STUDIEUSES
VACANCES
1
– T’as
rien fichu… Une fois de plus… Reconnais-le au moins !
Je
pouvais difficilement prétendre le contraire… Mon bulletin était
calamiteux… J’avais lamentablement échoué au bac de Français…
4 à l’écrit… 6 à l’oral… Et le conseil de classe n’avait
consenti que du bout des lèvres à me laisser redoubler ma première…
– Après
avoir redoublé ta sixième et ta troisième… Ah, c’est beau !
C’est magnifique… À quel âge tu comptes passer ton bac ?
Vingt-huit ans ? Tu t’imagines tout de même pas qu’on va
financer tes études jusque là, non ? Alors tu sais pas ?
Tu vas aller goûter de la pension… Au moins là-bas tu seras tenu…
Et on te forcera à travailler… Que tu le veuilles ou non…
– Ah,
non, non ! Pas la pension, non…
– Il
fallait y réfléchir avant…
J’ai
eu beau supplier… Promettre… Jurer… Ils se sont montrés
inflexibles…
Le
ciel s’est quelque peu éclairci le surlendemain quand maman est
rentrée des courses…
– Vous
savez pas ce que j’ai appris ? Eh bien la femme qui vient de
louer la grande maison après le cimetière, c’est une ancienne
prof de Lettres… Peut-être qu’on pourrait aller la trouver… On
sait jamais… Si elle pouvait faire quelque chose pour Julien…
Et
papa d’approuver…
– Ça
n’engage à rien d’essayer…
Ils
en sont revenus enchantés…
– Elle
accepte de te prendre en mains… Et se fait fort de te faire avoir
ton bac de français… C’est une chance inouïe… Tâche de ne
pas la laisser passer…
– Et
j’irai pas en pension ?
– Oui,
oh, alors ça on verra… On verra avec elle… Le moment venu… Si
elle estime que tu as fait suffisamment d’efforts… Que tu es à
niveau… On pourra peut-être reconsidérer notre décision… Mais
on n’en est pas encore là…
J’ai
fait sa connaissance, le lendemain, sur le pas de sa porte… Une
grande femme à la peau parcheminée devant laquelle je me suis
aussitôt senti mal à l’aise… Coupable… Sans trop savoir de
quoi au juste… De n’avoir rien fichu en classe, oui… Mais
d’autre chose… Au-delà… Bien plus grave… Sur quoi il m’était
impossible de mettre un nom…
Elle
m’a longuement examiné des pieds à la tête de ses petits yeux
gris acier…
– Alors
comme ça c’est toi ! C’est toi qui as raté ton bac de
français ! Qui as un poil dans la main long comme ça…
J’ai
voulu bredouiller quelque chose. Elle a haussé les épaules…
– Bien
sûr que si ! Tu le portes sur ta figure… Bon, mais entre !
Assieds-toi ! Non pas là… Là…
Devant
une grande table de l’autre côté de laquelle elle a, elle aussi,
pris place…
– On
va commencer par voir ce que tu sais faire… Tiens, lis !
– « Comme
Mlle Lambercier avait pour nous l’affection d’une mère, elle en
avait aussi l’autorité, et la portait quelquefois jusqu’à nous
infliger la punition des enfants quand nous l’avions méritée.
Assez longtemps elle s’en tint à la menace, et cette menace d’un
châtiment tout nouveau pour moi me semblait très effrayante ;
mais après l’exécution je la trouvai moins terrible à l’épreuve
que l’attente ne l’avait été, et ce qu’il y a de plus bizarre
est que ce châtiment m’affectionna davantage encore à celle qui
me l’avait imposé… »
Elle
m’a interrompu d’un claquement de doigts…
– Tu
connais ce texte ?
– Pas
du tout, non…
– Tu
le situes à quelle époque ?
– Je
sais pas, mais assez vieux quand même…
– Eh
bien ça promet… Tu peux au moins me dire de quoi il s’agit ?
– D’une
punition…
Elle
a levé les yeux au ciel…
– D’une
punition, oui… Laquelle ?
J’ai
rougi, balbutié…
– Je…
je crois… je crois bien… que c’est une fessée…
– Evidemment
que c’est une fessée… Que veux-tu que ce soit d’autre ?
Et sans doute que si tu en avais reçu plus souvent tu n’en serais
pas là aujourd’hui… À devoir passer tes vacances à combler tes
lacunes… Non, tu ne crois pas ? Eh bien réponds !
– Je
sais pas…
– Eh
bien moi, je sais ! Et je te conseille de te mettre sérieusement
au travail, mon garçon… Très sérieusement…
2
Je
me suis effectivement mis au travail… Avec la meilleure volonté du
monde et la ferme intention de réussir à échapper à la pension…
Seulement j’avais accumulé un tel retard que le résultat était
loin de répondre à mes attentes… Et aux siennes… Elle fronçait
les sourcils, pinçait les lèvres, poussait des soupirs accablés…
– T’es
vraiment un flemmard-né, hein !
