samedi 5 juin 2010

Fessées ( 3 )

C H A M B R E

C H E Z

L’H A B I T A N T



J’avais mon bac !… Avec mention… Et, pour mes parents, c’était la catastrophe…
- Tu l’imagines lâché tout seul là-haut ?… Là-haut… A Paris…
Je voulais faire Langues O…
- Avec tout ce qui se passe !…
Leur imagination s’affolait : j’allais passer sous un metro… me faire égorger dans une impasse… tomber sous la coupe d’une bande de malfrats qui me contraindrait aux pires ignominies… Je voulais vraiment pas faire autre chose ?… Il y avait pas que les Langues O… Non… Non… C’était les Langues O ou rien…

C’est oncle Serge qui a trouvé la solution…
- Et si vous lui preniez une chambre chez l’habitant ?… Quelqu’un de sérieux… Vous pourriez garder un œil sur ce qui se passe…
Ils ont trouvé l’idée excellente… Ils ont prospecté… Ecrit… Téléphoné… Ils se sont déplacés jusque là-bas et ils sont revenus enchantés… Ils avaient trouvé la perle rare, une veuve, qui vivait seule avec sa grande fille de 23 ans et qui s’était engagée à veiller sur moi comme sur la prunelle de ses yeux…

J’ai accepté tout ce qu’on voulait… L’essentiel c’était qu’on me laisse partir… Je comptais bien, une fois là-haut, profiter pleinement de ma belle liberté toute neuve… Quant à la veuve… Ce n’était pas vraiment un problème la veuve… J’étais majeur, depuis peu, mais j’étais majeur… Alors la veuve !…

C’était une femme d’une cinquantaine d’années qui, d’entrée de jeu, m’a mis les points sur les i… Mes études coûtaient cher et on tenait légitimement à ce que je m’y consacre… Elle avait des consignes : à l’exception du samedi pas question de me laisser sortir le soir… J’étais, paraît-il, extrêmement influençable : elle surveillerait donc mes fréquentations… Elle allait – c’était convenu – rester en étroit contact avec mes parents et les tenir scrupuleusement au courant de la façon dont je me comportais… A moi de me montrer digne de la confiance qu’on me témoignait… Maeva, sa fille, qui assistait à la scène, riait sous cape…

Le plus judicieux, dans un premier temps, c’était, à l’évidence, d’adopter un profil bas et de me fondre dans le moule de ce qu’on attendait de moi… Avec le temps on se rassurerait et l’étau finirait tout naturellement par se desserrer… Je me suis donc appliqué à paraître aussi studieux que possible : les cours aussitôt terminés je rentrais m’enfermer dans ma chambre pour de longues heures que je prétendais laborieuses… Puisque j’y étais autorisé je sortais le samedi, mais je prenais soin de toujours rentrer raisonnablement tôt… On n’avait rien à me reprocher… Absolument rien… Et on se félicitait ouvertement d’avoir consenti à me laisser monter poursuivre mes études à Paris…

C’est arrivé un samedi début novembre… J’avais sympathisé avec un groupe de jeunes qui fêtait un anniversaire en boîte… L’alcool coulait à flots… Je n’avais pas l’habitude… J’ai rapidement perdu la notion de ce qui se passait autour de moi… J’ai vaguement eu conscience qu’on me montait dans une voiture… Qu’on m’en descendait… Qu’on me portait… Des voix… A travers un épais brouillard celle de la veuve…
- C’est pas possible !… Non, mais c’est pas possible !… Dans quel état il est !… Mais c’est qu’il s’est vomi dessus en plus !… Et pas qu’un peu… C’est une véritable infection…
On m’a déposé dans la cuisine… On s’est éloigné… Encore des voix… La porte… Elle est revenue… Seule…
- Enlève-moi tout ça !…
Plein de bonne volonté j’ai entrepris de me déshabiller… Sans y parvenir malgré tous mes efforts… Elle a pris les choses en mains, m’a sèchement dépiauté de mes vêtements… Tous… Et m’a soutenu jusqu’à mon lit… Dormir !… Oh oui, oui, dormir !… Je m’y suis affalé de tout mon long… C’est aussitôt tombé… Une claque… A pleines fesses… Une autre… Sèche… Cuisante… Encore une autre… Je n’avais pas la force de réagir… De tenter d’échapper… Une grêle de claques… Sans un mot… Une fessée… Une vraie fessée… Comme à un gamin de huit ans… J’ai gémi… J’ai crié… Quand ça s’est arrêté je me suis endormi…

Au réveil elles étaient dans la cuisine… Toutes les deux… La mère et la fille…
- Ah, tu peux être fier de toi !… Ah, ils vont être contents tes parents !… Tu sais ce que tu mériterais ?… C’est qu’ils te rapatrient illico… C’est probablement ce qu’ils vont faire d’ailleurs !…
- Vous leur avez dit ?…
- Pas encore, non !… Mais tu perds rien pour attendre…
J’ai supplié…
- Leur dites pas !… Je recommencerai pas… Je vous promets…
Elle a finalement consenti, après un long combat d’arrache-pied, à passer l’éponge…
- Pour cette fois… Uniquement pour cette fois… Et à la condition que tu te montres désormais absolument irréprochable… Dans tous les domaines…

Il n’était évidemment plus question de sortir le samedi…
- C’est totalement exclu…
J’étais placé sous haute surveillance…
- Parce que je ne me contente pas de belles paroles… Je veux des preuves… Elle a affiché mes horaires sur le tableau dans la cuisine… Elle entrebaillait régulièrement la porte de ma chambre pour voir à quoi j’étais occupé…
- Tu travailles au moins ?… Tu fais pas semblant ?…
Elle passait le plus clair des repas à m’interroger sur ma journée… J’avais eu quoi comme cours ?… J’avais fait quoi après ?… J’étais allé où ?… J’avais vu qui ?…
- Et ne t’avise pas de me raconter des histoires… Parce que je le saurais… Et alors là !…

