samedi 17 septembre 2011

Escobarines: Au bureau ( 2 )


Jeudi 14 Septembre

- Je peux te demander quelque chose ?…
- Vas-y !… Je vois bien que ça te démange…
- Emilie hier…
- S’est pris une fessée, oui…
- Mais elle avait pas le droit la chef !…
- Elle l’avait… C’est nous qui lui avons donné…
- Vous ?… Vous toutes ?… Toutes les quatre ?… Ca veut dire qu’à toutes les quatre elle peut vous mettre des fessées si elle veut ?…
- Si elle veut… Et quand elle veut…
- Non, mais vous êtes vraiment pas bien, hein !…
- Je sais que, de l’extérieur, c’est difficile à comprendre…
- Impossible, oui !… Non, mais comment on peut se prêter à des trucs pareils ?… Vous êtes folles… Vous êtes complètement folles… En tout cas, moi, qu’elle m’approche pas !… Qu’elle lève pas la main sur moi !… Parce que là !… Alors là !…
- Il est hors de question que qui que ce soit t’y oblige…
- Encore heureux !…
- Elles vont te regretter les filles… Toutes… Elles t’avaient à la bonne…
- Je vois pas ce que ça change… On va quand même pas me virer parce que je veux pas me laisser mettre des fessées !…
- On va pas te virer, non !… Peu à peu tu vas te sentir de trop… En décalage… Et demander, de toi-même, à changer de service…


Mardi 19 Septembre

C’est vrai… Elle a raison… Ca commence déjà… J’ai beau lutter contre : je me surprends à me sentir à part… Exclue… Rejetée… Elles se comportent pourtant avec moi exactement comme d’habitude… Je ne peux pas m’empêcher de m’imaginer que c’est à contre-cœur… Que ça leur demande de gros efforts… Je crois discerner chez elles toutes sortes de réticences à mon égard… Je leur prête quantité d’arrière-pensées… Quand, tout-à-l’heure, Fabrizia m’a invitée à venir pendre la crémaillère chez elle, samedi prochain, j’ai refusé… Le plus diplomatiquement que j’ai pu, mais j’ai refusé…
Dans la voiture, au retour, Clarisse a voulu savoir pourquoi…
- Parce que… j’avais l’impression… il m’a semblé…
- Que ?…
- Qu’elle le faisait uniquement par politesse… Qu’elle ne souhaitait pas vraiment que je sois avec vous…
Elle a hoché la tête… Souri…
- Et dans huit jours – même pas – tu seras persuadée que je te trimballe comme ça, matin et soir, sans la moindre envie de le faire… Par devoir ou je ne sais trop quoi…


Jeudi 21 Septembre

Ce qu’elles peuvent être soudées et complices toutes les quatre !… Un simple coup d’œil… Un sourire… Et elles se sont comprises… Et il y a quelque chose qui passe… De subtil… D’insaisissable… J’en ai des dizaines et des dizaines d’exemples tous les jours sous les yeux… Comment ne pas avoir envie de partager ça avec elles ?… De se sentir bien au chaud ensemble… A l’abri… Oui, mais…


Samedi 23 Septembre

J’ai voulu essayer… Tout à l’heure… Pour voir… Ce que ça fait… Ce qu’on sent… J’ai mis des coussins sur le lit… Je me suis agenouillée… J’ai levé la main… Deux trois petites tapes… Je me suis sentie ridicule… Parfaitement ridicule… Non… Je sais ce que je vais faire… Ce qu’il faut que je fasse… Parce que sinon je vais me prendre la tête avec ça pendant des semaines et des semaines… Je me connais… Et pas question… Alors lundi à la première heure je vais la voir la chef… Et je demande à changer de service… Pour convenances personnelles… Pas besoin d’entrer dans les détails… Dans des tas d’explications… Elles pourront se faire tambouriner le cul tant qu’elles voudront… Ce sera plus mon problème…


Dimanche 24 Septembre

J’ai refait une tentative… Le lit… Les coussins… En m’imaginant, cette fois, que c’était la chef… Dans son bureau… Qui me grondait… Qui finissait par m’en coller une… Et… j’ai été prise d’une interminable crise de fou rire… Alors oui… Lundi… La chef…

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