samedi 17 septembre 2011

Escobarines: Au bureau ( 1 )


Lundi 4 Septembre

Ca y est !… J’ai attaqué le boulot ce matin… J’avais vraiment tort d’autant appréhender. Tout s’est bien passé… Je devrais dire : tout s’est TRES bien passé… Dans le bureau où on m’a affectée il n’y a que des femmes… Quatre… Qui – c’est en tout cas l’impression qu’elles m’ont donnée – m’ont tout de suite adoptée… Qui, de temps à autre, venaient, l’une après l’autre, jeter un coup d’œil sur ce que je faisais…
- Nickel !… Tu t’en sors nickel...


Jeudi 7 Septembre

Oui, décidément l’ambiance est excellente… On a toutes déjeuné ensemble à midi… Dans un petit restaurant où elles ont leurs habitudes… On a parlé… De tout… De rien… Elles m’ont posé des questions… Sur ma vie… Sur mes goûts… Pas seulement par politesse… Ni par curiosité… Non… Par intérêt véritable… C’est, du moins, le sentiment que j’ai eu… Et puis ce que j’apprécie, entre autres, avec elles, c’est qu’elles ne sont pas « ragots » comme si souvent les filles entre elles… Pas de commérages… Pas de médisances sur les employés des autres services… Pas même sur les chefs… Qu’on ne voit pratiquement jamais d’ailleurs… Pas plus notre responsable directe que les autres… Tout juste si je l’ai entraperçue, avant-hier, entre deux portes, …
- Le jour où tu la verras…
- Oui… Eh bien ?…
J’ai eu beau insister : personne n’a voulu m’en dire davantage…


Vendredi 8 Septembre

- Tu habites où ?…
- Derrière la cité des amandiers…
- Ca me fait pas un grand détour… Je te ramène si tu veux…
C’est la plus âgée de toutes Clarisse… Et la plus sympa… On a bavardé tout le long du trajet comme des vieilles copines… Elle a beau avoir le double de mon âge on a quantité d’affinités toutes les deux… Les mêmes goûts… Les mêmes opinions… Sur plein de choses… C’est fou la complicité qu’il y a déjà entre nous… Qu’est-ce que ce sera quand on se connaîtra mieux !…
En me déposant devant ma porte elle m’a proposé de passer me prendre aussi le matin… Tous les matins… J’ai évidemment accepté…


Mardi 12 Septembre

- Emilie !… C’est vous qui m’avez pondu ce rapport ?…
- Oui, Madame !… Mais il vous le fallait absolument pour vendredi… J’ai été prise de court et…
- Vous saviez depuis fort longtemps que vous l’auriez à rédiger… Non ?… Vous ne le saviez pas ?…
- Si… Bien sûr que si, mais…
- Mais c’est à vous de savoir planifier votre travail… Je vous attends dans mon bureau…

- Et ben dis donc !… On peut pas dire qu’elle soit vraiment commode !…
Personne ne m’a répondu… Emilie s’est levée, est allée jusqu’à la porte… Est revenue… S’est rassise… Clarisse a conseillé :
- Tu devrais pas la faire attendre…
- Je sais, oui…
Mais elle est quand même restée là…
- Vas-y, va !… Ca vaudra mieux…
- Deux minutes… Juste deux minutes…
Qui en ont fait trois… Puis cinq… Elle s’est décidée d’un seul coup…

- Ce savon qu’elle va prendre !… Je voudrais pas être à sa place…
Aucun écho… Elles avaient toutes l’œil rivé à leur écran d’ordinateur…

Sonore… Régulier… Comme des… Comme des claques… Comme des claques sur un… Sur un derrière, oui !… Quand même pas !… Sûrement pas… Je rêvais, là… D’autant plus qu’elles n’entendaient rien, les autres… Qu’elles continuaient à travailler comme si de rien n’était… Oui, j’hallucinais…

Et puis plus fort… Plus rapide… Des gémissement… Des cris… En cadence… A chaque fois… Mais oui, c’était ça !… Pas de doute… C’était ça… Elles n’ont pas relevé la tête… Aucune… Pas une seule fois…

Ca s’est arrêté… Le silence… La porte… Emilie s’est rassise en grimaçant… Personne n’a rien dit…

Clarisse non plus, dans la voiture, au retour… Elle s’est consciencieusement appliquée à parler d’autre chose… Je n’ai pas insisté…

Aussitôt arrivée, je suis allée retrouver mon arbre-confidences… J’en avais besoin… Pour essayer de comprendre… D’y voir clair… Il ne m’a pas été d’un grand secours… Mais au moins il m’a apaisée…

Escobarines: Au bureau ( 2 )


Jeudi 14 Septembre

- Je peux te demander quelque chose ?…
- Vas-y !… Je vois bien que ça te démange…
- Emilie hier…
- S’est pris une fessée, oui…
- Mais elle avait pas le droit la chef !…
- Elle l’avait… C’est nous qui lui avons donné…
- Vous ?… Vous toutes ?… Toutes les quatre ?… Ca veut dire qu’à toutes les quatre elle peut vous mettre des fessées si elle veut ?…
- Si elle veut… Et quand elle veut…
- Non, mais vous êtes vraiment pas bien, hein !…
- Je sais que, de l’extérieur, c’est difficile à comprendre…
- Impossible, oui !… Non, mais comment on peut se prêter à des trucs pareils ?… Vous êtes folles… Vous êtes complètement folles… En tout cas, moi, qu’elle m’approche pas !… Qu’elle lève pas la main sur moi !… Parce que là !… Alors là !…
- Il est hors de question que qui que ce soit t’y oblige…
- Encore heureux !…
- Elles vont te regretter les filles… Toutes… Elles t’avaient à la bonne…
- Je vois pas ce que ça change… On va quand même pas me virer parce que je veux pas me laisser mettre des fessées !…
- On va pas te virer, non !… Peu à peu tu vas te sentir de trop… En décalage… Et demander, de toi-même, à changer de service…


Mardi 19 Septembre

C’est vrai… Elle a raison… Ca commence déjà… J’ai beau lutter contre : je me surprends à me sentir à part… Exclue… Rejetée… Elles se comportent pourtant avec moi exactement comme d’habitude… Je ne peux pas m’empêcher de m’imaginer que c’est à contre-cœur… Que ça leur demande de gros efforts… Je crois discerner chez elles toutes sortes de réticences à mon égard… Je leur prête quantité d’arrière-pensées… Quand, tout-à-l’heure, Fabrizia m’a invitée à venir pendre la crémaillère chez elle, samedi prochain, j’ai refusé… Le plus diplomatiquement que j’ai pu, mais j’ai refusé…
Dans la voiture, au retour, Clarisse a voulu savoir pourquoi…
- Parce que… j’avais l’impression… il m’a semblé…
- Que ?…
- Qu’elle le faisait uniquement par politesse… Qu’elle ne souhaitait pas vraiment que je sois avec vous…
Elle a hoché la tête… Souri…
- Et dans huit jours – même pas – tu seras persuadée que je te trimballe comme ça, matin et soir, sans la moindre envie de le faire… Par devoir ou je ne sais trop quoi…


Jeudi 21 Septembre

Ce qu’elles peuvent être soudées et complices toutes les quatre !… Un simple coup d’œil… Un sourire… Et elles se sont comprises… Et il y a quelque chose qui passe… De subtil… D’insaisissable… J’en ai des dizaines et des dizaines d’exemples tous les jours sous les yeux… Comment ne pas avoir envie de partager ça avec elles ?… De se sentir bien au chaud ensemble… A l’abri… Oui, mais…


Samedi 23 Septembre

J’ai voulu essayer… Tout à l’heure… Pour voir… Ce que ça fait… Ce qu’on sent… J’ai mis des coussins sur le lit… Je me suis agenouillée… J’ai levé la main… Deux trois petites tapes… Je me suis sentie ridicule… Parfaitement ridicule… Non… Je sais ce que je vais faire… Ce qu’il faut que je fasse… Parce que sinon je vais me prendre la tête avec ça pendant des semaines et des semaines… Je me connais… Et pas question… Alors lundi à la première heure je vais la voir la chef… Et je demande à changer de service… Pour convenances personnelles… Pas besoin d’entrer dans les détails… Dans des tas d’explications… Elles pourront se faire tambouriner le cul tant qu’elles voudront… Ce sera plus mon problème…