La situation amusait follement Maeva… Qui ne manquait pas d’enfoncer ironiquement et cruellement le clou…
- Alors ?!… Il a été sage le grand garçon ?… Il a bien fait ses devoirs ?… Oui ?… C’est bien… C’est très bien… Il faut… Sinon maman serait obligée de lui mettre encore la fessée… Et elle s’enfuyait en éclatant de rire…

Maeva était fort à mon goût et je m’étais, tout au début, bercé de l’illusion que, malgré notre différence d’âge, elle pourrait peut-être me trouver au sien… J’avais vite déchanté… Il était clair que je ne l’intéressais pas le moins du monde… Que je ne l’intéresserais jamais… Et j’en étais réduit à m’enivrer éperdument d’elle dans la salle de bains… Je séjournais voluptueusement dans la baignoire qu’elle venait d’occuper… Je respirais avidement ses gels de douche, ses crèmes de beauté, ses parfums… Je restais de longues minutes la tête enfouie dans sa serviette de bains…

- Je rentrerai vers sept heures…
Elle m’a menacé du doigt…
- Mais t’en profites pas, hein ?!… Tu travailles !…
Maeva, elle, de son côté, n’était jamais là avant six heures… L’occasion était trop belle, la tentation trop forte… Le cœur battant, j’ai poussé la porte de sa chambre… Immobile sur le seuil, je me la suis d’abord longuement appropriée du regard… C’était son univers… Son antre… Je m’y suis aventuré… J’ai soulevé des bibelots, entrouvert des tiroirs… J’ai décroché, une à une, les robes de la penderie… J’ai voluptueusement humé l’entre-jambes d’un pantalon abandonné sur une chaise… J’ai plongé les mains dans son tiroir à culottes… Je les ai fait couler entre mes doigts en doux flot vaporeux… Le lit était resté ouvert… Je les y ai transportées… Je me suis déshabillé… Je m’y suis allongé… Ivre d’elle, je me suis élancé vers mon plaisir…

Un pas précipité dans le couloir… La porte s’est brusquement ouverte… D’instinct je me suis retourné sur le ventre…
- Qu’est-ce que tu fais là, toi ?… Oh non, mais c’est pas vrai !… Non !… Non, mais alors là, cette fois, c’est la meilleure !… Venir faire tes cochonneries dans la chambre de ma fille !… Et le nez dans ses petites culottes en plus!… Tu n’as pas honte ?… Mais je vais t’en faire passer l’envie, moi, mon garçon !… Je t’assure que je vais t’en faire passer l’envie !…
Un genou qui s’écrase, d’autorité, au creux de mes reins… Et une main qui tombe, lancée à pleine volée, régulière comme un battoir… Qui s’abat de plus en plus fort… De plus en plus vite… Je me suis tortillé sous les coups… J’ai hurlé… J’ai supplié… Elle n’a pas eu de pitié… Quand ça a enfin fini par s’arrêter elle a ordonné…
- Fous le camp !… Sors de cette pièce… Et n’y remets jamais plus les pieds… Jamais… Tu m’entends ?… C’est compris ?…
Je n’ai pas demandé mon reste… J’ai regagné ma chambre où je me suis prestement remis au travail…

Il y a eu leurs voix dans la cuisine. Et le rire de Maeva. Longtemps… Elles sont montées, sont passées devant ma porte… Au moment d’ouvrir la sienne Maeva a regretté…
- T’aurais dû m’attendre !… J’aurais trop voulu voir ça…
- La prochaine fois !… Il y aura d’autres occasions…

- Assieds-toi !… Il faut qu’on parle tous les deux…
J’ai pris place sur le petit fauteuil en face d’elle…
- Parce que je suppose que ce n’est pas la première fois que tu t’aventures dans la chambre de ma fille ?!…
- Ah si, si !…
- Ne mens pas, s’il te plaît !… N’aggrave pas ton cas !… Et je suppose aussi que l’activité à laquelle tu étais en train de t’y livrer est une activité à laquelle tu consacres, que ce soit dans sa chambre ou ailleurs, beaucoup de ton temps et de ton énergie…
La tête basse, les yeux baissés, je n’ai pas répondu…
- Au détriment de tes études évidemment… Parce qu’on ne peut pas dire que les résultats que tu as obtenus depuis le début de l’année soient à la hauteur des espérances que tes parents ont placées en toi… C’est une situation à laquelle il va falloir remédier… Et rapidement… Viens avec moi !…

Elle m’a emmené dans ma chambre, s’est confortablement installée devant mon ordinateur… - Dis-moi où c’est… Ca m’évitera de chercher…
- Quoi donc ?… - Fais bien l’imbécile en plus !… Ah, voilà… J’y suis… Tu peux disposer… Tu as cours n’importe comment… On reparlera de tout ça ce soir…