– Ah,
mais non… Non… J’ai travaillé, je vous assure…
– Et
menteur en plus… Un gamin… Un véritable gamin… Qui mériterait
des paires de claque… Et, de temps à autre, une bonne fessée…
Histoire de lui remettre les idées bien en place… Bon, mais tu
sais pas ? On va en rester là… Ça sert à rien… Je perds
mon temps… Alors rentre chez toi… J’irai trouver tes parents…
Je leur expliquerai que c’est pas la peine… Que tu es une
véritable loutre… Que ton cas est désespéré…
– Oh,
non, s’il vous plaît, non… Je travaillerai… De toutes mes
forces… Je vous en prie… Je vous en supplie… Ils vont me mettre
en pension sinon…
– Tu
serais pas le premier… Et ce serait quand même pas un drame…
– Oh,
si, ce serait un drame, si ! Vous la connaissez pas leur
pension… En Suisse elle est… Une vraie prison… Non… Et puis
surtout…
– Et
puis surtout ?
– Je
pourrais plus la voir ma copine… Émilie… Qu’aux vacances… Et
ça…
– Oui…
Bon… Alors écoute-moi bien… Je veux bien te laisser une dernière
chance…
– Oh,
merci… Merci…
– On
va, pour le moment, laisser tes parents en-dehors de tout ça… Par
contre tu vas travailler… Et travailler vraiment… Pas faire
semblant… Sinon je sévirai… C’est bien compris ? On est
bien d’accord ?
On
l’était… Oui… Oui…
Je
suis rentré à la maison fou de joie : la terrifiante
perspective de la pension s’était momentanément éloignée… Fou
de joie et perplexe… Elle avait dit que, le cas échéant, elle
sévirait… Elle entendait quoi par là ? Quand même pas que…
Pas à mon âge… À presque vingt ans… Non… Évidemment non…
C’était pas possible… Oui, mais alors si c’était pas ça
c’était quoi ?.Ça pouvait être quoi ? Je voyais pas…
Je voyais vraiment pas… N’importe comment il se poserait pas le
problème… J’allais travailler… D’arrache-pied…
– Parce
que t’appelles ça une dissertation ? Même un très médiocre
élève de troisième aurait fait beaucoup mieux… Une fois de plus
tu n’as rien fichu… C’est vraiment une habitude chez toi, hein…
Bon… Mais tu sais ce qui t’attend… Une bonne fessée… T’étais
prévenu…
– Je…
– Il
n’y a pas de « je » ni de « mais » qui
tienne… Viens ici ! Approche !
Elle
a éloigné sa chaise de la table…
– Plus
près ! Encore ! Allez ! Là… Et déculotte-toi !
Je
lui ai lancé un regard implorant…
– Ah,
on a passé un contrat tous les deux, hein ! Alors ou tu le
respectes ou ça va être vite vu… Tu rentres chez toi et…
– Non !
Non !
– Eh
bien allez alors ! Et tout t’enlèves… Tout…
Je
l’ai fait… Je me suis exécuté… Tête basse… J’ai tout
quitté… Tout abandonné… À même le tapis… Et j’ai attendu…
Longtemps… Sans oser relever la tête… Une éternité… Sans
oser la regarder…
Elle
m’a brusquement saisi par le bras, sèchement fait basculer en
travers de ses genoux où elle m’a solidement calé… J’ai
crispé les fesses dans l’attente du premier coup… Qui n’est
pas venu… Pas tout de suite…
– On
va promettre de travailler correctement ?
– Oui…
– D’y
consacrer tout sa volonté et toute son énergie ?
– Oui…
– De
ne pas perdre son temps à des amusements sans consistance ?
– Oui…
– Parfait…
Et
c’est tombé. Sonore. Dru. A grandes claques vigoureusement
lancées. De plus en plus vigoureusement. De plus en plus vite. Ça a
piqué. Ça a mordu. Ça a brûlé. Ça a fait crier. Battre des
jambes dans tous les sens. Ça a continué. Ça a ralenti. Ça s’est
arrêté…
– Là…
Tu peux te rhabiller… Et maintenant au travail !
– Ah,
ben voilà ! Voilà ! Voilà enfin un devoir digne de ce
nom… C’est pas trop tôt… Mais c’est quand même malheureux,
avoue, que, pour en arriver là, il ait fallu te punir comme un gamin
de huit ans… À ton âge tu devrais quand même avoir assez de
plomb dans la cervelle pour avoir conscience que c’est ton avenir
que tu prépares et agir en conséquence… Mais non ! Tu
préfères gaspiller ton temps à je ne sais quelles billevesées…
Eh bien on saura à quoi s’en tenir dorénavant… On saura qu’avec
toi la seule méthode qui soit efficace, c’est celle qui te fait
rougir le derrière… Bon, mais allez ! Tu as ton livre ?