Dimanche 24 Septembre

J’ai refait une tentative… Le lit… Les coussins… En m’imaginant, cette fois, que c’était la chef… Dans son bureau… Qui me grondait… Qui finissait par m’en coller une… Et… j’ai été prise d’une interminable crise de fou rire… Alors oui… Lundi… La chef…

Escobarines: Au bureau ( 3 )


Lundi 25 Septembre

- Je comprends pas…
A peine assise dans la voiture auprès d’elle…
- Tu comprends pas quoi ?…
- Ce que vous y trouvez à ce truc…
- Ca s’explique pas… Ca se sent…
- Oui… Mais quand même…
- Toi, t’as voulu essayer… Non ?… T’as pas essayé ?…
- Si… Oui…
- Toute seule ?… C’est pas ce que t’as fait de mieux… Parce que ça n’a rien à voir… Faut que ce soit quelqu’un qui te la donne… Et qu’il y ait une raison…

Je n’ai pas pris rendez-vous avec la chef finalement… Il y a rien qui presse… J’ai tout mon temps… Faut que je réfléchisse…


Mercredi 27 Septembre

Fabrizia m’a rejointe à la machine à café…
- Je voulais te dire… Pour ma crémaillère… J’ai décidé de reporter… Un jour que tu seras libre… On a toutes trop envie que tu sois là…
- Oh, mais non !… Faut rien changer pour moi…
- Si !… Ca nous fait plaisir…
Elle s’est débarrassée de son gobelet…
- On te déstabilise, hein ?!…
- Ben…
- Ce qu’il faut que tu te dises, c’est qu’on a choisi… C’est que c’est ce qu’on voulait… Ce qu’on veut… Pas tellement la fessée elle-même… C’est juste une traduction la fessée… Une façon de nous faire sentir… Non… Ce qui compte pour nous, c’est l’autorité… Le plaisir – le bonheur – de s’y abandonner… Complètement… Totalement… D’avoir décidé de s’y abandonner… En toute connaissance de cause… Tu comprends ?…
- Un peu mieux… Mais quand même…
- Ce n’est évidemment possible qu’avec une femme… Avec un homme ça prendrait un sens forcément différent…


Vendredi 29 Septembre 2009

Madame Lambert m’a convoquée, en début d’après-midi, dans son bureau…
- Qu’on fasse un peu le point toutes les deux… Parce que j’avoue que j’ai beaucoup hésité à vous embaucher… Enormément… J’avais là un groupe qui fonctionnait bien… A ma main… Qui me donnait entière satisfaction… Y introduire un élément extérieur, fort jeune de surcroît, très vraisemblablement moins souple et moins malléable, c’était courir un gros risque… Mais vous faites preuve – je dois le reconnaître – d’infiniment de bonne volonté… Je n’ai qu’à me louer de votre travail… De votre ponctualité… Du soin que vous apportez à tout ce que vous entreprenez… Reste maintenant à vous intégrer plus complètement à l’équipe… D’après vos collègues c’est en bonne voie… Même si subsistent encore quelques réticences – vous savez parfaitement de quoi je veux parler – qui disparaîtront – j’en suis convaincue – avec le temps…
J’ai rougi… Voulu balbutier quelque chose… Elle ne m’en a pas laissé le temps… Elle s’est levée, m’a raccompagnée jusqu’à la porte…
- Vous allez vous y employer de votre mieux… Je compte sur vous…
J’ai fait signe que oui…
- Oui… Oui, Madame…

- Qu’est-ce qu’il y a ?… T’as l’air toute songeuse… Préoccupée…
- Non, mais…
- C’est Madame Lambert, hein ?!… Depuis que t’es sortie de son bureau tout à l’heure t’es comme ça…
- Je réfléchis…
- Elle t’a dit quelque chose de particulier ?…
- Non… Non… Mais ce que je me demande c’est comment elle fait… Parce que tu peux rien lui refuser… Elle te fait dire tout ce qu’elle veut…
- Et faire tout ce qu’elle veut… Je suis bien placée pour le savoir… Ca sert à rien de lutter… On en passe toujours par où elle a décidé… Et, tu verras, c’est incompréhensible, mais on en éprouve de la gratitude à son égard… Infiniment de gratitude… De reconnaissance…
- Mais non, je verrai pas… Non… Parce que… Mais dis ?!… Qu’est-ce que ça fait ?… Qu’est-ce qu’on sent ?…
- Comment veux-tu que je t’explique une chose pareille ?… Ca s’explique pas… Ca se sent… Et tant que tu n’auras pas essayé…
- Tu voudrais pas, toi ?…
- Oh, si !… D’autant plus que tu l’as amplement méritée… En avoir envie comme ça !… C’est honteux… Proprement scandaleux…
- Oui, mais alors si je te dis d’arrêter tu arrêtes, hein ?!… Aussitôt… Tu me promets ?…
- Ben évidemment !…
- Et on va chez toi… J’habite pas seule…

Escobarines: Au bureau ( 4 )


Lundi 2 Octobre

Elles étaient déjà toutes au courant…
- Bon… Ben ça y est !… Reconnais que c’était pas la mer à boire…
- Maintenant que tu y as goûté tu pourras plus t’en passer, tu verras… C’est ce que ça nous a fait à toutes…
- Laissez-la parler !… Allez, raconte, toi !…
- Mais que je raconte quoi ?…
- Ben tout !… Qu’est-ce qui t’a décidée… Ce que ça t’a fait… Ce que t’as senti… Ce que t’as pensé…
- Une chose est sûre en tout cas, c’est qu’elle m’a pas demandé d’arrêter…
- T’as tapé fort ?…
- Pas mal, oui… De plus en plus… Même qu’à la fin… Vraiment fort…

On a fini par se mettre au travail…
- Oui… Parce que si elle arrive…
Mais elles ont continué à en parler… A vouloir savoir…
- Ca te brûle encore ?…
- Un peu…
- Et t’as marqué ?… T’as beaucoup marqué ?…
- Je sais pas…
- Comment ça tu sais pas ?!… T’as bien regardé quand même ?!… Tout le monde regarde… C’est obligé… Tout le monde… T’as forcément regardé…

C’est Fabrizia qui a fini par le demander…
- Tu fais voir ?…
- Mais oui !… Fais voir… On est entre nous…
- De toute façon un jour ou l’autre on le verra… Alors un peu plus tôt un peu plus tard…
Je ne me suis pas donné le ridicule de jouer les vierges effarouchées avec elles… J’ai dégrafé mon pantalon… Elles m’ont entourée… Je l’ai baissé… La culotte je n’ai pas eu le temps parce que…
- Qu’est-ce qui se passe ici ?…
Madame Lambert… Elles ont toutes regagné précipitamment leur place comme des gamines prises en faute tandis que je m’efforçais de remonter maladroitement mon pantalon en toute hâte…
- Attends !… Attends !…
Elle m’a prise par le bras, fait pivoter… Et elle a vu… Elle a vu parce que ça avait un peu débordé en-dessous de la culotte…
- Oh, mais c’est que tu t’en es pris une !… Et une bonne !… Qui c’est qui t’a fait ça ?… Hein ?!… Eh bien réponds !…
- C’est moi, Madame !…
- Clarisse… Vraiment… Et on peut savoir pourquoi ?…
- Pour qu’elle sache… Pour qu’elle se rende compte par elle-même de ce que…
- Votre rôle consistait à l’intégrer… A faire en sorte que cette jeune personne se plie de bonne grâce, en toute docilité, aux châtiments qu’elle pourrait mériter et qu’il s’avèrerait nécessaire de lui prodiguer… Vous n’aviez en aucun cas à vous arroger des prérogatives qui n’appartiennent – et qui ne doivent appartenir – qu’à moi…
- J’ai cru bien faire…
- Vous n’avez pas à croire ou à ne pas croire… Vous avez à vous en tenir strictement à ce qui vous est demandé… Et, en cas de doute, à venir m’interroger sur la conduite à tenir… Est-ce bien clair ?…
- Oui, Madame…
- Et cela le sera sans doute davantage encore d’ici quelques instants…
- Oh, Madame, s’il vous plaît…
- Oui ?…
- Non… Rien… Pardonnez-moi…
- A la bonne heure… Et maintenant vous savez ce qui vous reste à faire…

