, tous gestes suspendus, une jambe en l’air, hésitante…
- Allez, reposez-moi cette petite culotte… Ca vaudra mieux… Si vous ne voulez pas que… Là… Et retirez vos mains… Ne soyez pas ridicule !… On est entre femmes… Vous savez que c’est à peu près comme ça que je vous imaginais ?… Un peu moins amples les fesses quand même… Et un peu plus fermes les seins, moins tristes, mais bon… En attendant vous vous demandez bien par quel miracle je suis arrivée là, hein ?… Vous êtes très naïve, Madame la professeure… Très… Parce que quand on passe des annonces comme celle que vous avez passée on crée une nouvelle boîte mail… On n’utilise pas celle dont on se sert habituellement… Dont on a généreusement distribué l’adresse à droite et à gauche à différentes occasions…

- Qu’est-ce que tu vas faire ?
- Qu’est-ce que je vais faire ?… En voilà une question !… Je vais vous flanquer une bonne fessée… Vous êtes venue pour ça, non ?… Moi aussi… Pour vous la mettre… Ca fait trois semaines que j’en rêve… Que je passe mon temps à vous regarder en classe et à me dire que je vais vous les soigner vos fesses… Comme vous le méritez… Parce que vous m’avez prise en grippe, Madame la professeure…
- Moi ?!… Jamais de la vie !… Qu’est-ce que tu vas chercher ?…
- Bien sûr que si !… Tout vous est bon pour vous en prendre à moi… Tout !… Vous me sous-notez… Vous m’accablez en permanence de reproches injustifiés… A cause de vous j’ai raté mon bac l’année dernière et redoublé ma Terminale… L’avoir à 20 ans – si je l’ai cette année – ça va me fermer plein de portes et vous le savez…
- On ne peut pas dire que tu aies toujours fait preuve d’une assiduité exemplaire…
- C’est ça !… Rajoutez-en une couche… C’est le moment…

Sa main s’est posée sur sa nuque. S’en est emparée…
- Venez !
- Où ça ?
- Vous verrez bien…
Par la peau du cou. Comme un jeune chiot. Elles ont entamé l’escalier…
- Tu vas pas me le faire devant quelqu’un au moins ?
- Vous croyez vraiment que vous êtes en position d’exiger quoi que ce soit… Mais non… Rassurez-vous !… Pas aujourd’hui… Plus tard… Une autre fois… Aujourd’hui je veux profiter pleinement de vous… Toute seule…

Une autre pièce. Vide elle aussi. Plus petite. Avec seulement une chaise. Au beau milieu…
- Allez !… Eh bien venez !… Qu’est-ce que vous attendez ?… Penchez-vous !… Allongez-vous !… Sur mes genoux… Là… Oui… Comme ça… Très bien… Vous voyez que vous savez vous montrer raisonnable quand vous voulez…
Une main s’est posée sur ses fesses. Se les est lentement appropriées…
- Vous serez sage à l’avenir ?… Vous arrêterez de noter à la tête du client ?
- Mais je n’ai jamais… Aïe !
- Vous arrêterez de noter à la tête du client ?
- Aïe !… Oui…
- De vous montrer, en classe, aussi systématiquement injuste ?
- Mais je ne suis pas… Aïe !… Aïe !… Oui… Aïe !…
- Vous le ferez plus ?
- Non…
- Promettez !… Je promets, oui…
- Menteuse !… Vous ne la tiendrez pas votre promesse… Et vous le savez très bien… Vous allez être punie pour ça… Et je peux vous dire que vous allez vous en souvenir… Allez, vous êtes prête ?…

Escobarines: Une fessée ( 2 )