3
Je
me rendais désormais tous les après-midis chez Mademoiselle Lancel…
Elle en avait décidé ainsi…
– T’as
accumulé un tel retard que ce ne sera vraiment pas de trop…
Je
ne m’y rendais pas sans appréhension : j’avais beau m’être
appliqué, avoir consacré un temps infini aux travaux qu’elle
m’avait imposés, je redoutais qu’elle ne se montre néanmoins
mécontente du résultat et qu’elle ne veuille m’imposer à
nouveau cet humiliant châtiment… Mais non ! Elle paraissait
satisfaite, me complimentait même parfois, ne me parlait en tout cas
plus de quelque punition que ce soit…
Émilie
était en vacances… J’attendais son retour avec impatience… Et
un peu d’inquiétude… Comment allais-je parvenir à concilier mes
cours avec nos moments à nous ? La question s’est posée
beaucoup plus tôt que prévu, mes parents ayant inopinément décidé
de partir passer une semaine à Rome… Elle m’est tombée dessus
le lendemain de leur départ… Sans crier gare… Au retour de chez
Mademoiselle Lancel, je l’ai trouvée confortablement installée
dans le canapé du salon…
– Émilie !
Mais qu’est-ce que tu fais là ? C’était pas le 25 que tu
devais rentrer ?
– Si !
Mais je m’emmerdais trop, attends, là-bas… C’était à mourir
d’ennui… Et puis j’arrêtais pas de penser que tes parents
avaient fichu le camp… Que c’était l’occasion ou jamais nous
deux… Qu’on aurait la maison pour nous tout seuls…
On
s’est jetés dans les bras l’un de l’autre…
– J’ai
envie… Non, mais comment j’ai envie… Trois semaines que
j’attends ça…
Et
on est montés dans ma chambre… On a roulé sur le lit… On a fait
l’amour… Toute la soirée… Plus de la moitié de la nuit…
Au
petit matin j’ai voulu me lever sans bruit… Aller m’installer à
mon bureau… Elle m’a retenu… Agrippé…
– Qu’est-ce
tu fais ? Où tu vas ?
– Travailler…
J’ai mon cours de français tout-à-l’heure… Et si j’arrive
sans avoir rien fichu elle va vraiment pas apprécier…
– C’est
pas pour une fois…
– Tu
la connais pas !
Elle
n’a pas répondu… M’a piqueté de petits baisers dans le cou…
Sur le torse… Plus bas… Je suis resté…
J’ai
décidé de jouer franc jeu… De toute façon j’avais pas le
choix… Je l’ai appelée Mademoiselle Lancel… Pour lui dire que
j’avais un empêchement… Que je ne pouvais pas venir…
– Quel
empêchement ?
– C’est-à-dire
que… C’est pas facile à expliquer… Mais je viendrai demain…
Sans faute…
– Quel
empêchement ?
– J’ai
pas travaillé… J’ai pas pu…
– Et
la raison ?
– Il
y a Émilie, ma copine, qu’est revenue de vacances… Plus tôt que
prévu…
– Et
c’est une excuse ?
– Oui…
Enfin non… Seulement…
– Seulement
quoi ? Je t’attends… Dans un quart d’heure tu es chez moi…
J’y
étais…
– Je
suis désolé…
– Oh,
tu peux… Tu es incorrigible, hein ! Toujours à privilégier
l’amusement au détriment de l’essentiel…
– Ce
n’est pas de l’amusement…
– Ça,
c’est ce dont tu t’efforces de convaincre cette jeune fille, mais
tu n’en crois pas toi-même un mot…
– Ah,
si, si ! Je vous assure…
– Bien
sûr que non ! Bon, mais là n’est pas la question… La
question, c’est que cette jeune personne t’a complètement fait
rater ton année scolaire et qu’à l’évidence elle est bien
décidée à réciciver… Si bien qu’on est en droit de se
demander si, finalement, la pension ne serait pas la meilleure
solution… Voire même la seule…
– Oh,
non… Non…
– Ça,
ce n’est pas à toi d’en juger… Je vais y réfléchir… Bon,
mais en attendant montre-moi ce que tu as fait…
– Mais
rien ! Rien ! Je vous ai dit tout à l’heure au
téléphone…
– Dans
ces conditions… Tu sais ce qui va se passer, je suppose… Et
inutile de soupirer…
– Je
soupire pas…
– Pas
avec moi, mon garçon… Pas avec moi… Tu as soupiré… Et je te
conseille de le prendre sur un autre ton si tu ne veux pas aggraver
ton cas… Bon, mais en attendant tu sais ce qu’il te reste à
faire…
Je
savais, oui… Me déshabiller… J’avais pas le choix… Me
déshabiller… Tout enlever… Et me laisser basculer en travers de
ses genoux… Elle m’y a calé… Et elle a tapé… Fort…
Beaucoup plus fort que l’autre fois… Et beaucoup plus longtemps…
J’ai crié… Je l’ai suppliée d’arrêter… Elle ne l’a pas
fait… Au contraire… Encore plus fort elle a tapé…
– Et
tu verras… Tu verras… Tu comprendras plus tard… Tu me
remercieras…
4
Je
n’y avais pas pensé… Pas une seule seconde… Ni pendant qu’elle
« officiait » ni avant… Je ne me serais pas laissé
faire sinon… Sûrement pas… C’est sur le chemin du retour que
j’ai soudain réalisé… Émilie ! Pas question qu’elle se
rende compte de l’état de mon derrière… Ah, non alors !