Clarisse s’est dirigée sans un mot vers le petit renfoncement près de la photocopieuse… Elle a baissé pantalon et culotte… Elle s’est penchée, appuyée des deux coudes… Et elle a attendu… Madame Lambert a pris tout son temps… Elle est passée, repassée derrière elle… A pas lents… En faisant claquer ses talons…
- Vous en prenez très à votre aise, Madame Dubois… De plus en plus à votre aise… Vous en êtes certes la doyenne, mais vous n’avez, dans ce bureau, ni plus ni moins de pouvoir qu’une autre… Je suis au regret d’avoir à vous le rappeler… Ce que vous mériteriez, pour vous faire passer l’envie de vous prendre pour ce que vous n’êtes pas, c’est que je demande à votre jeune collègue de vous rendre la monnaie de votre pièce… Mais sans doute ne s’acquitterait-elle pas de cette tâche avec toute la conviction voulue : elle est encore trop tendre et d’arrivée trop récente parmi nous… Son tour viendra… N’en doutez pas… C’est donc moi qui, cette fois encore, officierai… Tâchez d’éviter de vous donner en spectacle comme vous en avez la si fâcheuse habitude… D’autant que cela ne vous serait absolument d’aucune utilité… Au contraire… Je ne m’en montrerais que plus déterminée à faire preuve à votre égard de la plus extrême sévérité…

Escobarines: Au bureau ( 5 )


Mardi 3 Octobre

- Je suis désolée… Tout est de ma faute…
- Oui… Oh… Pas vraiment… Si elles n’avaient pas tant insisté pour que tu leur montres… Et de toute façon… je savais à quoi je devais m’attendre…
- T’avais pas le droit ?…
- Ca nous est formellement interdit de nous le faire les unes aux autres… Sauf, bien sûr, si c’est elle qui l’exige…
- Elle t’a gardée drôlement longtemps après…
- Oui… Et j’ai pas pu te ramener chez toi du coup…
- Oh, ça fait rien ça… Je me suis débrouillée… Qu’est-ce qu’elle te voulait ?…
- Me mettre au coin… Et m’y laisser… Elle a vraiment pas apprécié mon initiative… Ca partait pourtant d’une bonne intention…
- Et mon tour à moi ce sera quand alors ?…
- Oh, alors ça !… Maintenant qu’elle sait que tu n’y vois pas d’inconvénient majeur elle va te faire attendre… Un bon moment… C’est son plaisir à elle ça… Te laisser sur le gril le plus longtemps possible…

On a sonné… Neuf heures… Qui ça pouvait bien être ?… Sybille…
- Coucou… Je te dérange pas ?…
- Non… Bien sûr que non… Entre !…
- Oui… Je me suis dit : « Laisse-moi passer la voir… »… Parce qu’on est les plus jeunes toutes les deux… Et de loin… T’as quel âge au juste, toi ?…
- 21 le mois prochain…
- Et moi 27… La moitié tout juste de Clarisse… Non, mais t’as vu ce qu’elle s’est pris, elle ?… Ca j’en étais sûre… C’était couru que si elle s’en apercevait la Lambert de ce qu’elle t’avait fait ça allait tomber grave… Je sais pas, toi, mais moi j’adore ça en voir… Encore plus qu’en recevoir… Et surtout quand c’est Clarisse… Je peux pas te dire ce que ça me fait de penser qu’elle s’en ramasse des comme ça à l’âge qu’elle a… Et puis comment elle braille et qu’elle gigote !… C’est son truc à elle ça… On en parlait une fois toutes les quatre… Elle peut pas s’empêcher… Il y a que comme ça qu’elle… Alors qu’Emilie, elle, faut qu’elle se défende… Qu’elle résiste… Tant qu’elle peut… Tu verrais ça… Oh, mais tu verrras n’importe comment…
- Et Fabrizia ?…
- Fabrizia, elle, ce qui lui plaît par-dessus tout, c’est qu’on lui donne des ordres… Du ton le plus cassant et le plus méprisant possible… Qu’on s’impose à elle… Une personnalité forte… Qui l’oblige à filer droit… A en passer par tout ce qu’elle veut… Elles sont là les fessées elle les prend, mais il y en aurait pas que ça la dérangerait pas plus que ça… Elle s’en passerait… Et toi ?… Qu’est-ce qui te plaît dedans ?…
- Je sais pas trop… Pas encore… J’ai bien aimé quand elle me l’a donnée Clarisse, si, c’est vrai… Je peux pas dire le contraire… Ca me fait penser à plein de choses depuis… Qui partent dans tous les sens…
- T’en avais jamais eu avant ?…
- Jamais, non…
- Même pas par ton copain ?… T’en as un au moins de copain ?…
- Attitré, non…
- C’est pas plus mal des fois… Le mien, il m’en donne de temps en temps, mais juste comme ça… Parce qu’on n’arrive pas à être sérieux… Ca se termine toujours en grandes parties de rigolade… Par contre ce qu’il adore c’est quand il y en a eu une là-bas que je la lui raconte… Avec tous les détails… Tu verrais tout ce qu’il me pose comme questions !… Ca n’en finit pas… Et puis alors après !… Je peux te dire qu’il en est de la comédie… C’est toute la nuit souvent… Sur les genoux il me laisse… Mais bon ça c’est quelque chose je vais quand même pas m’en plaindre… Manquerait plus que ça… Parce que comment j’aime ça le sexe !… C’est de la folie… Pas toi ?…
- Si !… Si !… Bien sûr !… Evidemment !…
- Tu sais ce qui l’a le plus fait râler hier ?… C’est que comme j’avais pas assisté pour toi j’ai rien pu lui raconter… Moi aussi d’ailleurs ! J’étais verte… Parce qu’elle est chiée Clarisse quand même !… Elle aurait pu s’arranger pour te le faire devant nous… Surtout pour une première fois… Au moins devant moi… Elle le sait comment j’aime ça regarder, moi… Mais non !… Rien à foutre… De toute façon, elle, il y en a jamais eu que pour sa pomme… T’apprendras à la connaître, tu verras… En attendant c’en est une si forte que ça qu’elle t’a mise ?… Parce que d’après elle elle t’a soignée… C’est vrai ?…
- Ce que je peux dire, c’est que ça m’a chauffée… Et que ça me chauffe encore…
- Tant que ça ?… Tu montres ?… Oh oui, dis donc !… Hou là là !… Même Madame Lambert c’est rare qu’elle tape si fort… Ca arrive, mais c’est rare… Elle est complètement folle Clarisse… C’était un coup à t’en faire passer à tout jamais l’envie…
- Je l’ai pas arrêtée… Je devais l’arrêter si c’était trop…
- Eh ben dis donc !… Tu promets, toi !… Faut croire qu’elle a vraiment le flair Madame Lambert…

Escobarines: Au bureau ( 6 )


Jeudi 5 Octobre

- Il y a que dans notre service ?… Que ça se passe comme ça ?… Il y a que chez nous ?…
- Non… Chez Madame Duperray, au troisième étage, aussi… C’est une grande amie de Madame Lambert Madame Duperray… Alors disons qu’il y a eu des échanges entre les deux services à un moment donné… Fructueux… Pourquoi tu me demandes ça ?…
- Comme ça… Pour savoir…
- Pour des raisons évidentes nous ne parlons jamais à qui que ce soit – à plus forte raison si c’est quelqu’un qui appartient à l’entreprise – de ce qui se passe dans notre bureau… Peut-être – sans doute, si l’on en croit certains bruits insistants – s’administre-t-il également des fessées ailleurs, ici ou là, dans les étages… Et sans doute celles qui les reçoivent – ou qui les donnent – se montrent-elles, à juste titre, aussi discrètes que nous…
- C’est fou ce que ça se fait, hein, finalement !… Parce que quand on regarde sur Internet…
- Beaucoup plus qu’on ne croit… Et de plus en plus…