De Clairineterm@yahoo.fr à Victorine69@yahoo.fr
Quelle agréable matinée nous avons passée toutes les deux, Madame ma professeure !… J’ai beaucoup aimé… Vraiment beaucoup… Pas vous ?… Ben si, si, évidemment !… Si vous mettez des annonces en ligne sur des sites spécialisés c’est que vous y trouvez votre compte… Forcément… D’une façon ou d’une autre… Ca vous a plu comme j’ai tapé ?… C’était assez fort ?… Assez rapide ?… Faut me dire, hein !… Pour la prochaine fois… En tout cas qu’est-ce que vous avez gigoté !… Vous gigotez toujours comme ça ?… Comment ça montre !… Ah, il y a rien qui reste secret, on peut pas dire !… Vous le faites exprès ou bien vous pouvez pas vous empêcher tellement ça fait mal ?… Mais vous savez ce que je regrette là maintenant ?… C’est qu’on ait pas eu cours ensemble cet après-midi… Pour pouvoir repenser à tout ça au milieu des autres… Imaginer vos fesses bien rouges sous votre tailleur strict de petite bourgeoise pendant que vous nous débitez les idioties du programme… Et être la seule à savoir… Mais ce n’est que partie remise… Demain matin 8h30 salle 318…

De Clairineterm@yahoo.fr à Victorine69@yahoo.fr
Comment vous étiez gênée en classe tout à l’heure !… Vous aviez beau faire tous vos efforts pour pas me regarder vous y arriviez pas… C’était plus fort que vous… Et je peux vous dire que voir comment vous vous dépêchiez de baisser les yeux à chaque fois c’était un vrai délice… Vous en avez même bafouillé… Plusieurs fois… Et rougi une fois… Ah, c’est plus comme avant, hein, quand vous vous croyiez tout permis avec moi !… Elle est devenue beaucoup plus accommodante Madame ma professeur… Elle le sera de plus en plus… Parce qu’on recommencera… Bientôt… J’ai des tas d’idées… Vous verrez… Vous m’en direz des nouvelles…

Elle a attendu que tous les autres soient sortis, s’est approchée, tout sourire, du bureau…
- Pourquoi vous répondez pas à mes mails ?… Vous serez punie pour ça…
- Chut !… Chut !… Tais-toi !… Si quelqu’un rentre…

De Clairineterm@yahoo.fr à Victorine69@yahoo.fr
Samedi matin… Au même endroit… Dans la même tenue… Je vous rejoindrai…

- Bon, ben voilà… Vous êtes venue… Mais vous êtes pas à poil… J’avais dit à poil…
- Ecoute !… Il faut qu’on parle… Entre grandes personnes… Adultes et responsables…
- Mettez-vous d’abord à poil… J’écoute rien sinon… Et j’me casse…
- Tu es démoniaque… Proprement démoniaque…
Mais elle l’a fait…
- Qu’est-ce que vous vouliez dire ?…
- Qu’il faut qu’on arrête tout ça… Que ça peut plus durer…
- Non, mais vous êtes vraiment trop, vous, dans votre genre… Vous savez pas ce que vous voulez, hein ?!
- Mais si, mais…
- Mais non !… Non !… Qui c’est qu’a demandé ?… Qui c’est qu’a passé une annonce ?… C’est moi, peut-être ?… Et pourquoi vous êtes venue aujourd’hui alors ?… Pourquoi ?…
- J’avais pas vraiment le choix… Je suis piégée… Tu es en position de force… Tu le sais très bien… Et tu en abuses…
- J’abuse de rien du tout… Vous venez si vous en avez envie… Parce que vous en avez envie… Parce que vous aimez ça… Un point c’est tout… Non, mais qu’est-ce que vous êtes en train d’essayer d’insinuer ?… Que je m’abaisserais à vous faire du chantage ?… Que vous êtes là aujourd’hui uniquement parce que vous craignez que sinon j’aille raconter à mes petits camarades que Madame la professeure adore se faire tambouriner le derrière… Non, mais vous me prenez pour qui ?… Ah, vous avez bonne opinion de moi… Ca fait plaisir… Partez !… Partez si c’est ce que vous préférez… Personne ne saura rien… Jamais… Je vous en donne ma parole… Eh bien ?!… Non ?… Ca vous va pas non plus ? !… Qu’est-ce qu’il vous faut au juste ?… Qu’au contraire je vous en fasse du chantage ?… C’est ça ?!… Pour que vous puissiez vous donner l’illusion que vous n’en passez par où je veux – par où vous avez en réalité tellement envie de passer – que contrainte et forcée ?… Vous êtes compliquée, Madame la professeure, extrêmement compliquée… Et tordue… Bon… Mais assez de simagrées… Vous me faites perdre mon temps, là… Vous décidez quoi ?… Vous restez ou pas ?…
- Je reste…
Tout bas. A peine audible…

