samedi 17 septembre 2011

Escobarines: Au bureau ( 4 )


Lundi 2 Octobre

Elles étaient déjà toutes au courant…
- Bon… Ben ça y est !… Reconnais que c’était pas la mer à boire…
- Maintenant que tu y as goûté tu pourras plus t’en passer, tu verras… C’est ce que ça nous a fait à toutes…
- Laissez-la parler !… Allez, raconte, toi !…
- Mais que je raconte quoi ?…
- Ben tout !… Qu’est-ce qui t’a décidée… Ce que ça t’a fait… Ce que t’as senti… Ce que t’as pensé…
- Une chose est sûre en tout cas, c’est qu’elle m’a pas demandé d’arrêter…
- T’as tapé fort ?…
- Pas mal, oui… De plus en plus… Même qu’à la fin… Vraiment fort…

On a fini par se mettre au travail…
- Oui… Parce que si elle arrive…
Mais elles ont continué à en parler… A vouloir savoir…
- Ca te brûle encore ?…
- Un peu…
- Et t’as marqué ?… T’as beaucoup marqué ?…
- Je sais pas…
- Comment ça tu sais pas ?!… T’as bien regardé quand même ?!… Tout le monde regarde… C’est obligé… Tout le monde… T’as forcément regardé…

C’est Fabrizia qui a fini par le demander…
- Tu fais voir ?…
- Mais oui !… Fais voir… On est entre nous…
- De toute façon un jour ou l’autre on le verra… Alors un peu plus tôt un peu plus tard…
Je ne me suis pas donné le ridicule de jouer les vierges effarouchées avec elles… J’ai dégrafé mon pantalon… Elles m’ont entourée… Je l’ai baissé… La culotte je n’ai pas eu le temps parce que…
- Qu’est-ce qui se passe ici ?…
Madame Lambert… Elles ont toutes regagné précipitamment leur place comme des gamines prises en faute tandis que je m’efforçais de remonter maladroitement mon pantalon en toute hâte…
- Attends !… Attends !…
Elle m’a prise par le bras, fait pivoter… Et elle a vu… Elle a vu parce que ça avait un peu débordé en-dessous de la culotte…
- Oh, mais c’est que tu t’en es pris une !… Et une bonne !… Qui c’est qui t’a fait ça ?… Hein ?!… Eh bien réponds !…
- C’est moi, Madame !…
- Clarisse… Vraiment… Et on peut savoir pourquoi ?…
- Pour qu’elle sache… Pour qu’elle se rende compte par elle-même de ce que…
- Votre rôle consistait à l’intégrer… A faire en sorte que cette jeune personne se plie de bonne grâce, en toute docilité, aux châtiments qu’elle pourrait mériter et qu’il s’avèrerait nécessaire de lui prodiguer… Vous n’aviez en aucun cas à vous arroger des prérogatives qui n’appartiennent – et qui ne doivent appartenir – qu’à moi…
- J’ai cru bien faire…
- Vous n’avez pas à croire ou à ne pas croire… Vous avez à vous en tenir strictement à ce qui vous est demandé… Et, en cas de doute, à venir m’interroger sur la conduite à tenir… Est-ce bien clair ?…
- Oui, Madame…
- Et cela le sera sans doute davantage encore d’ici quelques instants…
- Oh, Madame, s’il vous plaît…
- Oui ?…
- Non… Rien… Pardonnez-moi…
- A la bonne heure… Et maintenant vous savez ce qui vous reste à faire…

Clarisse s’est dirigée sans un mot vers le petit renfoncement près de la photocopieuse… Elle a baissé pantalon et culotte… Elle s’est penchée, appuyée des deux coudes… Et elle a attendu… Madame Lambert a pris tout son temps… Elle est passée, repassée derrière elle… A pas lents… En faisant claquer ses talons…
- Vous en prenez très à votre aise, Madame Dubois… De plus en plus à votre aise… Vous en êtes certes la doyenne, mais vous n’avez, dans ce bureau, ni plus ni moins de pouvoir qu’une autre… Je suis au regret d’avoir à vous le rappeler… Ce que vous mériteriez, pour vous faire passer l’envie de vous prendre pour ce que vous n’êtes pas, c’est que je demande à votre jeune collègue de vous rendre la monnaie de votre pièce… Mais sans doute ne s’acquitterait-elle pas de cette tâche avec toute la conviction voulue : elle est encore trop tendre et d’arrivée trop récente parmi nous… Son tour viendra… N’en doutez pas… C’est donc moi qui, cette fois encore, officierai… Tâchez d’éviter de vous donner en spectacle comme vous en avez la si fâcheuse habitude… D’autant que cela ne vous serait absolument d’aucune utilité… Au contraire… Je ne m’en montrerais que plus déterminée à faire preuve à votre égard de la plus extrême sévérité…

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