On a déjeuné ensemble… Toutes les cinq… Et elles m’ont raconté… La fois où Madame Lambert avait mis Fabrizia au coin, les fesses à l’air, et où le grand directeur avait inopinément surgi…
- Cette trouille qu’on a eue !…
- Heureusement que Sybille a eu la présence d’esprit de la pousser derrière les classeurs…
- Et que Madame Lambert est venue tout de suite le chercher…
- Je me demande quand même s’il s’est pas douté qu’il se passait quelque chose… Sans savoir vraiment quoi au juste…
- Et la fois où Clarisse avait tellement gigoté sur le bureau en la recevant que deux ordinateurs se sont retrouvés par terre…
- Morts… Tous les deux… Mais alors là morts de chez mort… Il a fallu inventer toute une histoire comme quoi elle avait fait un malaise pour expiquer ça…
- Mais le bouquet c’est quand même le jour où Emilie a carrément joui pendant sa fessée…
- Ah oui alors !… Une vraie furie… On s’était mises à deux pour la tenir et elle qui se tapait un orgasme, mais un orgasme !…
- C’est pas de ma faute… J’adore ça quand c’est comme si j’étais obligée… Que j’avais pas le choix… Que je me débats et que ça sert à rien…
- Ca… On a vu… Tu t’es pris un de ces pieds !…
- Arrêtez, les filles !… Arrêtez !… Ca me redonne envie !… Et pas qu’un peu !…
- Ben alors tu sais ce qui te reste à faire…


Vendredi 6 Octobre

- J’en ai marre !…
- Pardon ?…
- J’en ai marre, oui !… Dès qu’il y a un travail de merde à faire, c’est sur moi que ça tombe…
- Je ne vous demande pas si ça vous plaît ou non, Emilie… Je vous demande de vous occuper de ce dossier… Vous avez une heure… Pas une minute de plus… Et si dans une heure c’est pas fait…
- Oui, ben elle peut courir !… Alors là…

- Vous avez terminé ?… Faites voir !… C’est tout ?… Vous vous fichez du monde… Vous vous fichez vraiment du monde… Et dans les grandes largeurs… Bon… Mais on va vous en faire passer l’envie… Venez ici !… Eh bien ?… Vous entendez ce que je vous dis ?… Attention, Emilie !… Faites bien attention… Vous aggravez votre cas… Et si je dois solliciter le concours de vos collègues… Bien… Très bien… Vous l’aurez voulu… Amenez- la moi, vous autres !…
- Lâchez-moi !… Mais lâchez-moi enfin !… De quoi vous vous occupez ?… Qu’est-ce que je vous ai fait ?… C’est pas vos oignons… Lâchez-moi !…
En grandes ruades… En furieux soubresauts… En griffures de hasard…
- Aide-nous, Alyssia !… Aide-nous !… Les mains… Tiens-lui les mains…
Elle me les a arrachées… Je les lui ai reprises… Maintenues… On l’a portée… soulevée… traînée… jusqu’à Madame Lambert qui attendait, impassible… Madame Lambert qui lui a arraché sa robe… Qui l’a sèchement déculottée… Madame Lambert qui lui a descendu le collant à mi-cuisses…
- Alors là vous allez me payer ça, ma petite !… Je vous jure que vous allez me payer ça… Vous me la tenez ?…
Et elle a tapé… A grands coups lancés à toute volée… Qui claquaient… Qui rebondissaient… Qui s’inscrivaient sur ses fesses en rouge vif écarlate… Elle se débattait… Faisait tout ce qu’elle pouvait pour s’arracher… Insultait… Menaçait…
- Aïe !…
J’ai hurlé…
- Aïe !… Elle m’a mordue !… Cette folle m’a mordue…
A pleines dents… A pleine paume… Ca a saigné… Quatre petites goutelettes qui ont perlé… Qui ont rigolé jusqu’au poignet… Je me suis emparée des siens… Je les ai serrés à les étouffer… Et Madame Lambert a tapé plus fort… Beaucoup plus fort… Elle a perdu ses yeux dans les miens… Ils se sont embués… Ils ont chaviré…

Escobarines: Au bureau ( 7 )







Dimanche 8 Octobre

Sybille a déboulé sans crier gare, sur le coup de dix heures…
- Tu fais rien de spécial aujourd’hui ?…
- Ben non… Non…
- Si on passait la journée ensemble alors ?… Toutes les deux ?… Ca te dirait ?…
- Mais… Et ton copain ?…
- Oh, lui !… Au foot il est parti… Un match capital à ce qu’il paraît… Que s’ils le gagnent ils vont être champions de je sais plus trop quoi… Et qu’il est pas près de rentrer… Allez, hop !… Je t’emmène…

- On mange là ?… Ca a l’air sympa…
- Si tu veux…
On s’est installées tout au fond près de la grande baie vitrée… On a commandé…
- Tu les as encore les marques de ses dents à Emilie hier ?… Oui ?… Tu fais voir ?… Hou la la !… Comment elle t’a arrangée !… Elle a pas fait semblant, dis donc !… Tu lui en veux pas trop ?…
- Non… Oh, non…
- N’importe comment je t’avais prévenue… Je te l’avais dit… Une vraie tigresse quand c’est comme ça… Bec et ongles faut qu’elle se défende…
- Et mon tour à moi à ton avis ce sera quand ?…
- Oh, alors ça !…
- Clarisse elle pense qu’elle va me faire mariner pendant des semaines et des semaines Madame Lambert…
- Ce serait bien son style, oui… Et ça te va pas… Parce que autant t’étais réticente au début autant, maintenant que t’y as goûté, t’es impatiente…
- C’est pas vraiment ça, non…
- Mais un peu quand même… Cela étant, en attendant, il y a d’autres solutions que Madame Lambert…
- Ah oui ?!… Qui ça ?…
- Je connais une dame qui tient un magasin de vêtements… Et qui n’aime pas, mais alors là pas du tout, les petites voleuses…
- Mais j’en suis pas une…
- Suffit de le devenir… Pour les besoins de la cause… De toute façon quand elle te verra arriver avec moi… Pas besoin de lui faire un dessin… Elle n’aura pas le moindre doute sur ce que tu viens chercher…

- Mademoiselle !… Pas si vite !… Oui, c’est à vous que je parle… Venez voir là… Vous pouvez ouvrir votre sac, s’il vous plaît ?… C’est bien ce que je pensais… Suivez-moi !… On va régler ça à côté…
Dans l’arrière-boutique… Sybille sur leurs talons…
- Alors ?… Qu’est-ce que vous allez inventer pour votre défense ?… Que c’est la première fois ?… Que vous savez pas ce qui vous a pris ?… Que vous ignorez comment cette robe a bien pu se retrouver dans votre sac ?… Que vous avez dû l’y fourrer machinalement ?…
- Mais non, mais…
- Mais quoi ?… J’en ai assez, figure-toi !… Assez de devoir faire la guerre en permanence à des gamines dans ton genre qui ont le vice dans la peau et qui, dès que j’ai le dos tourné, en profitent pour me piller comme au coin d’un bois… Alors tu sais pas ?… Eh bien on va t’en faire passer l’envie… Et pour ça une bonne fessée déculottée on a encore rien trouvé de mieux…

- J’aime trop comment elle s’y prend… Elle a une de ces façons de faire… De te lancer ça de haut… Ca vient s’écraser avec une force !… Et dans tes fesses à toi comment ça s’enfonce en plus !… J’ai jamais vu ça… Pas à ce point-là en tout cas… Je regrette pas… Ah non alors !… Et toi ?… Comment t’as trouvé… T’as aimé ?…
- Surtout la façon dont elle m’a grondée… Je sais pas pourquoi, mais j’ai toujours aimé ça qu’on m’accuse quand j’avais rien fait…
- Oui, ben là t’as été servie… On y retournera si tu veux… Surtout que si tu recommences question de te faire la morale elle va t’en remettre une bonne couche… Tu seras pas déçue du voyage, tu verras… Mais dis !… Ca reste entre nous, hein ?!… Pas la peine qu’elles soient au courant là-bas… Tout de suite ce serait tout un tas de commentaires… Des réflexions à n’en plus finir… On n’a pas besoin de ça… Il y en a un par contre, quand je vais rentrer tout à l’heure, il a pas fini de m’en poser des questions… Quelle tête tu faisais… Si t’as crié… Si t’as pleuré… Si t’as gigoté… S’il était vraiment rouge ton derrière… Et partout ?… Sur toute la surface ?… Ou bien elle avait toujours tapé au même endroit ?… Et ça avait duré longtemps ?… Et le déculottage ?… Ca s’était passé comment ?… J’en ai pour des heures… Evidemment le plus simple ce serait qu’il voie… Ca t’ennuierait, toi ?…
- Quoi donc ?…
- Ben de lui montrer… Il me foutrait la paix comme ça… Enfin… si on veut… Ca le mettrait en appétit, mais ça… c’est une autre question… T’as rien à craindre, hein, de toute façon… Je serai là…