J’en mourrais de honte… Sauf que… j’allais faire comment ?
Parce qu’elle rentrait tout juste de vacances Émilie… Et qu’elle
était très demandeuse… Faire ça sans me déshabiller ? Elle
allait se poser dix mille questions… M’en poser quinze mille…
Et finirait par vouloir aller voir elle-même de quoi il retournait
au juste… Insisterait jusqu’à avoir gain de cause… Ou agirait
par surprise… C’était beaucoup trop risqué… Non, la seule
solution…
– Écoute,
Émilie… Faut qu’on parle…
– J’aime
pas quand tu prends ton air sérieux comme ça… C’est quoi le
problème ? Tu m’aimes plus, c’est ça ? T’en as une
autre ?
– Oh,
tout de suite !
– C’est
quoi alors ?
– C’est
que si je vais en pension en Suisse à la rentrée on pourra plus se
voir… Ou alors que tous les tournants de lune…
– Je
sais bien, oui…
– Et
je ne pourrai échapper à la pension que si Mademoiselle Lancel est
satisfaite de moi… Que si elle estime que j’ai fait suffisamment
d’efforts… Sinon… Et je connais mes parents… Ils se
montreront inflexibles…
– Oui…
Bon… Et alors ?
– Et
alors elle était furieuse après moi aujourd’hui… Et si ça se
reproduit, je donne pas cher de ma peau…
– Qu’est-ce
t’es en train d’essayer de me dire, là ? Que c’est moi
qui t’empêche de travailler ?
– Reconnais
que si j’ai rien fichu ce matin…
– C’est
de ma faute ! Mais bien sûr !
– Quand
on est ensemble on passe tout notre temps au lit… On peut pas
s’empêcher… Alors forcément…
– C’est
quoi que tu proposes du coup alors ? Qu’on se voie plus ?
– Mais
non… Non… Bien sûr que non… Mais seulement quand je serai à
jour du boulot qu’elle me donne… Que je courrai pas de risque…
Et toi non plus par contre-coup…
– Mouais…
Mouais…
Elle
a fini par se laisser convaincre… Non sans mal…
– Mouais…
Mouais… Et quand est-ce qu’on se voit alors, la prochaine fois ?
– Dans
deux-trois jours… Je te ferai signe… Je te dirai…
Oui…
Dans deux-trois jours… Que les marques aient le temps de
disparaître…
Trois
jours, c’est effectivement le temps qu’il a fallu pour qu’elles
se soient complètement effacées… On allait pouvoir se voir avec
Émilie… On allait pouvoir… Le soir même… J’allais
l’appeler… Lui donner le feu vert… Sauf que l’après-midi…
– Alors
ça t’a pas suffi ? Tu recommences ?
– Hein ?
Ah, mais non, non… Je…
– Bien
sûr que si ! C’est nul ce que t’as fait là… Il y a
longtemps que t’avais pas fait quelque chose d’aussi nul… Tu
sais ce que ça signifie…
– Oh,
non !
– Bien
sûr que si ! Et je sais vraiment pas pourquoi tu t’obstines à
protester… À chaque fois… Parce que tu sais bien que de toute
façon tu n’y couperas pas…
Je
me suis bravement lancé…
– Oui,
mais ma copine…
– Quoi,
ta copine ?
– Ben,
je vais pas pouvoir avec elle… Je veux pas qu’elle s’aperçoive…
– Oui…
Ben, c’est pas plus mal… Ça te permet de te consacrer à
l’essentiel… De toute façon cette fille t’a causé
suffisamment de tort comme ça, non, tu crois pas ?
– Émilie ?
Oh, non… Non…
– Ben,
voyons ! T’as complètement raté ton année scolaire à cause
d’elle… Rien que ça ! Et t’as le front de venir me dire…
Bon, mais de toute façon, si je parviens à t’éviter la pension,
il va falloir régler ce problème… D’une façon ou d’une
autre… Les mêmes causes produisant les mêmes effets… Pas
question qu’elle continue à te perturber tes études… Mais
chaque chose en son temps… En attendant tu te déshabilles…
– Ça
peut pas attendre demain ?
– C’est
hors de question…
– Oh,
s’il vous plaît…
– J’ai
dit : Tu te déshabilles…
Je
me suis exécuté…
– Approche !