- Qu’est-ce que tu fais ?…
- Ca se voit pas ?… Je vous bande les yeux…
- Pourquoi ?…
- Les questions, ici, c’est moi qui les pose… Si – et quand – je le juge nécessaire… Venez avec moi… Là… Laissez-vous guider… Attention… Il y a une marche… Une autre… On monte là-haut… Comme la dernière fois… Ca tourne… Encore deux… La dernière… Vous y êtes… Et tâchez de faire bonne figure, hein ?!… Je compte sur vous…
- Faire bonne figure ?… Pourquoi ?… Il y a quelqu’un ?… Il y a pas quelqu’un au moins ?…
- Et quand bien même cela serait…
- Tu n’as pas fait ça ?…
- C’est moi qui décide… Et encore une fois – c’est la dernière – arrêtez de poser des questions… Venez là plutôt… Que je vous punisse comme vous l’avez mérité…
Et elle l’a brusquement fait chavirer en travers de ses genoux. Calée. Equilibrée…
- Mais il y a personne ?… Tu me jures ?!…
La claque l’a cueillie par surprise. A pleines fesses...
- Aïe !…
- Vous étiez prévenue… Ca suffit les questions… Dites-moi plutôt pourquoi vous allez être punie…
- Parce que je n’ai pas répondu à tes mails…
- En effet, oui !… Et pourquoi tu n’as pas répondu à mes mails ?…
- Parce que tu ne m’en as pas laissé le temps… Aïe !… Aïe !… Aïe !…
- Je veux la vérité…
- Mais c’est ça !… Aïe !… Aïe !… Aïe !… Arrête, non, arrête !… Parce que je voulais pas laisser de preuves… Au cas où…
- Ah, ben voilà !… C’est mieux… C’est beaucoup mieux…
Elle a encore lancé une trentaine de claques. Toujours au même endroit. En plein milieu. Ca s’est brusquement arrêté…
- En tout cas ça a bien plu… Vous verriez les têtes… Tout le monde a beaucoup apprécié… Vraiment beaucoup…
- Il y avait vraiment quelqu’un ?…
- Ben évidemment !…
- Qui ?…
- Devinez !…
- Je sais pas, moi !… Comment veux-tu que je sache ?…
- On n’a pas cours le samedi matin…
- Oh non, non !… C’est pas…
- Des gars et des filles de la classe, si !… Oh, mais pas beaucoup… Il y en a que sept… Vous voulez savoir qui c’est ?… Vous voulez les voir ?…
- Non !… Je veux pas !… Non !…
- Si !… Il faut que vous appreniez à affronter la réalité en face…
Et elle a arraché le bandeau. La pièce était vide…
- Ouf, hein ?

- Ca y est ?… Rhabillée ?… On va tout de même pas se quitter comme ça… Si vite… Donnez-moi votre culotte !… Allez, donnez !… Ca me fera un souvenir… Et mettez-vous le nez contre le mur… Relevez votre robe !… Plus haut… Encore !… Là… Parfait… Restez comme ça… Ne bougez plus… On a tout notre temps…