- Déculotte-toi !…
On finissait de dîner… Le visage dur, fermé, elle ne m’avait pas adressé une seule fois la parole de tout le repas. Elle n’avait parlé qu’avec Maeva qui me lançait, de temps à autre, de petits coups d’œil ironiques…
- Eh bien !?… Tu comprends ce que je te dis ?… Déculotte-toi !… A moins que tu ne préfères que je mette tes parents au courant… Que je ne leur envoie une copie de toutes les horreurs que j’ai trouvées sur ton ordinateur… Ils vont être édifiés… Non ?… Eh bien alors !…
Je n’avais pas le choix. La mort dans l’âme j’ai obtempéré… En tournant le dos à Maeva…
- Dépêche-toi !… J’attends…
Maeva à qui j’ai pourtant bien dû faire face pour aller me coucher en travers des genoux de sa mère… Maeva devant qui je me suis donné le ridicule de passer en ramenant pudiquement les deux mains sur mon bas-ventre, ce qui l’a, à l’évidence, beaucoup amusée… Sa mère ne m’a pas ménagé… J’ai serré les dents… J’ai serré les genoux… Mais la durée de la correction, son intensité ont eu raison de mes bonnes résolutions : je n’ai pas pu m’empêcher de crier, de me disloquer en tous sens, jambes battantes, fesses ouvertes, offrant un spectacle dont l’idée que Maeva devait bien évidemment le contempler en arborant son insupportable petit sourire supérieur me remplissait d’une honte impuissante…

Elle ne m’a pas laissé retomber. Elle m’a gardé en travers de ses genoux, une main négligemment posée sur mes fesses brûlantes…
- Bien… Alors soyons clairs… J’ai bien évidemment fait le tri dans ton ordinateur… J’en ai retiré tout ce qui n’avait pas à s’y trouver et j’ai mis en service le filtre parental… Quant au monceau de revues que tu dissimulais dans le bas de ton placard elles sont en lieu sûr… Il n’est pas question que je te laisse te vautrer plus longtemps avec complaisance dans un climat malsain qui t’est extrêmement préjudiciable… Non pas que je t’interdise formellement de te laisser aller, de temps à autre, à t’offrir manuellement quelque petit plaisir… Mais pas à n’importe quel prix… Pas en te laissant te repaître de n’importe quoi… Et à condition que ça ne devienne pas une obsession… Que ça ne t’empêche pas de te consacrer à tes études… Comme c’est malheureusement le cas – tu ne diras pas le contraire – depuis plusieurs mois… En conséquence tu vas me faire le plaisir de laisser désormais la porte de ta chambre ouverte. De nuit comme de jour. Que je puisse vérifier à tout moment à quoi tu es occupé… Celle de la salle de bains aussi… Et ne t’avise surtout pas de désobéir… C’est bien compris ?…
- Oui…
C’était compris, oui…
- Tu peux filer… Retourne travailler…
Maeva m’a suivi, d’un regard ironique et insistant, jusqu’à ce que j’aie disparu…

J’étais désormais sous haute surveillance… A tout moment je devais m’attendre à la voir surgir. Et elle surgissait souvent. De façon parfaitement imprévisible. Il s’écoulait parfois cinq ou six heures d’affilée sans que je l’aperçoive, mais elle pouvait tout aussi bien faire trois ou quatre fois son apparition en l’espace d’un quart d’heure. J’étais constamment sous la menace de sa « visite », une visite dont je ne savais jamais vraiment comment elle allait exactement la conduire. Le plus souvent elle se contentait de venir jeter un œil sur l’écran, un autre sur mon entrejambes et repartait sans un mot. Mais il lui arrivait aussi de procéder, devant moi, à un examen minutieux de mon ordinateur, de visiter mes placards, d’ouvrir mes tiroirs ou d’aller vérifier si ne se trouvaient pas sous mon matelas des revues qu’elle m’avait interdites.

La nuit aussi. Sept ou huit fois par nuit. Armée de sa lampe de poche elle s’avançait jusqu’à mon lit, soulevait les couvertures, les laissait retomber et se fondait dans l’obscurité.

Et dans la salle de bains. Dans la salle de bains surtout. Elle ne m’y laissait jamais vraiment seul, persuadée sans doute que c’était là que prenaient corps les tentations les plus fortes…

Elle ne m’avait pas formellement interdit de me donner du plaisir…Non… Pourvu que ça reste dans des limites raisonnables… Oui, mais c’était quoi des limites raisonnables ?…
- Deux fois par semaine… Disons le jeudi et le dimanche soir… Entre six et sept…

Je fermais la porte. Et je n’en profitais pas. Ou rarement. Parce que faire ça comme ça sur commande !… Avec elles de l’autre côté qui savaient ce à quoi j’étais supposé être occupé. Dont il me fallait affronter ensuite, à table, les regards pleins de sous-entendus. Non. Je préférais encore prendre des risques. Faufiler mon plaisir, la nuit, entre ses fréquentes visites. Elle le savait. Elle feignait de réintégrer sa chambre et restait silencieusement embusquée dans le couloir à l’affût du moindre indice qui lui aurait permis de me prendre sur le fait. Mais ma patience finissait toujours par avoir raison de la sienne. C’était devenu comme un défi implicite entre nous et je ne me libérais que lorsque j’avais la certitude absolue qu’elle avait renoncé, que le sommeil l’avait enfin terrassée… Je ne me berçais pourtant pas d’illusions… Je ne perdais rien pour attendre : un jour ou l’autre forcément…

Maeva fréquentait, depuis quelques semaines, un étudiant en médecine qui restait quelquefois dîner le soir, mais dont sa mère ne voulait pas qu’il passe la nuit à la maison…
- On verra ça plus tard… si ça a l’air de vouloir durer… si ça devient sérieux…
Début mars elle a dû estimer que ça l’était devenu parce qu’elle a donné son feu vert un soir qu’il venait tout juste de prendre congé…
- La prochaine fois il pourra rester dormir si il veut…
Maeva ne se l’est pas fait répéter deux fois… Dès le lendemain elle profitait de l’aubaine. Ce fut ma perte. Ma perte et ma défaîte…