Tu sais bien comment ça se passe… Tu commences à avoir
l’habitude… Là… Installe-toi bien… Ça risque d’être un
peu long aujourd’hui… Il faut que ça marque… En profondeur…
Puisque c’est le seul moyen pour que tu te consacres vraiment à
ton travail…
Ça
a été long… Et ça a marqué…
5-
– Coucou…
C’est moi…
Émilie…
– Je
t’avais dit que je te ferais signe…
– Oui,
mais t’avais aussi dit deux jours… Ça fait deux jours…
Pile-poil… Et je suis en manque… Alors, allez !
– Non,
attends !
– Attendre ?
Attendre quoi ? Tu vas pas encore remettre ça avec tes
histoires de devoirs de vacances… C’est pas parce qu’on va
passer une heure ensemble… T’auras bien le temps de bosser après
n’importe comment…
Elle
m’a poussé vers le lit… Fait tomber dessus… Couchée sur moi,
elle a cherché mes lèvres…
Elle
s’est nichée au creux de mon épaule…
– C’était
bon… Comment c’était bon… Pas toi ?
– Si !
Oui…
– Faut
dire qu’est-ce que j’avais envie aussi ! Et qu’est-ce que
j’ai encore envie !
On a
recommencé… Et on s’est endormis…
– Hein ?
Mais qu’est-ce que c’est que ça ?
Réveillé
en sursaut, je me suis précipitamment remis sur le dos… Ai tiré
drap et couverture sur moi…
– Non,
mais attends ! Fais voir ! Fais voir, j’te dis !
Elle
n’a eu de cesse qu’elle ne m’ait fait retourner… Ce que, de
guerre lasse…
– Mais
oui ! Une fessée tu t’es pris… Et une bonne ! Non,
mais c’est pas vrai que tu t’es pris une fessée ! C’est
qui ?
– C’est
rien… C’est personne…
Et
j’ai voulu me lever…
– Non,
non, non, non, non… Tant que tu m’auras pas dit… Dis-moi !
C’est qui ?
– Oh,
mais elle ! Tu te doutes bien…
– Qui
ça, elle ? La bonne femme qui te donne des cours ? C’est
trop, ça ! Et pourquoi elle t’en donne ? Pour te faire
bosser, ben oui, évidemment ! Et c’est pour ça que… Ah,
ben oui ! Oui… Je comprends mieux maintenant pourquoi t’es
aussi acharné à te plonger le nez dans tes bouquins… C’est que
t’as pas envie de t’en ramasser une… Comme quoi ça marche…
Avec toi ça marche… Mais ça, ça m’étonne pas… C’est bien
plus tôt qu’elle aurait dû te prendre en mains en fait… Ça
t’aurait évité de perdre ton temps… Et de redoubler à
tire-larigot… »
– Bon,
allez, faut que j’y aille…
– Non…
Attends ! T’as bien deux minutes… C’est pas l’heure…
Ça te fait mal quand je touche ? Et là ? Non plus ?
Et si j’appuie ? Ah, oui, hein ! Ça devait être pire au
début, non ? Qu’est-ce tu sentais ? Ça devait drôlement
brûler, non ? À quand ça remonte ? Deux jours… Ben
oui… Forcément puisque c’est deux jours que t’avais dit qu’on
resterait sans se voir… Sauf que c’est raté… Elles sont
restées les marques… Bien fait pour toi… Ça t’apprendra à
vouloir me cacher des trucs…Pourquoi tu voulais pas que je sache ?
T’avais honte, c’est ça ? Et là-bas, quand elle te le
fait, t’as honte ? Oui… Évidemment… Tu me dirais le
contraire… Comment ça se passe ? C’est elle qui te
déculotte ou bien elle veut que tu le fasses toi-même ?
– Je
vais être en retard… Cette fois je vais être vraiment en retard…
– Et
alors ? Elle t’attendra bien cinq minutes, non ?
– J’y
vais… Faut que j’y aille…
– Bien…
Alors comme convenu je suis allée trouver tes parents… Et nous
sommes tombés d’accord : tu poursuivras tes études dans le
même établissement que l’année dernière…
– Merci…
Oh, merci…
– À
charge pour moi de faire en sorte que tu réussisses ton année… Je
m’y suis engagée… Et j’ai bien l’intention d’y parvenir…
Donc, outre les dispositions que nous avons déjà prises, toi et
moi, concernant cette jeune fille, – et dont je ne leur ai
évidemment pas fait part… Cela ne nous concerne que tous les
deux – il a été décidé que tu te présenterais chez moi
tous les mercredis et tous les samedis, en début d’après-midi,
muni de ton carnet de correspondance, de ton cahier de textes et de
tous les travaux, dans toutes les matières, que tu auras réalisés
dans la semaine… J’aviserai alors sur pièces et déciderai de la
conduite à tenir…
– Est-ce
bien clair ?