Escobarines: Arrière-boutique


- Madame Maurel !… Vous pouvez venir une seconde, s’il vous plaît ?… Je voudrais vous parler…
- Oui, mais alors vraiment une seconde… Parce que je suis pressée… On m’attend…
- En principe ce ne sera pas long… En principe… Juste le temps que vous me restituiez ce que vous venez de me dérober…
- Pardon ?!… Non, mais vous savez qui je suis ?…
- Tout à fait, oui…
- Et vous avez le front de m’accuser, moi ?!…
- Absolument…
- Ce que vous semblez ignorer, chère Madame, c’est que ça peut vous mener loin cette histoire… Très très loin… J’ai le bras long… Un mot de moi à mon père ou à mon mari et elle est fermée votre boutique… Pour un bon moment !… Voire même pour toujours… Alors à votre place j’adopterais un profil bas… Ce serait la solution la plus intelligente, non, vous ne croyez pas ?… La plus raisonnable… Allez, on en reste là… Pour cette fois je passe l’éponge et…
- Oui, ben pas moi !… Alors ou vous me rendez ce que vous m’avez volé ou j’appelle les gendarmes… A moins que je demande à votre père ou à votre mari justement de venir vous chercher… Et qu’on s’explique avec eux…
- Mais enfin c’est incroyable d’être entêtée comme ça !… Puisque je vous dis que je ne vous ai rien pris…
- Et moi puisque je vous dis que si !…
- Quoi ?!… Dites-moi quoi au moins !… Et je l’aurais mis où ?… Tenez !… Voilà mon sac !… Regardez !… Regardez si vous ne me croyez pas… Ah !… Vous voyez !…
- Il y a d’autres cachettes possibles…
- Où ça ?… Les poches ?… Les v’là mes poches… Il n’y a rien… Absolument rien…
- Il y en a encore d’autres…
- Oui, ben alors là, ma petite, si vous vous imaginez que je vais me déshabiller devant vous vous vous fourrez le doigt dans l’œil… Et bien profond !… Qu’est-ce que vous faites ?…
- J’appelle votre père…
- Non !… Attendez !… Raccrochez !… Attendez !… Le v’là votre truc !… Et franchement, entre nous, vous croyez que ça valait vraiment la peine de faire une histoire pareille pour un stylo de pacotille ?…
- Qui vous a quand même bien plu, avouez !… La preuve !…
- Oui, oh…
- Et c’est tout ?… Vous ne m’avez rien pris d’autre ?…
- Ah, vous n’allez pas recommencer !…
- Je veux être certaine, absolument certaine, que vous ne m’avez rien volé d’autre…
- Puisque je vous le dis !…
- Faites voir !… Déshabillez-vous !… Faites voir ou bien…
- Vous me le paierez… Je vous jure que vous allez me le payer…
- La culotte aussi… Allez !…
- Et cher… Très cher…
- La culotte, j’ai dit !… Là… Vous voyez que vous pouvez vous montrer raisonnable quand vous voulez… Il va falloir d’ailleurs… Parce que nous n’en avons pas fini toutes les deux !… Vous n’imaginez tout de même pas que vous allez vous en tirer comme ça ?… Certainement pas… Il est de mon devoir de mettre votre père et votre mari au courant d’agissements aussi répréhensibles… A toutes fins utiles… Pour qu’ils prennent les mesures qui s’imposent… Je vais par ailleurs me voir également dans l’obligation d’avertir mes collègues commerçants de ce qui s’est passé pour leur éviter, autant que faire se peut, d’être exposés aux mêmes déboires…
- Vous n’allez pas faire ça !…
- Bien sûr que si !… J’y suis moralement tenue…
- Mais tout le monde va être au courant !…
- Il fallait y réfléchir avant…
- Et mon père !… Sa carrière politique !… Et mon mari !… Oh non, non !… Vous pouvez pas faire ça…
- Il y aurait bien une solution…
- Laquelle ?… Dites… Dites… Je ferai ce que vous voudrez… Dites…
- Vous vous êtes comportée en gamine irresponsable… Ce que vous mériteriez…
- Oh non !… Pas ça quand même !…
- Si c’est votre choix…
- Non !… Raccrochez !… Pour l’amour du ciel raccrochez !…
- Alors ?!… La fessée ?!…
- A quoi vous me réduisez !…
- Ah non, non !… Vous vous y êtes réduite toute seule… Comme une grande… Allez, approchez !… Venez là…