Ma chambre jouxtait la sienne. Nos deux lits se trouvaient tête à tête de chaque côté de la cloison. A peine étaient-ils couchés tous les deux que son souffle s’est fait court. Elle a haleté. Doucement gémi. C’est devenu plainte sourde de fond de gorge. Son plaisir s’est élancé que ma main a accompagné. Auquel elle a entrelacé le mien. Plus rien d’autre ne comptait. Plus rien d’autre n’avait la moindre importance. Que d’entrer dans son plaisir à elle… Avec elle…

J’ai jailli au moment même où, à côté, Maeva proclamait éperdument son bonheur… Je n’ai pas eu le temps de finir : drap et couverture ont été brusquement arrachés, la lampe s’est braquée et figée sur mon bas-ventre. Il y a eu un hurlement de triomphe…
- J’en étais sûre… Qu’est-ce que je t’avais dit ?… Je te l’avais interdit… Et tu le fais en espionnant ma fille en plus, espèce de grand dégoûtant !… Oh, mais ça va pas se passer comme ça… Lève-toi !… Mets-toi à genoux… Au bord du lit… Là, oui… Je reviens…

Elle est revenue en brandissant un martinet, Maeva, uniquement vêtue d’une petite culotte blanche, sur ses talons…
- Mais c’est quoi tout ce raffût ?… Qu’est-ce qui se passe ?… - Il se passe que j’ai surpris l’autre petit vicieux à se branler en vous écoutant, l’oreille collée à la cloison… Mais il va voir ce qu’il va voir…
Et elle a levé le martinet. Maeva lui a pris le bras…
- Donne !… Donne, je m’en occupe… Personnellement…
Et c’est elle qui a cinglé. A la volée. A pleines fesses. Avec une énergie que mes cris semblaient encore décupler. Avec une intense et évidente jubilation. C’est sa mère qui l’a arrêtée…
- Ca suffit maintenant… Ca suffit…
Elle m’a fait relever…
- Et que ça te serve de leçon !…
Elles ont quitté la chambre. A côté l’étudiant en médecine a ri. Maeva aussi. De bon cœur. Un grand fou rire tous les deux. Et puis le silence. Il a susurré. Elle a murmuré. Et elle a recommencé à doucement gémir. Ma main est retournée en bas…








L’ E N I G M E



Anaïs avait 20 ans, j’en avais 23 et nous « sortions » ensemble… Elle me répétait tant et plus, sur tous les tons, qu’elle m’aimait… Je comprenais d’autant moins pourquoi elle se refusait dès lors aussi obstinément à moi, pendant d’imprévisibles et interminables périodes, sans vouloir consentir à me fournir la moindre explication… Elle se contentait de prendre son air boudeur…
- J’ai pas envie, c’est tout…

La clé du mystère je l’ai eue un matin que j’avais voulu lui faire la surprise de ma visite… Sa sœur aînée Faustine m’avait ouvert et j’avais grimpé les escaliers quatre à quatre jusqu’à sa chambre… Le lit était vide et défait… Un ruissellement d’eau dans la salle de bains… J’en ai entrebaîllé la porte et je me suis trouvé nez à nez – si on peut dire – avec un postérieur cramoisi manifestement encore brûlant d’une fessée toute neuve… Avec un petit cri elle s’est maladroitement efforcée de le soustraire à mes regards en plaquant les deux mains dessus… Trop tard… J’avais vu… Elle est sortie de la douche…
- Me demande pas… Jamais…

Je me suis bien gardé de le faire… Je la connaissais suffisamment pour savoir qu’elle se serait contentée de m’opposer un silence systématique et renfrogné… Et qu’elle n’aurait pas manqué de me faire payer, d’une façon ou d’une autre, ma curiosité… une curiosité pourtant piquée au vif… Qui ?… Pourquoi ?… Où ?… Comment ?… Je ne cessais pas de tourner et retourner ces questions dans ma tête et d’échafauder toutes sortes d’hypothèses plus invraisemblables les unes que les autres…

Elle avait désormais renoncé à me dissimuler ses « rougeurs »… Elle prenait même maintenant, à l’évidence, un certain plaisir à les arborer devant moi, avec un brin de provocation, chaque fois qu’elles avaient été rénovées… Oui, mais qui ?… Qui ?… Qui ?…

J’ai fini par m’arrêter à l’idée – plausible – qu’il s’agissait de fessées paternelles qu’elle n’aurait accepté d’avouer, par fierté, pour rien au monde et j’ai profité d’un moment où j’étais seul avec sa sœur pour l’interroger… Faustine s’est montrée absolument catégorique… Non… Non… Jamais, à aucun moment, il n’y avait eu le moindre semblant de fessée à la maison… Il fallait chercher ailleurs… Oui, mais où ?…

Elle était au moins aussi intriguée que moi et on a cherché ensemble… Qui dans les connaissances, dans les fréquentations d’Anaïs ?… On les a passées en revue… On ne pouvait en imaginer aucune sérieusement dans le rôle… J’ai suggéré…
- Toute seule alors ?… Comme une grande ?…
Faustine a haussé les épaules…
- Impossible… J’aurais forcément entendu… A un moment ou à un autre je me serais rendu compte de quelque chose…

On voulait savoir… L’un comme l’autre… On saurait… On allait enquêter - c’était décidé - se mettre à l’affût du moindre indice, garder, chacun de notre côté, l’attention constamment en éveil… D’une collaboration sans faille finirait bien par surgir, un jour ou l’autre, la vérité… Ca ne faisait pas, à nos yeux, l’ombre d’un doute…