- T’es où ?… Ben il est où ?… Tu vas voir qu’il va pas être rentré… De son machin de foot là… Et qu’il va se ramasser à je sais pas quelle heure… Tant pis pour lui… Il sait pas ce qu’il perd… Il va être vert… Non, mais comment il va être vert…

Escobarines: Au bureau ( 8 )


Lundi 9 Octobre

- Tiens, tu t’es fait couper les cheveux…
- Oui… Un moment que j’y pensais… Tu trouves que ça me va pas ?…
- J’ai pas dit ça, non… Mais ça te vieillit… Ca te donne un air sérieux !… Presque intimidant…

Fabrizia est sortie en pleurs du bureau de Madame Lambert… Qui a surgi sur ses talons… Qui a déposé trois ou quatre feuillets sur ma tablette d’ordinateur…
- Tenez , Mademoselle Dumas… Vous voudrez bien me réécrire ce texte dans un Français correct, puisque votre collègue, malgré tous ses diplômes, s’avère parfaitement incapable d’aligner deux phrases de suite qui tiennent debout…

Et il fallait bien reconnaître que…
Je me suis discrètement penchée vers Clarisse…
- Elle le fait exprès ?… Pour qu’elle la punisse ?…
Clarisse a éclaté de rire et claironné…
- Oh non, non !… Là-dessus elle a pas besoin d’en rajouter…
Emilie a surenchéri…
- Attends de l’avoir lue !… Si tu y arrives… Parce que pour comprendre quelque chose à ce qu’elle raconte…
Et Sybille a conclu…
- Elle est nulle !… Elle est complètement nulle… Plus nulle qu’elle tu meurs…

- Ah, ben voilà !… Voilà !… C’est clair… C’est cohérent… Lumineux… Sans la moindre incorrection syntaxique… Dorénavant, Madame Delagrave, vous soumettrez tous vos travaux à Mademoiselle Dumas qui les supervisera et les corrigera… Il serait également souhaitable qu’elle prenne un peu de temps pour s’efforcer de vous inculquer, si tant est que cela soit possible, quelques rudiments grammaticaux…

- Comment elle avait l’air vexée !…
Sybille – on rectifiait nos maquillages respectifs toutes les deux, pendant la pause, devant la glace – a haussé les épaules…
- Tu l’aurais pas été, toi, à sa place ?!… Se faire reprendre comme ça, à son âge, avec ses vingt ans d’expérience, devant une gamine qui débute… A qui on demande de lui donner des leçons… De lui apprendre pour ainsi dire son métier… Il y a de quoi, non ?… Mais t’en fais pas… Elle adore ça avoir honte… Et pas qu’un peu… Je te parie ce que tu veux qu’elle était à tordre sa petite culotte… Et que ce soir…

- Asseyez-vous, Mademoiselle Dumas… Vous êtes, à l’évidence, extrêmement compétente… Je dirais même extrêmement brillante… Ce sont des qualités qu’il n’est évidemment pas question de vous reprocher… Dont nous n’avons ici qu’à nous louer… Reconnaissez toutefois que, dans la mesure où vos collègues ne sont manifestement pas aussi douées que vous il y a là une forme criante d’injustice… Non ?… Vous n’êtes pas de cet avis ?…
- Je ne sais pas, Madame…
- Eh bien moi, je sais… Le talent a quelque chose d’éminemment indécent… Et, qu’on le veuille ou non, qu’on s’en défende ou pas, il finit toujours par déboucher sur d’insupportables boursouflures du moi… Dès lors le meilleur service qu’on puisse rendre à celles et à ceux qui sont manifestement affligés de dons hors du commun c’est de les ramener au sens des réalités… De leur offrir des compensations qui leur fassent sentir tout ce que leurs éminentes qualités ont d’inacceptable… Vous partagez mon point de vue, n’est-ce pas ?…
- Certainement, Madame…
- Parfait… Alors vous allez vous lever… Là… Et vous déculotter… Que je… Mais qu’est-ce que ?… Vous en avez reçu une… Oui, vous en avez reçu une… Et c’est tout récent…
Elle en a lentement et délicatement épousé les contours…
- C’est Clarisse, hein ?…
- Non, Madame…
- Bien sûr que si !… Ne mentez pas…
- Je vous jure que non…
- Qui alors ?…
- Je ne sais pas…
- Vous vous moquez de qui ?… Si, c’est Clarisse !… Evidemment que c’est Clarisse… Non, mais elle se prend pour qui ?… Je le lui avais formellement interdit…
- Ce n’est pas elle…
- Taisez-vous !… Et, en ce qui vous concerne, je vous interdis… Vous m’entendez bien ?… Je vous interdis de vous laisser administrer dorénavant quelque fessée que ce soit par qui que ce soit… J’ai des projets vous concernant et je ne tiens pas à ce que vous les compromettiez par votre inconséquence… En attendant reculottez-vous !… Et retournez travailler…

Escobarines: Au bureau ( 9 )


Mercredi 11 Octobre

- C’est quand même pas sorcier, Fabrizia, écoute !… Si tu venais – imparfait de l’indicatif – je serais – conditionnel – heureuse… Tu comprends ?…
- Ca paraît simple quand t’expliques, mais dès que je dois le faire toute seule je mélange tout…
- Vas-y, essaie !… Je te laisse… Je viendrai voir après…

Madame Lambert est sortie de son bureau, s’est penchée par dessus son épaule, s’est attardée…
- Eh ben vous avez du pain sur la planche, Mademoiselle Dumas… Vous avez vraiment du pain sur la planche… Mais vous avez aussi carte blanche… Si vous estimez qu’une fessée peut être d’une utilité quelconque n’hésitez pas !… Vous avez ma bénédiction…

- Tu le fais exprès, c’est pas possible…
- Mais non, j’te jure…
- Tu perds ton temps… Personne n’a jamais réussi à lui faire entrer quoi que ce dans le crâne…
- Elle est comme ça elle est comme ça… C’est pas de sa faute…
- Colle-lui en une !… Qu’est-ce que t’attends ?… Elle t’a dit que tu pouvais le faire Madame Lambert n’importe comment… Alors colle-lui en une…
- Bon, allez !… On réessaie… Une dernière fois…

- C’est la seule solution avec elle… On te l’avait dit… On te l’avait pas dit ?…
Elles se sont approchées, ont fait cercle…
- Tu vas t’en prendre une, Fabrizia… Tu n’as pas honte ?…
- Si…
- Et par Alyssia en plus…
- Qu’a même pas la moitié de ton âge…
- Nous, à ta place, comment on se sentirait vexées !…
- Surtout que tu l’as pas volée… Si c’était pas mérité encore…
- Vas-y, Alissya !… Vas-y !… Déculotte !… Là…
- Ce popotin !…
- Allez, ma chérie, rougis-nous ça comme il faut !…
- Ah oui, ça pique, hein !… C’est fait pour ça…
- Remue pas comme ça !… On voit tout…
- Et pas qu’un peu !…
- Elle s’en fiche, on dirait…
- C’est pas qu’elle s’en fiche, c’est qu’elle est pas bien courageuse…
- Faut dire qu’elle y va pas de main morte, la petite !…
- Oh, mais braille pas comme ça… On s’entend plus…
- Comment elle lui met rouge…
- Oh, non, non, t’arrête pas…
- Oh, déjà !…

- Non, te reculotte pas !… Va au coin !… Et prends ça…
Sa feuille bourrée de fautes…
Les autres ont regagné leurs places…
- Eh ben dis donc !… On peut pas dire… Toi, tu sais y faire…
Sybille a glissé sa main sous sa tablette…
- Excusez-moi, les filles, mais alors là ça peut pas attendre…
Ca a pas attendu…

A midi on est descendues déjeuner toutes les cinq ensemble… Sur le pas de la porte Fabrizia nous a lancé un regard lourd de recoonnaissace…
- Merci, les filles… Merci beaucoup… Merci à toutes…