Escobarines: La terrasse



- Quatre ils étaient !… Quatre… Ca, j’en suis sûre…
- Sur la terrasse !… Mais qu’est-ce qu’ils fichaient là ?…
- Ils regardaient Cathy qui se lavait dans la salle de bains… Par la bouche d’aération…
- Hein ?!… Non, mais alors là c’est la meilleure !… Et c’était qui ces types ?…
- J’ai pas eu le temps de bien voir… Ils ont filé comme des dératés… Mais je crois bien – je suis pas sûre – qu’il y avait le fils Garcia…
- Du dehors on ne peut y accéder que par l’appentis à la terrasse… Impossible autrement… Il faut donc que quelqu’un leur ait ouvert…
-Morgane ?… C’est un copain à elle Garcia…
- Elle est en fac Morgane à cette heure-ci… Elle est en fac… A moins que…

- Tu étais où ce matin ?…
- En amphi… En cours de droit constitutionnel… Pourquoi ?…
- Tu es sûre ?…
- Ah ben oui… Oui… Demande à Lydie si tu me crois pas…
- Elle y était, oui… Toutes les deux on y était…
- Ah… Tu vois !…
- Eh ben nous, pendant ce temps-là, on a eu de la visite…
- Ah oui ?… Qui ça ?…
- Lucas Garcia… Avec trois copains à lui…
- Qu’est-ce qu’ils voulaient ?…
- Reluquer tes cousines sous la douche… Ils sont montés sur la terrasse exprès pour ça… T’aurais pas une petite idée de la façon dont ils sont entrés par hasard ?…
- Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ?… Et pourquoi moi ?…
- Parce que tu les connais…
- C’est pas parce que je les connais que je suis au courant de tout ce qu’ils font…
- Si tu leur as pas ouvert alors c’est qu’ils avaient la clé… C’est que quelqu’un la leur avait donnée…
- Peut-être… Je sais pas…
- Qui à ton avis ?…
- Je n’en ai pas la moindre idée…
- Je te l’avais dit, Morgane… Je te l’avais pas dit que c’était une connerie ?…
- Tais-toi !…
- Elles le sauront maintenant de toute façon… Ah, il s’est bien foutu de ta gueule, ça, on peut pas dire… A aucun mec on peut faire confiance… Aucun…
- La ferme, Lydie !…
- Non, je la fermerai pas, non… Parce que ses belles promesses… « - Il y aura qu’Alexia, je te jure… Personne d’autre… Il y a qu’elle qui m’intéresse… Je connais ses horaires… Et j’amènerai personne… Jamais… Juré… Tu parles !…»… Résultat des courses : on y est toutes passées… Les unes après les autres… Et c’est tout le pays qu’est venu nous voir sous la douche… Et qui rigole derrière notre dos… Je te l’avais dit que ça se passerait comme ça… Je te l’avais pas dit ?… Ah, on a bonne mine maintenant…
- Mais c’est très intéressant tout ça… Il y a moyen d’avoir des détails ?…
- Il y en a pas des détails… C’est juste que l’autre il l’a tannée pendant des semaines et des semaines avec ça… Et qu’à force elle a fini par accepter… Même que j’aie fait tout ce que j’aie pu pour l’empêcher…
- Et elle lui a donné la clé…
- Ben oui… Oui…
- Non, mais tu te rends compte de ce que tu as fait, toi ?…
- Oh, il y a quand même pas mort d’homme… Au jour d’aujourd’hui un mec qui voit une fille à poil il y a vraiment pas de quoi en faire tout un fromage…
- C’est pas « un mec »… C’est on sait pas combien… C’est pas « une fille »… C’est toutes tes cousines… A qui personne n’a demandé leur avis… Et qui n’avaient pas la moindre envie de s’offrir en spectacle à tous les mâles du quartier… Bon… Mais on réglera ça tout à l’heure… Quand tout le monde sera rentré… Tu sais comment, je suppose ?…

- Ah ben oui, toi aussi, oui…
- Mais pourquoi ?… J’ai rien fait… C’est pas moi qui l’ai donnée la clef… Je voulais pas… Au contraire… Tout ce que j’ai pu j’ai fait pour qu’elle la donne pas…
- Oui, mais tu as mouchardé… Tu n’as pas mouchardé ?…
- Ben oui… Si… Si on veut… Mais c’était parce que…
- Peu importe la raison… Tu as mouchardé… Donc tu la mérites… Au moins autant qu’elle… Non ?…
- Si !…
- A la bonne heure !… Tu vois que tu peux te montrer raisonnable quand tu veux…