Les fessées que recevait Anaïs pouvaient être très rapprochées – deux à trois fois par semaine – comme il pouvait se passer un mois et demi sans qu’elle en porte les stigmates… Je me suis donc tout d’abord efforcé d’établir une corrélation entre les moments où il apparaissait clairement qu’on venait de la lui donner et ce qu’elle avait pu faire, qui elle avait pu rencontrer, où elle était allée dans les heures qui avaient précédé… Sans le moindre résultat probant… A mon grand désappointement…

Faustine, de son côté, enrageait… Elle avait exploré de multiples pistes qui, toutes, s’étaient révélées infructueuses… Abandonner ?… Il n’en était pas question… Nous nous étions beaucoup trop impliqués pour seulement songer à l’envisager…

Nous avons alors décidé de procéder méthodiquement… Elle allait faire le tour de toutes les amies, copines et camarades d’Anaïs en quête du moindre indice à exploiter… J’agirais de même, de mon côté, avec tous ses anciens petits amis… Je trouverais un prétexte quelconque pour entrer en contact avec eux et je m’emploierais à les faire parler…

Martial ne s’est pas fait prier… Une fois lancé on ne l’arrêtait plus… J’ai tout su des circonstances de leur rencontre, de leurs ébats amoureux, de leur rupture… Et… et il n’avait rien remarqué de spécial ?… Non… Quoi ?… Son derrière quelquefois il n’était pas ?… Ah si, si !… Et pas qu’un peu !… Mais il ne semblait pas décidé, pour le moment, à en dire plus… Je n’ai pas insisté… Le poisson était ferré… Il suffirait de revenir à la charge…

On tenait quelque chose… On tenait vraiment quelque chose… Il fallait que j’en parle à Faustine… Tout de suite… Je suis entré dans le jardin… La fenêtre de sa chambre était ouverte… Il en descendait des rires… A gorge déployée… Le sien… Et celui d’Anaïs…
- Oui… Ah, ça le tient !… Il est parti faire le tour de tous tes ex…
- Ca l’occupera… Pendant ce temps-là au moins… Mais dis, tu veux pas m’en donner une ?!… Ca fait si longtemps…








L A F E S S E E D’E M I L I E




J’avais un bon métier, je gagnais bien ma vie… Qu’est-ce que j’avais besoin d’aller m’expatrier à 600 kms de là pour reprendre un magasin de souvenirs qui partait à vau-l’eau. Je cherchais vraiment les cordes pour me faire battre ! Même si elle ne s’exprimait pas toujours ouvertement la réprobation était générale.

Il n’y avait qu’Emilie, la fille de mes plus proches voisins, pour, du haut de ses vingt ans, me soutenir énergiquement…
- Laisse-les dire !… Ils sont jaloux… Ils ont peur de tout n’importe comment… C’est des vieux… Et même ceux qui le sont pas ils le sont dans leur tête…
Son soutien n’était pas complètement désintéressé. Elle escomptait bien que je l’embaucherais pour la durée des vacances universitaires…
- T’auras besoin de quelqu’un là-bas… Avec tous les touristes qu’il va y avoir !… Alors autant que ce soit moi…

Ce fut elle. Elle était dégourdie, pleine de bonne volonté et ne rechignait pas à la tâche. En dehors des heures de travail elle était de compagnie très agréable et mettait la main à la pâte sans qu’il soit nécessaire de le lui demander. Aussi le jour où elle a sollicité l’autorisation de recevoir son petit ami… « - C’est juste pour une nuit… Il descend rejoindre sa famille en Italie… Ca lui fera une étape… Et ça nous donnera l’occasion de nous voir un peu tous les deux… » je la lui ai bien volontiers accordée.

Ce n’était pas forcément une bonne idée parce qu’il y avait, à l’évidence, de l’eau dans le gaz. A peine était-il arrivé qu’ils se sont enfermés dans la chambre d’Emilie pour une conversation animée dont ils ont généreusement fait profiter tout le quartier. J’y ai mis fin en les appelant pour passer à table…
- Ca va être trop cuit…
Pendant le repas ils ont essayé de faire bonne figure, lui surtout que je voyais pour la première fois, mais le cœur n’y était manifestement pas. Elle, elle mastiquait rageusement sans desserrer les dents. Elle a expédié son dessert, puis la vaisselle…
- Tu nous excuses, mais on a à parler tous les deux… C’est important…

A parler ? A hurler plutôt, oui !… Elle en tout cas. A pleins poumons. Elle l’accablait de reproches auxquels elle l’empêchait de répondre, si il s’y essayait, en le traitant de tous les noms. C’était entrecoupé de brusques crises de sanglots auxquelles il essayait tendrement de mettre fin…
- Me touche pas, espèce de salopard !… Garde tes caresses pour ta pétasse… Et ça repartait de plus belle…

A dix heures j’ai donné quelque coups dans le mur…
- Ca suffit maintenant, Emilie !… Il y a des voisins… Ils ont droit à leur tranquillité…
Ca s’est apaisé. Ca a chuchoté. Je me suis endormi…

C’est un hurlement qui m’a brusquement tiré du sommeil sur le coup de deux heures du matin…
- En plus !… Mais t’es qu’une ordure !… T’es vraiment qu’une sale ordure !… Tu vas me le payer… Je te jure que tu vas me le payer…
- C’est bon maintenant !… Tu me lâches… Tu me laisses dormir… J’ai de la route à faire, moi, demain !…
- Et alors !… Qu’est-ce que j’en ai à foutre !…
Et elle l’a bourré de coups de poing. Il s’est levé. Il est venu frapper à ma porte…
- S’il vous plaît, vous pouvez pas faire quelque chose ?… J’y arrive pas…
- Il y a un canapé dans le séjour…