Sybille a absolument tenu à ce que je l’accompagne chez elle…
- Oh, si, si !… Qu’il fasse ta connaissance Lucas… Lucas ?!… T’es où ?… Ben t’es où ?… Tu vas voir qu’il va pas être rentré… Comme l’autre jour… Et moi qui voulais que ce soit toi qui lui racontes pour ce matin… Ce qu’il peut être chiant quand il s’y met !…
- Il va peut-être arriver…
- Oui, oh, alors ça !… S’il est à discuter football au bistro avec ses copains c’est un coup de deux heures du matin… Et il va me revenir dans un état !… Pas la peine que j’espère quoi que ce soit… Et justement ce soir… Que j’aurais eu besoin de lui… Et pas qu’un peu… Parce que, quand j’en ai vu une, moi, pendant trois jours je peux plus penser qu’à ça… Et alors je te dis pas l’effet… Seulement à force de jamais l’avoir sous la main quand j’ai besoin tu vas voir que je vais finir par m’en trouver un autre, moi !… Et ça va pas boîter… Bon… Mais tu comptes faire quoi, toi, maintenant ?…
- Comment ça je compte faire quoi ?…
- Ben pour Fabrizia…
- Ca, ça dépend de Madame Lambert…
- C’est au bureau Madame Lambert… En dehors on fait bien ce qu’on veut… Et tu trouverais moyen de lui mettre la honte devant tout un tas de gens je te parie ce que tu veux qu’elle te prendrait un de ces pieds…

Escobarines: au bureau ( 10 )


Jeudi 12 Octobre

- Je suis très satisfaite de vous, Mademoiselle Dumas… Vous en avez usé hier avec Madame Delagrave exactement comme il convenait…
- Comment vous savez ?… Vous avez assisté ?… Vous étiez où ?…
- Les questions, ici, c’est moi qui les pose…
- Pardon… Excusez-moi !…
- Vous aurez maintenant à cœur, j’ose l’espérer, de ne pas vous arrêter en si bon chemin… Madame Delagrave a besoin d’être sérieusement prise en mains… Et, malgré votre très jeune âge, vous avez toutes les qualités requises pour vous imposer à elle et lui faire réaliser des progrès qui – comme vous avez pu le constater – s’avèrent indispensables…
- Je ferai de mon mieux, Madame…
- Vos trois autres collègues – vous vous en apercevrez rapidement – laissent aussi, à des titres divers, beaucoup à désirer… Je ne puis malheureusement pas être constamment derrière leur dos… C’est pourquoi j’ai décidé de vous déléguer une partie des responsabilités qui sont les miennes… Je les en aviserai tout à l’heure… Vous aurez à faire preuve à leur égard de la plus grande fermeté… N’hésitez pas à vous imposer à elles, de la manière que vous savez, chaque fois que vous l’estimerez nécessaire… Je compte sur vous… Voilà… C’est tout… Vous pouvez regagner votre poste…

Emilie a marmonné entre ses dents…
- Sale petite garce !… Elle a su manœuvrer, va !…
- Pardon ?!… Qu’est-ce que tu dis ?… Répète pour voir…
- Moi ?… J’ai rien dit… Absolument rien…
- C’est ça, oui…
- Si t’entends des voix j’en suis pas cause…
- Méfie-toi bien !… Tu pourrais t’en ramasser une avant d’avoir compris d’où elle tombe…
- Oui, ben alors là !… Tu peux toujours venir t’y frotter…
- Ah, tu le prends comme ça !… Attrapez-la moi, vous autres !…
Sybille a fait un pas en avant…
- Reste où t’es, toi !…
Un deuxième… Elle lui a craché dessus… C’est venu s’écraser sur sa joue… Elles se sont ruées l’une sur l’autre. Clarisse et Fabrizia sont venues à la rescousse…
- Lâchez-moi !… Foutez-moi la paix !… Pauvres connasses !…
- Tu sais ce qu’elles te disent les connasses ?…
Elles l’ont immobilisée… Les bras… Le buste… Les jambes…
- Vas-y !… On te la tient…
- A quoi ça te sert de faire ta maligne, hein ?… Puisque de toute façon tu es obligée d’en passer par où on veut… Puisque de toute façon je vais te déculotter…
- Essaie pour voir…
- Tu comptes m’en empêcher ?… Pauvre idiote !… Je fais ce que je veux… C’est moi qui décide… Et tu la fermes… Ah oui, tu vois, tu la fermes… C’est bien… Tu deviens raisonnable…
- Tu perds rien pour attendre… Toi comme les autres… Vous allez voir ce que vous allez voir…
- Mais oui, c’est ça… C’est ça… Bon… La culotte… Allez, la culotte !…
Descendue… Retirée… Balancée sous son nez à bout de bras…
- C’est quoi, ça ?… Hein ?… C’est quoi ?!…
- Tu me le paieras... Je te jure que tu me le paieras…
- Mais bien sûr !… En attendant t’as le cul à l’air… Devant tout le monde… C’est d’une indécence !… Ca mérite une punition, reconnais !… Et une bonne…
- Si tu fais ça… Alors là, si tu fais ça…
- Eh bien ?!… Si je fais ça… quoi ?… Je vais me gêner…
Et c’est tombé… Dru…

- Attendez !… Attendez !… La lâchez pas !… Tu te rappelles l’autre jour ?… Qu’est-ce tu m’as fait l’autre jour ?… Hein ?… Tu te rappelles ?…
Je me suis penchée... Et j’ai mordu… A pleines dents… A pleines fesses… Elle a hurlé… Elles l’ont lâchée…

Sybille s’est montrée formelle…
- Elle apprécie beaucoup plus avec toi qu’avec qui que ce soit d’autre Emilie, attends !… J’ai l’habitude depuis le temps…
- Ah oui ?!… Je fais rien de spécial pourtant… Une fessée, c’est toujours une fessée… Il y a pas trente-six mille façons de la donner…
- C’est pas de la donner qui compte… C’est de la parler… C’est les mots qui vont avec… Et ça… il y en a pas beaucoup qui savent faire…
- Je sais pas… Je me rends pas compte…
Elle, si !… Je peux t’assurer que si… Et qu’elle va s’offrir une de ces orgies de bonheur ce soir, en repensant à tout ça, dans son grand lit à extases…

Escobarines: Au bureau ( 11 )


Vendredi 13 Octobre

Dans la voiture, Clarisse aussi était de cet avis…
- Elle a raison… Evidemment qu’elle a raison Sybille… Je sais pas comment tu t’y prends… Je sais pas comment tu fais, mais avec toi on est dans un autre registre… Il se passe quelque chose… De différent… De plus… Tu sais aller nous chercher très exactement là où on est… D’instinct… Tu ne t’en rends peut-être pas compte…
- Pas du tout, non…
- Mais, rien que par ta façon d’être, de te tenir, de parler, de regarder, tu fais remonter des tas de choses… De très loin… Des choses pour lesquelles on sait, sans vouloir l’admettre, qu’on mérite d’être punie… Des choses pour lesquelles, pour rien au monde, on ne voudrait se laisser punir par qui que ce soit… Sauf par toi… C’est complètement fou… C’est incompréhensible… Mais c’est comme ça…
- Tourne à droite, là… Tourne…
- Pourquoi ?…
- Tourne, j’te dis… Là… Encore à droite… Et gare-toi !… Eteins le moteur !… Tu me diras ce que c’est que ces choses… Mais pas tout de suite… Le moment venu… Tout de suite, c’est pas pour ça que tu vas être punie… C’est pour avoir autant envie d’être punie pour ces choses-là…
- Ici ?…
- Evidemment ici… C’est désert…
- Oui, mais…
- Mais ?…
- Non… Rien…
- Monte sur le siège… A genoux… Là… Oui… Déculotte-toi !… Comme ça, c’est bien… Et relève ta jupe… Plus haut… Ah, ben non !… Plus haut… Encore !… Allez, encore!…

Je n’ai rien eu de plus pressé, en arrivant au bureau avec elle, que de leur raconter…
- Dans la voiture ?… C’est vrai ?… Mais quelqu’un aurait pu passer !…
- Bien sûr !… C’est ce qui faisait tout l’intérêt de la chose…
- Quand on sait comment elle gueule en plus !… Elle aurait pu ameuter tout le quartier… Elle a gueulé, hein ?!… Oui, évidemment qu’elle a gueulé… T’as tapé fort ?…
- Elle va vous montrer…
- Oh, oui, oh là là, dis donc !…
- Un moment tu vas les avoir les marques…
- T’es sûr qu’il y a personne qu’est passé ?… Peut-être qu’il y a eu quelqu’un et que vous l’avez pas vu…
- Probable, même…
Elles étaient tellement absorbées dans leur contemplation qu’elles n’ont pas entendu arriver Madame Lambert… Qui a déposé un dossier sur la tablette de Fabrizia… Qui est repartie sans un mot…