Escobarines: Au choix


- Attends !… Attends !… Je vais t’expliquer…
- M’expliquer ?!… M’expliquer quoi ?… Que tu couches avec Sonia ?… Il y a pas besoin d’explications… Je vois, merci…
- Non, mais c’est pas si simple… Te fie pas aux apparences…
- Tu te fous de moi ?… T’es au lit avec… A poil… Tu veux me faire croire quoi ?… Que vous êtes en train d’étudier la notion de temps chez Bergson ?…
- Mais non, non, mais…
- Et à propos de temps, tiens, justement… Ca dure depuis quand votre petite comédie ?…
- C’est la première fois… Si !… La toute première fois… Je sais pas ce qui nous a pris… Hein, Sonia ?!… Dis-lui, toi…
- Ca fait six mois… Presque sept… Mais alors si je comprends bien avec toi aussi…
- Tu comprends bien…
- Le salaud !… Non, mais quel petit salaud !…
- Je te le fais pas dire…
- C’est pas si simple… Je vais vous expliquer…
- Encore !… Mais c’est une maladie…
- Tu ferais mieux de te taire, va !… Si tu veux pas aggraver ton cas…
- C’est quand toi alors ?… Le lundi et le jeudi, hein, c’est ça ?… Il peut jamais ces jours-là avec moi…
- Et toi le mardi et le vendredi… Il est jamais libre…
- Il t’emmène aux Glycines ?…
- Ah non, non… J’ai pas cette chance, non… Moi, c’est juste le Montlouis…
- C’est pas mal quand même…
- Et je suppose qu’il t’a promis monts et merveilles…
- Si tu savais !…
- Je sais… Ca coûte pas cher les promesses… Surtout quand on est décidé à pas les tenir…
- En tout cas, en ce qui me concerne, c’est fini… Et bien fini…
- Moi aussi… Et sans le moindre espoir de retour…
- Comme quoi, tu vois, mon cher, il faut jamais courir deux lièvres à la fois… On t’a pas appris ça à l’école ?…
- Deux ?!… T’es peut-être loin du compte… C’est trois ou quatre si ça tombe… Va savoir !…
- En tout cas il y en a au moins une autre, c’est sa légitime…
- Qui va être contente quand elle va apprendre ça !…
- Vous allez pas lui dire ?!!!!…
- On va se gêner !…
- Mais c’est dégueulasse !…
- Non, mais écoute-le !… « - C’est dégueulasse !… »… Et toi ?… C’est pas dégueulasse peut-être ce que tu as fait ?… Comme un vrai petit salopard tu t’es comporté… Et tu continues… Alors oui, on va lui dire… On va même y aller toutes les deux… Et de ce pas… Tu t’habilles, Sonia ?… Tu nous accompagnes, toi ?…
- Attendez !… Attendez !… Partez pas !… Qu’on discute… On va bien trouver une solution…
- Une solution ?!… Mais une solution pour quoi ?…
- Ben pour… Parce que vous vous rendez pas compte… Si elle l’apprend… Non, mais alors là si elle l’apprend…
- Fallait y réfléchir avant…
- Je ferai tout ce que vous voudrez… Mais je vous en supplie… Lui dites pas…
- Ce qu’on veut… Tout ce qu’on veut ?…
- Oui, mais vous lui direz pas, hein ?!…
- Reconnais que tu as quand même besoin d’une bonne leçon…
- J’ai fait l’idiot, oui…
- C’est le moins qu’on puisse dire…
- Mais on va t’en faire passer l’envie, tu vas voir…
- Une bonne fois pour toutes…
- Qu’est-ce que vous allez me faire ?…
- Devine !…
- Je sais pas…
- Qu’est-ce qu’on leur fait aux vilains petits garnements pas sages ?…
- Oh non !…
- Et si !… On leur donne la fessée…
- Avoue que c’est pas cher payé…
- A moins que tu préfères qu’on raconte tout à ta femme ?… C’est comme tu veux… C’est toi qui décides…
- Oh non, non !…
- Eh bien viens là alors !… Allez…