Un canapé sur lequel elle a voulu venir le rejoindre, d’autorité, quelques instants plus tard alors que je venais de me recoucher…
- Parce que tu vas pas s’en tirer comme ça… Ah, mais non !… Ah, mais non !… Ce serait trop facile… Espèce de lâche !… Tu fuis encore… T’arrêtes pas de fuir… C’est tout ce que tu sais faire… Fuir…
Je m’apprêtais à intervenir quand on a sonné… C’était le voisin du dessus…
- C’est pas bientôt fini cette comédie ?… Je vous préviens : si ça continue j’appelle les gendarmes…
Ca l’a complètement dégrisée. D’un coup…
- On va dormir… Oui, oui, on va dormir… Juré…
Ils ont regagné la chambre. Le silence enfin. Un silence au cœur duquel, au petit matin, elle a gémi doucement son plaisir.

Quand je me suis levé il était parti. Elle, elle déjeunait debout dans la cuisine. Elle m’a lancé un regard contrit…
- Je suis désolée pour cette nuit… Vraiment désolée… Tout est de ma faute…
Elle a hésité et puis elle a lâché tout bas…
- Je te demande pardon…
- Tu peux… Ah, tu peux !… C’est un minimum… Tu t’es comportée d’une façon inqualifiable… Vis-à-vis de moi qui te reçois et qui t’héberge… De ton ami que tu as mis dans une situation des plus inconfortables… Des voisins… De quoi je vais avoir l’air, moi, maintenant devant les voisins ?…
- Je m’excuse…
- Et tu crois que ça suffit ?… Qu’on peut pousser des hurlements toute la nuit, empêcher tout un immeuble de dormir et qu’il suffit de s’excuser platement le lendemain matin pour que tout rentre dans l’ordre ?… Non… Tu sais ce que tu mériterais ?…
Elle a levé sur moi un regard interrogateur…
- C’est une bonne fessée… Une bonne fessée qui te serve de leçon et qui t’ôte toute envie de recommencer…
Quelque chose d’à la fois sombre et lumineux est passé dans son regard qu’elle a aussitôt baissé…
- Tu l’as amplement méritée, non ?… Tu ne crois pas ?…
- Si !…
Dans un souffle…
- Et tu vas l’avoir…

Elle s’est laissé entraîner sans la moindre résistance jusqu’au canapé du séjour sur lequel je me suis confortablement assis. J’ai passé la main sous la robe, fait glisser la culotte qui est tombée sur les chevilles. J’ai pris ses mains entre les miennes…
- Il faut absolument que tu apprennes à te contrôler… Dans ton propre intérêt… Parce que à quoi ça ressemble de te mettre dans des états pareils ?… Hein ?… Et surtout… à quoi ça t’avance ?… Tu peux me dire ?… A rien… Absolument à rien… Qu’à te mettre en position de faiblesse… Parce qu’au bout du compte dans cette histoire le vainqueur c’est lui… Non ?…
- Si…
- Ah, tu vois… Il faut que tu essaies de t’amender… Tu me promets de faire des efforts ?…
- Oui…
Je l’ai fait basculer en travers de mes genoux. J’ai lentement remonté la robe jusqu’au-dessus de la taille. J’ai déposé une main au creux des fesses. Je l’y ai longuement laissé séjourner avant de la lever. Son derrière s’est crispé dans l’attente du premier coup. Qui est enfin tombé. Suivi d’une multitude d’autres en pluie grêlée. Elle a gémi. Elle a gigoté. Elle a crié.

- Là… Allez, c’est tout… C’est fini… Pour cette fois… File vite ouvrir le magasin… C’est l’heure…
Elle a dévalé l’escalier. La culotte est restée au pied du canapé.










L E S

D E U X

S O E U R S

Telle est ( aussi ) prise qui croyait prendre... Mais, de toute façon, pas une pour racheter l'autre dans cette histoire... Et, comme dit l'une de mes voisines: " - Faut de tout pour faire un monde!..." C'est ben vrai, ça, ma bonne dame...


Il me fallait une vendeuse… A l’évidence maintenant ça s’imposait… Et Cindy aussi s’imposait : pour y avoir effectué un stage de près d’un an elle connaissait parfaitement le magasin… Elle était avenante, passait bien avec les clients, faisait preuve d’initiative, s’était toujours montrée capable de gérer au mieux n’importe quelle situation… Oui, Cindy s’imposait… Sollicitée, elle a aussitôt accepté…

Son père est venu me trouver le lendemain… Il me remerciait infiniment d’avoir songé à sa fille, mais… mais Cindy n’avait pas terminé ses études… Il s’en fallait de quelques mois… Et je devais bien comprendre qu’il ne tenait pas à ce qu’elle les interrompe si près du but… Fût-ce pour aller travailler… Par contre sa sœur aînée Laetitia, elle, était à la recherche d’un emploi… Il était persuadé que je ne perdrais pas au change : elle avait travaillé six mois durant dans une parfumerie et avait donné entière satisfaction… Elle prenait toujours tout ce qu’elle entreprenait infiniment à cœur… Elle présentait bien… Mieux encore que Cindy… En bijouterie elle serait comme un poisson dans l’eau… Non, je n’aurais pas à me plaindre… Je ne le regretterais pas… Ce fut donc Laetitia…