Ça
l’était, oui…
– Autre
chose… Tu connais certainement Madame Lambredec…
– C’était
ma prof d’Histoire l’année dernière…
– C’est
également une vieille amie à moi… Je lui ai parlé de toi… Elle
va faire en sorte de te compter parmi ses élèves cette année
encore… Et elle me rendra compte, au jour le jour, de la façon
dont tu te comportes…
– Vous
lui avez dit ? Vous allez pas lui dire ?
– Que… ?
J’ai été amenée à utiliser, avec toi, des méthodes qui ont
fait leurs preuves ? Pas encore, non… Je ne le ferai que si
j’y suis contrainte par ton attitude ou tes résultats… À bon
entendeur…
– Alors ?
Elle t’en a mis une aujourd’hui ?
– Non…
– C’est
sûr, ça ? Tu me racontes pas encore une grosse menterie ?
Fais voir…
6
Eh
ben voilà ! Quelqu’un lui avait dit à Mademoiselle Lancel
que, le soir, j’allais faire un petit tour au café avec les
copains. Et quelquefois – souvent – le samedi aussi. Et
le dimanche. Qui ? Qui ça pouvait être ? Lambert ?
Avec qui j’avais eu des mots un jour… Il la connaissait pas… Ça
tenait pas debout… Aucun d’eux ne la connaissait… Ou alors
comme ça… De loin… Il n’y avait aucune espèce de raison que
qui que ce soit soit allé lui raconter quoi que ce soit… Non… Il
y avait un mystère là-dessous… Vraiment un mystère… Oh, mais
j’en aurais le cœur net… En attendant, j’étais dans de beaux
draps… Il allait falloir la jouer fine avec Mademoiselle Lancel…
Parce que les copains, ça, pas question que je m’en passe…
– Qu’est-ce
t’as ?
– Rien…
– Mais
si, t’as quelque chose… Je le vois bien… T’as la tête
complètement ailleurs… Depuis une heure que je suis là, c’est
tout juste si tu m’as adressé deux fois la parole… Ah, c’est
agréable, on peut pas dire…
– Non,
mais c’est parce que… il y a quelqu’un qu’est allé lui
raconter des trucs à Mademoiselle Lancel… Un copain sûrement…
Mais je sais pas lequel…
– Quels
trucs ?
– Que
le soir, de temps en temps, j’allais faire un petit tour au café…
– De
temps en temps ? T’y es tout le temps fourré…
– Oh,
quand même !
– Ah,
si ! Si ! Et c’est pas un petit tour… T’y passes
carrément des heures…
– Si
on peut même plus…
– Si
tu peux même plus quoi ? T’enfiler des bières comme des
bières… L’une sur l’autre… En racontant conneries sur
conneries…
– Oui…
Alors si je comprends bien, t’es de son côté, quoi !
– Je
suis pas de son côté, non ! Seulement je vois ce que je vois…
Et ce que je vois, c’est qu’en plus de te ruiner la santé, tu
bousilles ton avenir…
– Oui,
maman !
– Fais
bien de l’humour ! Ce que je vois, c’est qu’elle aurait
mieux fait de t’y laisser partir en pension… Qu’au moins, là,
t’aurais bossé…
– Sauf
que pour nous deux…
– Oh,
arrête, s’il te plaît, arrête avec ça ! C’est pas pour
les quelques instants dont tu me fais l’aumône par ci par là
entre deux beuveries…
– J’en
ai marre… J’en ai marre de cette bonne femme… Parce qu’on est
en train de s’engueuler, là… Et à cause d’elle… Oh, mais je
vais sûrement pas la laisser mettre la zizanie entre nous… Il va y
avoir explication… Et puis d’abord, pour commencer, ça va être
fini de me corriger comme un gamin de douze ans… Et elle pourra
bien me menacer de la pension et de tout ce qu’elle veut…
– Elle
a plus besoin de ça… Elle a pris le pas sur toi… Et elle t’en
flanquera une chaque fois qu’elle l’aura estimé nécessaire…
– Oui,
ben alors là, c’est ce qu’on va voir…
– C’est
tout vu… Et c’est ce qui peut t’arriver de mieux… Parce qu’il
y a qu’elle qui peut te mettre un peu de plomb dans la cervelle…
J’ai
attaqué bille en tête…
– Je
voulais vous dire…
– Oui ?
– J’ai
décidé… Enfin je voudrais… Je préfèrerais…
– Que ?
– C’est
plus de mon âge…
– Qu’est-ce
tu me chantes là ? De quoi tu me parles ?
– Ben,
vous savez bien…
– Je
sais rien du tout… Tu devrais t’efforcer d’être plus clair…
– Que
vous me corrigiez…
– Eh
bien ?
– Je
veux plus…
– Et
en quel honneur, s’il te plaît ?