- Mais enfin, Fabrizia, c’est pas possible, ça !… Tu le fais exprès… Ca fait douze fois que je t’explique…
- Mais non, mais… Ca se brouille… Ca arrête pas de se brouiller… Il y a des moments on dirait que ça devient clair et puis presque aussitôt ça recommence à se mélanger tout…
- C’est que tu fais pas attention… C’est que tu fais pas d’efforts…
- Oh, si !… Si !… J’te jure…
- Non… Et tu sais pourquoi ?… Parce qu’elles ne te font plus aucun effet les fessées… Devant les copines, comme ça, ici, c’est devenu la routine… Elles se sont habituées… Et toi aussi… Tu n’as même plus honte… Alors on va s’y prendre autrement… On va te trouver d’autres spectatrices devant lesquelles on va te punir… Après leur avoir longuement expliqué pourquoi…
- Tu vas pas faire ça ?…
- Je vais me gêner…
- Qui ?…
- Ca… Tu verras bien…

Sybille a voulu savoir…
- Non, mais c’est pas vrai ?… Tu vas pas le faire ?…
- Bien sûr que si !…
- Et tu vas les trouver où les filles ?… C’est des copines à toi ?…
- Non… Il y a d’autres services où il se passe la même chose que dans le nôtre… Suffisait de frapper aux bonnes portes… Et d’être suffisamment persuasive…
- Waouuuuh !… Elles vont pas en revenir les autres… Et tu vas le faire qu’à Fabrizia ?…
- Ben non, non !… Il y a pas de raison… Elles vont toutes y passer…
- Toutes ?… Je vais me régaler…
- Moi aussi… D’autant que toi aussi tu vas y passer…
- Moi ?…
- Toi, oui… Parce que c’est pas joli-joli, avoue, de se moquer comme ça, sans arrêt, du malheur de ses petites camarades… Ca mérite, non ?… Et pas qu’un peu…
- Ben oui, si, mais…
- Mais quoi ?…
- Non, rien… Rien…

Escobarines: au bureau ( 12 )


Dimanche 15 Octobre

- Ah, c’est toi !…
- Ben oui, c’est moi, oui !… Je te dérange ?…
- Non… Bien sûr que non… Il y a Lucas qu’est là, en plus, pour une fois… Tu vas pouvoir faire sa connaissance… Lucas ?!!!… Où t’es passé ?… Ben amène-toi !… C’est Alyssia… Tu sais ?!… Je t’ai parlé d’elle…
- Ca !… Pour me parler de toi, elle m’a parlé de toi !… Et Alyssia par ci… Et Alyssia par là… Et tu sais pas ce qu’elle a encore fait Alyssia ?… T’aurais vu cette fessée qu’elle lui a mise Alyssia à Emilie… Ou à Fabrizia… Ou à Clarisse… Et elle me raconte… En long… En large… Et en travers… Pendant des heures…
- Oh, l’autre !… Non, mais attends !… C’est pas toi qu’en réclame des détails peut-être ?…
- Pour te faire plaisir… Seulement pour te faire plaisir… Parce que t’aimes tellement ça raconter ce genre de trucs…
- Il est d’une mauvaise foi, mais d’une mauvaise foi !…
- Je sais pas s’il est de mauvaise foi ni si t’aimes raconter, mais ce qu’il y a de sûr, c’est que t’aimes regarder…
- Ca m’étonne pas… Je l’imagine bien dans le rôle…
- Si vous vous liguez tous les deux contre moi…
- On se ligue pas… Et tu peux pas nier que quand je flanque des fessées là-bas tu jubiles… Et pas qu’un peu !… Alors normal que ce soit ton tour la prochaine fois… Et devant plein de monde en plus…
- Je sais… Tu me l’as déjà dit…
- Le problème, c’est que ce pauvre Lucas il sera pas là, lui… Alors que c’est le premier intéressé… C’est pas juste…
- Ca, c’est sûr…
- Evidemment… Il va pas dire le contraire…
- Alors le mieux, c’est qu’on lui offre un petit échantillon avant… Il a bien mérité ça, non ?… Oui, on va lui faire ce petit cadeau toutes les deux… Mais pas tout de suite… Il y a pas le feu… On va regarder un peu la télé avant… Ou discuter… Que t’aies le temps d’attendre… Et lui aussi…
- Tu es diabolique…
- Tu adores ça…
- C’est rien de le dire… Si tu savais !…

- Bon, allez !… Il est temps mettre ce petit derrière à l’air… Et lui donner de bien belles couleurs…
- Pas devant lui ?!…
- Bien sûr que si !… C’est pas devant lui que tu te moques de tes petites camarades qui reçoivent la fessée peut- être ?…
- Ben si, mais…
- Eh bien alors !… Enlève tes mains !… Enlève tes mains, j’ai dit !… Là !… Tu vois que tu peux te montrer raisonnable quand tu veux… Ah, oui, ça surprend, hein !… Et ça pique… C’est fait pour ça… Attends ceux-là !… Tu vas voir… Oui, hein ?… Ouille… Ouille… Ouille… J’en suis pas mécontente… Pas du tout… Et là ?!… Bouge pas !… Je les recommence… T’es très démonstrative… Ca va leur plaire aux filles… Je suis sûre que ça va leur plaire… Comme quoi, tu vois, on a bien fait de procéder à une petite répétition générale avant… On va les gâter… C’est la moindre des choses… Depuis le temps que tu profites des fessées qu’elles reçoivent sans rien leur offrir en échange… Qu’est-ce que tu peux être égoïste finalement !… Bon, mais accroche-toi !… On va passer à la vitesse supérieure maintenant… T’es prête ?… Oui ?!… Lucas aussi !… Tu verrais ça… Juste là où il faut il s’est mis… Et, depuis le début, il en perd pas une miette… Moi, à sa place, maintenant, je passerais de l’autre côté… Histoire de profiter de ta petite frimousse quand ça va prendre de la vigueur… A moins qu’il préfère te regarder gigoter… Parce que je peux t’assurer que tu vas lui ouvrir des aperçus !… Bon, mais il fait bien ce qu’il veut !… Allez, en route !…

- Comment t’as braillé !… Ah, tu peux dire de Clarisse !… T’es pire qu’elle… Ca t’a bien plu en tout cas !… Tu diras pas le contraire… T’es trempée… Littéralement trempée… Non, mais regarde-moi ça !… Tu n’as pas honte ?… Ah, quand elles vont savoir ça les filles…
- Tu vas leur dire ?…
- Non, c’est toi qui vas leur dire… Tu racontes tellement bien… Tu vas tout leur raconter lundi… Bien en détail… Que ça les mette en appétit…
- Ce sera quand que tu me le feras devant plein de monde ?…
- Tu verras bien…
- Il y aura que des femmes alors… Combien elles seront ?…
- Une dizaine…
- Que je connais pas ?…
- A part les trois du bureau, non…

- Tu viens, Lucas ?…
- Où ça ?…
- Dans la chambre… J’ai trop envie…
- Vas-y, toi !… Va sur le lit… J’arrive…

Escobarines: Au bureau ( 13 )


Lundi 16 Octobre

Madame Lambert marchait de long en large dans son bureau, en me jetant, à chaque passage, un regard furieux…
- Non, mais vous vous prenez pour qui ?… Ah, vous pouvez être fière de vous… Vous pouvez… Oh, mais si vous vous imaginez que ça va se passer comme ça !… Non, non, non, non… Vous allez me payer ça, ma petite… Et cher !… Très cher !… Très très cher !… Parce que… Qu’est-ce que je vous avais très exactement demandé ?… Eh bien !… Répondez !…
- De me substituer à vous pour punir mes collègues de travail chaque fois qu’elles le mériteraient…
- Et où ?… Ici… A aucun moment je ne vous ai autorisée à aller les corriger ailleurs qu’ici… Vous vous l’êtes pourtant permis… A plusieurs reprises…
- Je croyais… J’étais persuadée…
- Vous n’avez ni à croire ni à être persuadée… Mais à vous contenter de faire strictement ce que je vous demande de faire… Est-ce bien compris ?…
- Oui, Madame…
- Vous vous êtes en outre arrogé le droit d’aller solliciter des personnes étrangères à notre service… Et vous avez envisagé de fesser vos collègues devant elles… C’est vrai ou non ?…
- C’est vrai, mais…
- Mais sur l’ordre de qui ?… Vous en prenez à votre aise, Mademoiselle Dumas… Beaucoup trop à votre aise… Il va falloir y mettre bon ordre… Sans tarder… Et puisque vous appréciez tant que les réglements de compte aient lieu à l’extérieur du service je vous attendrai chez moi ce soir à 20 heures précises… C’est bien noté ?…
- Oui, Madame…
- Tâchez de vous montrer ponctuelle… Voilà… C’est tout… Vous pouvez retourner travailler…