On a frappé à la petite porte de la réserve derrière… On a insisté… C’était Cindy…
- Je vous dérange pas ?… Je me suis rappelé que le lundi vous en profitiez que le magasin soit fermé pour faire l’état des stocks, les commandes… tout ça… Je peux vous aider si vous voulez… J’ai pas cours aujourd’hui…
Elle n’a pas attendu la réponse… Elle s’est emparée d’un catalogue et s’est mise au travail…
- De toute façon mes cours !… Ca m’intéresse pas la compta… On m’a forcée… Sous prétexte que j’étais douée… Tu parles !… Je l’aurai jamais l’examen… Parce que j’en ai rien à foutre… Comment je serais mieux ici !… A travailler avec vous… C’est mon truc le commerce… Ca l’a toujours été…

- Elle se débrouillait bien Cindy quand vous l’aviez en stage ?…
- Très bien… Oui… Pourquoi ?…
- Parce que… Elle est tellement bordélique… Vous verriez ça sa chambre !… Vous mettez pas un pied devant l’autre… Alors dans un commerce !… Oui… Seulement évidemment elle s’est arrangée pour que vous vous en rendiez pas compte… De ça comme de tout le reste… Elle sait drôlement bien y faire, vous savez, quand elle a décidé de cacher son jeu… Vous avez pas idée de ce qu’elle peut être fausse !… Fausse et sournoise…
- Eh ben dis donc !… Comment tu l’arranges !… C’est ta sœur, non ?…
- C’est peut-être ma sœur… N’empêche qu’elle est tordue… On voit que vous la connaissez pas…

- Vous le dites pas, hein, que je viens travailler avec vous le lundi !… Ca ferait encore des tas d’histoires… Je la connais… Quand je pense comment elle a tout manigancé derrière mon dos avec mon père pour me piquer ma place !… Mais le pire c’est que si j’avais voulu elle l’aurait jamais eue… Vous l’auriez jamais embauchée…
- Tu es bien sûre de toi…
- Oui… Oui… Parce que je sais des choses…
- Ah oui ?!… Quelles choses ?…
- Des choses…
- Tu en as trop dit ou pas assez…
- Oui, mais vous savez rien alors !… Je vous ai rien dit… Vous le jurez ?…
- Je t’écoute…
- Vous avez vu comment elle est habillée ?… Toujours des nouvelles fringues… Et pas n’importe quoi… De la marque… Ce qu’il y a de plus cher… Faut toujours qu’elle soit la plus belle… la plus à la mode… la plus tout… Elle en a pour des fortunes sur le dos… Vous croyez qu’elle sort ça d’où ?… Seulement forcément à la longue elle a fini par se faire prendre… Deux fois en plus !… Et la deuxième fois ça a failli hyper mal tourner… Il était fou furieux le type… Il a dû le lutter trois jours mon père pour qu’il renonce à porter plainte… Il a fallu le dédommager… Et pas qu’un peu !… Mais alors elle t’a pris une de ces fessées !… Wouah !… Comment j’aurais pas aimé ça, moi !… A 20 ans !… Et devant mon frère en plus !… Elle a promis de pas recommencer, mais tu parles !…

- Vous savez pas ce qu’elle est allé se mettre dans la tête, Cindy ?… Que si elle avait pas son examen - et elle l’aura pas ! - elle reviendrait ici… Comme j’ai qu’un CDD … Que vous alliez la reprendre…
- Une chose est sûre en tout cas, c’est que je ne pourrai pas vous garder toutes les deux…
- Vous allez la reprendre alors ?… - C’est une question qui n’est pas encore d’actualité…

- Qu’est-ce vous faites ?… Ah oui… C’est vrai… Va y avoir la Fête des Mères… Faut préparer la vitrine… Attendez… Je m’en occupe des étiquettes… C’est tout ça là à marquer ?… Je le fais… Je le fais pendant que vous êtes à l’ordi… Vous savez que j’ai rendu feuille blanche vendredi ?… Comme ça au moins j’aurai pas à me prendre la tête en attendant les résultats… Parce que ça c’est un truc… Wouah !… Vous avez vu ?… Il est vide l’écrin là… Il y a rien dedans… Et c’est la plus chère en plus… Ils vous ont bien eu… Ils vous ont envoyé une boîte vide…
- Non… J’ai tout vérifié à réception… Elle y était…
- C’est qu’on vous l’a barbotée alors !… Et ben dis donc !… Ils ont fait une affaire… Il y en a pour de la thune celle-là !… Mais pourquoi ils ont pas tout pris tant qu’ils y étaient ?… Ou alors c’est qu’ils pensaient que vous vous en rendriez pas compte… Mais qui c’est qui vient ici dans la réserve ?… A part nous ?… A part nous et Laetitia ?…

- Si elle a fait ça !… Alors là, cette fois, si elle a fait ça !…
Sa femme est redescendue, a déposé la bague, avec mille précautions, sur la table entre nous…
- Elle était dans son tiroir à lingerie…
- C’est pas vrai !… Non, mais c’est pas vrai !… Attends qu’elle rentre !… Elle a le diable dans la peau cette gamine !… Alors ça lui a pas suffi ?… Non, mais qu’est-ce qu’il faut qu’on fasse ?… Je vais la foutre dehors, oui !… Elle est majeure… Elle dégage… Elle pourra faire toutes les conneries qu’elle veut, mais ailleurs… Où bon lui chante… Au moins ça nous retombera pas dessus… Parce que pour quoi on passe, nous, du coup ?…
- Je sais très bien que vous n’y êtes pour rien, monsieur Joubert… Ni votre femme ni vous… Mais vous comprendrez qu’il m’est impossible de la garder dans ces conditions…
- Evidemment… Evidemment… Si j’étais à votre place je ferais exactement la même chose… Et… vous allez porter plainte ?…
- Ca… Ca va dépendre d’elle… Il faut que je la voie… Qu’on discute… Qu’elle s’explique… - Je vous l’envoie… Dès qu’on a pu mettre la main dessus je vous l’envoie…
- Quant à Cindy, si elle est toujours décidée à travailler, qu’elle se présente demain au magasin…
- Elle viendra… Oh, elle viendra… Et avec elle au moins vous serez tranquille… Il y aura pas de problème…