– Parce
que…
– Ah,
ça, c’est un argument, on peut pas dire… Bon, mais je vais être
très claire… Pour ça, comme pour le reste, c’est moi qui
décide… Et je vais te le prouver… D’abord tu commences par
baisser les yeux…
J’ai
obéi… À contre-cœur, mais j’ai obéi…
– Et
maintenant tu te déculottes…
– Mais…
– J’ai
dit : tu te déculottes… Et tu te dépêches ! Alors ?
Fais attention, Damien ! Fais bien attention !
Et
je me suis déculotté…
Elle
m’a projeté, d’une grande bourrade dans le dos, au pied du
canapé…
– Celle-là,
tu vas m’en dire des nouvelles…
7
Ils
sont venus me chercher… Kevin… Baptiste… Arthur… Tous les
trois…
– Ben
alors ! Arrive ! Qu’est-ce tu fous ? On te voit
plus… Tu nous snobes ou quoi ?
– Mais
non, mais…
– Mais
quoi ?
– C’est
la rentrée…
– Et
alors ? Ça change quoi ? Ça t’empêche pas de venir
boire un coup vite fait la rentrée…
– Si
je foire encore mon année…
– Elle
fait que commencer l’année… T’auras tout le temps de te
rattraper après… Et puis, de toute façon, pour ce que ça sert
les études… T’as neuf chances sur dix de finir chômeur… Comme
tout le monde… Alors franchement on voit pas ce que tu t’emmerdes…
– Il
y a aussi ma copine… Qui commence à me battre froid… Et grave…
– Raison
de plus ! Une nana, si tu commences à la laisser décider à ta
place de ce que tu dois faire ou pas, t’es fichu… Elle va pas
arrêter de te monter dessus… Et tu finiras en laisse… Comme un
bon toutou… C’est quand même pas ça que tu veux, merde !
Ils
ont pas lâché le morceau… Tant et si bien que j’ai fini par
céder…
– Bon,
mais vite fait alors !
– Mais
oui… Juste le temps de s’en jeter un petit et on se ramasse…
Quatre
heures après j’y étais encore… Sans pouvoir en profiter
vraiment : je pensais à Émilie… Qui devait m’attendre…
Qui m’attendait forcément… Émilie dont j’appréhendais la
réaction… Maintenant que Mademoiselle Lancel lui montait la tête…
Elle ne me cafarderait pas, non… Elle n’était pas comme ça…
Elle n’irait pas jusque là… Mais elle allait me mener la vie
impossible… J’allais avoir droit à des reproches à n’en plus
finir…
Elle
dormait… Elle dormait paisiblement… Je me suis glissé à ses
côtés sans bruit…
Au
réveil, pas une remarque… Pas une réflexion… Rien… Elle ne
faisait même pas la gueule… Elle était lisse… Neutre… Comme
s’il ne s’était rien passé… Ou comme si elle s’en fichait
complètement…
Mademoiselle
Lancel, par contre, quand je me suis présenté chez elle, en début
d’après-midi, a attaqué d’emblée…
– T’étais
où hier soir ?
La
garce ! Elle lui avait dit… La sale petite garce hypocrite…
Elle n’avait rien eu de plus pressé que de venir pleurer dans son
giron…
– Eh
bien ? J’attends…
Inutile
de nier… J’allais perdre mon temps… Et l’indisposer un peu
plus encore contre moi…
– Non,
mais c’est parce que…
– Parce
que quoi ?
Parce
que rien… Aucune excuse valable ne me venait à l’esprit…
– Fallait
qu’on parle…
– Oh,
mais je n’en doute pas… Vous avez certainement une foule de
choses à vous dire… Ce qui tombe bien d’ailleurs… Moi aussi,
j’ai des choses à te dire… Dont je suis sûre que tu les
entendras beaucoup mieux les fesses à l’air…
Je
n’ai pas protesté… Je me suis exécuté… Agenouillé, comme
d’habitude, au bord du canapé… De toute façon je n’y
couperais pas… Alors plus vite on en aurait fini… Mais ça n’est
pas venu… Derrière moi elle ouvrait des tiroirs… Déplaçait des
objets… Ne me prêtait plus la moindre attention…
On a
sonné…
– Tu
ne bouges pas… Tu restes comme ça…
Des
chuchotements dans le couloir… Ça s’est rapproché…
– Regarde
qui c’est qu’est là !
Émilie !
Non, mais c’était pas vrai que… Émilie !
– Non,
non… Tu bouges pas, je t’ai dit… Ah, tu veux pas comprendre ?
Eh bien je peux te dire que cette fois tu vas comprendre…
C’est
tombé d’un coup… Une morsure de martinet… Une seule… Mais
d’une force ! J’ai hurlé… De douleur tout autant que de
surprise…
– Alors
comme ça, c’était bien les copains hier soir ? Ah, ben tant
mieux ! Tant mieux ! J’espère que t’en as bien
profité… Parce que maintenant une autre paire de manches ça va
être…
Trois
autres cinglées… Très rapprochées… Une quatrième…
– Oui…
Donc… Tu disais que tu t’es bien amusé hier soir… Ce qui veut
dire que t’en as bu combien ?