- Entrez !… Vous savez ce qui vous attend, je suppose ?…
- Oui, Madame…
- Quoi ?… Dites-le !…
- Une fessée…
- Une fessée, en effet… Et sévère… Qui va vous être administrée les yeux bandés…
- Par qui ?…
- Encore une fois – la dernière – les questions c’est moi qui les pose… Et si vous réfléchissiez un tant soit peu il vous apparaîtrait à l’évidence que si je veux que vous ayez les yeux bandés c’est précisément pour que vous ne sachiez pas qui vous fesse… Venez !…

Elle m’a fermement agrippée par le bras… Emmenée… Une porte… Devant laquelle elle m’a recouvert les yeux d’un large bandeau noir… Elle l’a ouverte… On m’a déboutonné mon pantalon… Il m’est tombé sur les chevilles… On m’a baissé ma cculotte… A mi-cuisses… On m’a fait basculer sur des genoux… Une main s’est aussitôt abattue…Sèche… Rêche… Implacable…

- C’est bon… Vous pouvez retirer votre bandeau…
Elle était seule… Assise sur l’accoudoir d’un gros fauteuil en cuir…
- Vous avez été à la hauteur… C’est bien… Les invités étaient manifestement satisfaits…
- Les invités ?!…
- Les invités, oui !… Ne prenez pas cet air ahuri… Vous n’imaginiez tout de même pas que j’allais conserver égoïstement pour moi toute seule le spectacle de votre petit derrière tressautant, s’entrouvrant et rougissant sous les coups ?…
- Mais c’était qui ces gens-là ?… Ils étaient combien ?…
- Encore des questions !… Ca devient insupportable à la longue… Filez au coin là-bas et taisez-vous !…
Et elle s’est absorbée dans sa lecture…

Des pas… Qui se sont approchés… Eloignés… Approchés à nouveau…
- Ah, les voilà… J’en étais sûre… Ils jouaient les indécis… « Peut-être qu’on viendra… On sait pas… On verra »… mais j’étais sûre qu’ils n’allaient pas laisser passer l’occasion… Oui, oui !… Entrez !…
- Alors comme ça, c’est elle !…
- C’est elle, oui !…
Des chuchotements… Un rire… De femme… Un autre… Un fou rire…
- Alors comme ça, ma mignonne, on s’est fait tambouriner le popotin ?…
- Faut croire qu’elle l’avait cherché…
- Ca, c’est le moins qu’on puisse dire…
- Si seulement ça pouvait lui donner matière à réfléchir…
- Oui, oh, alors là !… Faut pas rêver…
Un doigt a redessiné lentement les contours de la fessée… On a encore chuchoté… Encore ri…

- Il y avait un homme ?…
- Si on te le demande…
Elle s’est levée…
- Tu peux te reculotter…

Escobarines: Au bureau ( 14 )


- Et que pour pas faire ta fière tu faisais pas ta fière…
- Comment vous savez ?…
- C’est pas important ça comment on sait… Ce qu’est important, c’est qu’on sait…
- Bon, allez, tu montres ?… Parce qu’il est d’un rouge à ce qu’il paraît !… Mardi 17 Octobre

- Tu t’en es ramassé une bonne hier soir à ce qu’il paraît…
- Même qu’elle avait fait venir du monde Madame Lambert pour voir ça…
- Du monde qui s’est bien amusé…
- Allez, montre, quoi !…
- On s’en fiche n’importe comment… On verra…
- Oui… Et pas plus tard que bientôt…

- Il va évidemment de soi, Mademoiselle Dumas, qu’il n’est plus désormais question que vous administriez quelque fessée que ce soit à quelque collègue que ce soit… Pour quelque motif que ce soit… C’est bien compris ?…
- Oui, Madame…
- Quant à la charmante petite compagnie devant laquelle vous aviez l’intention avouée d’administrer une fessée à Mademoiselle Delcroix elle se réunira ce soir… En votre absence bien entendu… A moins que…
- A moins que ?…
- A moins que vous n’acceptiez d’y tenir un rôle différent de celui que vous vous étiez abusivement réservé…
- J’y tiendrai celui que vous déciderez que je dois tenir…
- Non… Vous y tiendrez celui que vous allez me supplier de tenir…

Elles arrivaient par petits groupes… De deux… De trois… Parfois seules… Parlant fort… Riant haut perché…
- Une excellente initiative, Alyssia… Vraiment excellente…
- D’autant qu’entre services on avait plutôt tendance, jusque là, à s’ignorer…
- La preuve… Je sais même pas laquelle c’est cette petite Sybille pour qui on est là…
- Elle ne devrait plus tarder maintenant…

- Ecoutez !… Ecoutez toutes !… Un peu de silence, s’il vous plaît… Et toi, Sybille, viens ici !… Voilà… Alors depuis plusieurs semaines notre collègue, ici présente, se comporte d’une façon parfaitement inqualifiable… J’ai estimé qu’il était plus que temps de la ramener à la raison… Et de lui donner, publiquement, une leçon amplement méritée…
Elles ont toutes bruyamment approuvé… Quelques-unes ont même applaudi…
- Sans doute cette leçon sera-t-elle plus profitable encore si c’est l’une d’entre vous – qu’elle ne connaît pas – qui officie… S’il y a des volontaires ?…
Des mains se sont levées… Toutes les mains se sont levées…
- Moi !…
- Non… Moi !… Moi !…
- On tire au sort alors !…
- Oui… A la courte paille…

Et ça a été la secrétaire de direction du service des expéditions… Qui s’est emparée d’une chaise… Qui s’y est assise… Qui a longtemps attendu… Qui a fait signe, du plat des deux mains sur ses genoux, à Sybille d’approcher… Elle a obéi… Elle s’est laissé docilement déculotter… Elle s’est, d’elle-même, penchée en avant… Courbée… Installée… Une première claque est tombée… D’autres… Beaucoup d’autres…

La porte s’est brusquement ouverte… Tout s’est figé… Elle est venue droit sur moi… Une femme que j’ai tout de suite reconnue… C’était la patronne du magasin de vêtements où Sybille m’avait emmenée… Tous les regards ont convergé vers nous…
- Vous la croyez irréprochable, hein, cette jeune fille qui joue les justicières ?… Qui prétend en remontrer à tout le monde… Eh bien non, elle l’est pas… Non… Et elle est loin de l’être… Pas plus tard qu’hier soir il a encore fallu la punir… Une fois de plus… Et vous savez pourquoi ?… Parce que c’est une petite voleuse… Parfaitement !… Une sale petite voleuse… Vous me croyez pas ?… Vous allez voir !… Et toi, tu vas me faire le plaisir de te laisser gentiment déculotter… Sinon… Là… Alors ?… Qu’est-ce que vous dites de ça ?…

Rien… Elles n’ont rien dit… Elles ont regardé…
- Oh, mais continuez, hein !… Vous étiez en train de punir cette jeune femme… Continuez !… Vous arrêtez pas en si bon chemin…
Et la secrétaire de direction s’est remise à l’ouvrage sur le postérieur de Sybille… De plus belle…
- Ce sera ton tour après…
En chuchotement à l’oreille…
- On va tout t’enlever… Ce sera mieux…

Sybille était ravie…
- Qu’est-ce qu’on s’est amusées, hein !… Tu trouves pas ?… Et tu sais quoi ?… Ben l’idée de la bonne femme des vêtements elle était de moi… Pas mal, hein !… Comment t’as apprécié !… Ca se voyait… J’ai bien fait d’insister… Parce que Sylvie elle était pas trop chaude au début…
- Sylvie ?… Quelle Sylvie ?…
- Madame Lambert, tiens !… On est de mèche toutes les deux… Depuis le début…