- C’est pas moi !…
Les yeux rougis, les paupières gonflées, le visage baigné de larmes…
- Je vous jure que c’est pas moi !…
- Ben voyons !… Elle est allée s’y planquer toute seule la bague au milieu de tes petites culottes… Tu me prends vraiment pour un imbécile, hein !… Voleuse et menteuse…
- J’y comprends rien… Mais c’est pas moi…
- Et entêtée en plus !… Tu tiens vraiment à aggraver ton cas ?… Parce que si je porte plainte… les gendarmes… le tribunal… Tu imagines le scandale ?… On ne va parler que de ça… Pendant des semaines… Tu ne pourras plus mettre le nez dehors… Quant à retrouver du travail… c’est pas demain la veille…
- Mais qu’est-ce qu’il faut que je fasse alors ?…
- D’abord que tu reconnaisses que c’est toi qui as volé la bague…
- Mais c’est pas… Bon… Si, c’est moi… Oui… C’est moi…
- Eh bien voilà !… Tu vois que c’est pas si difficile de dire la vérité… Et on se sent tellement mieux après… Tellement soulagé… Ensuite… ensuite tu admettras avec moi que passer simplement l’éponge ça ne serait pas te rendre service… Il te faut une sanction… proportionnée à la gravité de la faute… C’est indispensable… Non ?… Tu n’es pas de mon avis ?…
- Quoi comme punition ?…
- Dans ton cas, une bonne fessée est encore ce qu’il y a de plus approprié… et de plus efficace…
- Ah non, hein, non !… Pas ça !…
- Comme tu voudras… Mais alors tu ne vas pas tarder à recevoir la visite des gendarmes… Demain matin, à la première heure, je serai chez eux…

Dix heures du soir… Un coup de sonnette… bref… léger… en effleurement…
- Ah, c’est toi… Tu as enfin décidé de te montrer raisonnable ?… C’est pas trop tôt !… Une grande fille de ton âge !… Bon… Eh bien viens là alors!… Approche !… Penche-toi !… Sur mes genoux… Tu es bien installée comme ça ?… Cale-toi mieux contre moi !… Là !… On va commencer par relever bien haut cette petite robe… Allons !… Allons !… On enlève ses mains… Et on se laisse gentiment déculotter… Oh !… Mais c’est que papa est déjà passé par là !… Et il a pas fait semblant, dis donc !… T’as dû le sentir passer… Et tu vas encore le sentir passer… Parce qu’en rajouter une couche par là-dessus… je voudrais pas être à ta place… Mais enfin… faut dire que tu l’as bien cherché aussi… T’as fait tout ce qu’il fallait pour… Bon… Alors attention… On y va… Eh oui ça surprend, hein !… Même quand on est prévenu ça surprend… Détends-toi !… Détends-toi !… Quand on se crispe comme ça ça fait encore plus mal… Ah, tu vois !… Qu’est-ce que je te disais!… On t’a déjà dit que tu avais une très jolie voix ?… Surtout quand elle grimpe comme ça dans les aigus… Je suis sûr que si on lui fait donner sa pleine mesure… On va voir ça !… Ah oui, oui… Superbe…Tu es vraiment très douée… Encore ?… Allez… encore !… Fantastique !… On ne s’en lasserait pas… Mais tu sais que tu devrais quand même te surveiller un peu ?… Parce qu’à gigoter comme ça dans tous les sens en faisant tes vocalises tu offres un spectacle d’une indécence !… Tu pourrais faire attention, prendre un peu sur toi… C’est pourtant pas bien compliqué, non ?… Allez… On essaie… Oui, ben c’est encore pire !… A croire que tu le fais exprès, ma parole !… Oui, je suis sûr que tu le fais exprès… Oh, mais je vais t’en faire passer l’envie, moi, ma petite, tu vas voir !…

- Elle est venue alors hier soir?… Comment ça s’est passé ?… Elle veut pas en parler… Vous portez plainte finalement ?… En tout cas je peux vous dire qu’ils ont pas apprécié les parents !… Mais alors là pas du tout !… Elle t’a pris une de ces fessées quand elle est rentrée… Elle voulait pas aller chez vous en plus après… Elle disait qu’il y avait pas de raison…. Que c’était pas elle… Il s’est mis dans une colère mon père…
- Ca t’arrange bien, toi, cette histoire, hein, finalement !… Très bien… Trop bien… Tu as remarquablement manœuvré… Du grand art !… Sauf qu’il y a toujours une faille quelque part… Ces bijoux il n’y a que toi qui les avais vus… Il n’y a que toi qui savais qu’ils étaient là… Et personne d’autre… Alors si on apprenait que tu étais là, avec moi, tous les lundis on aurait vite fait de…
- Vous allez pas me garder ?… Vous allez le dire ?…
- Ce n’est pas joli joli de faire accuser et punir sa grande sœur comme ça … La fessée que ton père lui a donnée c’est toi qui la méritais… C’est toi qui la mérites… Alors oui je vais te garder… Non, je ne dirai rien, mais… retire ton jean, Cindy… Là… Baisse-moi cette petite culotte… Très bien… Viens ici !… Approche !…

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