– Pas
beaucoup… Presque pas…
Une
salve… Sept ou huit coups…
– Ça
fait mal…
– Ah,
ben ça, je sais, oui… T’en as bu combien ?
– Je
sais plus au juste… Cinq… Six… Quelque chose comme ça…
– Ce
qui veut certainement dire une dizaine… Ou une douzaine…
Et
ça s’est abattu… À toute volée…
– Là…
C’est tout pour aujourd’hui… Et la prochaine fois, s’il y en
a une, mais il y en aura sûrement une, c’est Émilie qui se
chargera de te remettre elle-même les idées en place…
8
J’ai
joué mon va-tout…
– Émilie ?
– Oui…
Quoi ?
– Tu
tiens à ce que ça dure tous les deux, non ?
– T’as
de ces questions idiotes par moments… Tu sais très bien que oui…
– Moi
aussi… J’y tiens plus que tout au monde… Seulement il y a des
trucs dont j’ai besoin… Vraiment besoin… Si je les ai pas…
– Tu
fais allusion à tes beuveries, je suppose…
– À
mes copains…
– À
tes copains de beuverie…
– Oh,
tout de suite… C’est pas parce que de temps à autre…
– De
temps à autre ? C’est sans arrêt… Bon, mais j’ai pas du
tout l’intention d’avoir avec toi d’interminables et stériles
discussions à ce sujet-là… Alors écoute-moi bien… Je suis
fermement décidée à ne pas te laisser te détruire… À ne pas te
laisser NOUS détruire… Et je ferai ce qu’il faut pour…
– C’est-à-dire ?
– Tu
le sais très bien…
– Oui…
Alors ça il n’en est pas question…
– C’est
ce qu’on verra…
– Parce
que t’imagines que je vais me laisser faire…
– Bien
sûr que oui… Sinon… Sinon il y aura beaucoup de monde au courant
des fessées qu’elle t’a données Mademoiselle Lancel…
– Et
Mademoiselle Lancel par ci… Et Mademoiselle Lancel par là… Il y
a plus qu’elle qui compte… Vous commencez à me faire chier
toutes les deux, mais vraiment chier !
Et
j’ai claqué la porte…
Ils
étaient tous là mes copains…
– Qu’est-ce
qui t’arrive ? T’en fais une tête !
– Oh,
rien ! Des conneries…
– Tu
t’es engueulé avec Émilie, c’est ça ?
– Laisse
tomber, j’te dis…
– Bois
un coup, tiens ! Ça ira mieux…
J’ai
bu un coup… Un autre… D’autres… On a plaisanté… On a ri…
Plein de coups… Des copains de copains se sont joints à nous…
Encore plus de coups… Ça s’est mis à tourner… À chavirer…
J’ai vaguement entendu quelqu’un avertir dans le lointain…
– Attention !
Il va tomber…
On
m’a retenu… Porté… Allongé… Je me suis endormi…
Encore
des voix…
– Il
peut pas rester là… Faut le ramener…
On
m’a chargé dans une voiture… Ça a roulé… Ça s’est arrêté…
On m’a descendu…
– Putain,
il est lourd…
– C’est
qu’il est plein…
– Me
fais pas rire… Je vais le lâcher…
Et
puis la voix d’Émilie brusquement…
– Qu’est-ce
qui se passe ?
– On
te ramène le colis…
– Ah,
ben d’accord ! Et vous êtes fiers de vous ?
– Oui,
oh, ben, on n’y est pour rien, nous, hein ! On lui a pas collé
dans le gosier…
– Encore
bien beau qu’on te le ramène…
– Tu
te démerderas avec la prochaine fois si ça te va pas…
Et
ils ont dévalé l’escalier…
– Aide-moi
à le déshabiller Lisa…
Lisa…
Sa copine Lisa… Qu’est-ce qu’elle fichait, là, elle ?
Leurs
mains sur moi… À me dépiauter…
– Vas-y !
Vas-y ! Tout on lui enlève… Parce que s’il dégueule… Là…
Et maintenant on le laisse cuver… Mais il perd rien pour attendre…
– Alors ?
On a dessaoulé ?
– Comment
j’ai mal au crâne…
– Oui,
ben maintenant, c’est ailleurs que tu vas avoir mal…
Et
elle a brandi un martinet…
– Non,
Émilie… S’il te plaît, non…
J’ai
désespérément tenté de me redresser… De me relever… Sans
succès…
Elle
a cinglé…
– Combien
t’en as bu ? Vingt ? Trente ? Allez, on va dire
vingt-cinq… Ça fera une moyenne… Alors vingt-cinq coups ce sera…
Elle
ne m’a fait grâce d’aucun… À pleines fesses… Malgré mes
supplications… Malgré mes cris à la fin…
– Là !
Et recommence pour voir…
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