1
Ils
étaient désolés de me tomber dessus comme ça… À l’improviste…
Et sans même me connaître… Mais on leur avait parlé de moi…
J’avais enseigné les Lettres, à ce qu’on leur avait dit… Et
ils avaient un fils… Dont ils se demandaient ce qu’ils allaient
bien pouvoir faire… Parce qu’il ne fichait rien, mais ce qui
s’appelle rien… Alors si j’avais pu… Au moins lui sortir un
peu la tête de l’eau… Ils me dédommageraient, bien entendu…
Mon prix serait le leur… Oui… Oui… Mais est-ce que ce garçon
était décidé à s’investir vraiment ? À passer la plus
grande partie de ses vacances à travailler ? Parce que, dans le
cas contraire, je n’avais pas du tout l’intention de perdre mon
temps… Il travaillerait, oui… Ils en étaient convaincus… Parce
qu’ils l’avaient menacé de la pension… Et c’était une
perspective qui le terrorisait… De toute façon il serait prévenu…
Si j’avais à me plaindre de lui… De son travail… De son
assiduité… De son comportement… le couperet tomberait aussitôt…
Il ferait la rentrée là-bas… Là-dessus ils se montreraient
intransigeants… Dans ces conditions… Qu’il vienne… Le plus
tôt possible… Qu’on batte le fer tant qu’il était chaud…
Il
s’est présenté le lendemain… En début d’après-midi… Un
grand garçon à l’allure lymphatique… À la démarche
nonchalante… Au regard fuyant… Qui s’est assis sur sa chaise du
bout des fesses… Avec lequel j’ai commencé par mettre les choses
au point : on n’était pas là pour perdre notre temps… Ni
l’un ni l’autre… Il s’agissait de tendre à l’efficacité
et de le remettre à niveau le plus vite possible… J’allais m’y
employer de mon mieux… Par contre, s’il s’avérait qu’on
piétinait, qu’il ne faisait pas vraiment de progrès, on s’en
tiendrait là… Je le renverrais chez lui… C’était clair ?
Il a dégluti… Frotté nerveusement l’une contre l’autre les
paumes de ses mains… Eh bien?C’était clair… Oui… Oui…
D’une voix mal assurée… Ce qui l’était aussi, c’est que
c’était une éventualité qui le paniquait… La fameuse pension ?
Autre chose ?
Bon,
mais on allait commencer par vérifier l’état de ses
connaissances… Molière, il le situait à quelle époque ?
– 1700…
Par là…
Ah,
ben ça promettait… Bon… Qui avait écrit « La Chartreuse
de Parme » ?
– Balzac…
Ou peut-être bien Flaubert… Oui… Flaubert plutôt…
De
mieux en mieux… Il était sûr qu’il avait déjà ouvert un livre
au moins ? Non, parce que là… franchement… Même un très
médiocre élève de troisième… Je me suis montrée sans pitié…
Je ne lui ai fait grâce de rien… Auteurs… Oeuvres… Courants
littéraires… Je lui ai plongé le nez dans son ignorance…
Mortifié, il se taisait… Il baissait les yeux…
– Regarde-moi
au moins quand je te parle…
Ce
qu’il a fait… D’un petit air contrit…
J’étais
en train de prendre l’ascendant sur lui… Et comme il faut… Ce
qui n’était pas pour me déplaire… Ces petits mâles font
généralement preuve de tant d’arrogance que, lorsqu’on a le
loisir de les remettre en place, on aurait tort de s’en priver…
– Bon…
Mais peut-être qu’en ce qui concerne la compréhension d’un
texte… On va voir ça… Tiens, lis !
– « Comme
Mademoiselle Lambercier avait pour nous l’affection d’une mère…
– Il
y a un titre… Il y a pas un titre ?
– Si !
– Eh
bien alors ?
Il
s’est troublé… Dandiné sur sa chaise… Jeté à l’eau…
– « La
fessée de Mademoiselle Lambercier »
– Eh
bien voilà ! Continue !
D’une
voix blanche… En écorchant trois mots sur quatre…
– Ça
ne va pas… Pas du tout… Recommence ! Calmement… Posément…
En faisant attention à ce que tu lis…
– « La
fessée de Mademoiselle Lambercier »
Je
ne l’ai pas écouté… Je l’ai imaginé… À la place du petit
Jean-Jacques… Couché en travers de mes genoux… M’offrant ses
fesses de grand garçon à corriger… À rougir… Et j’y allais
de bon cœur… Ah, oui alors !
Il
s’était tu… Il avait terminé sa lecture… Je me suis reprise…
Oui… Et alors il pouvait en dire quoi de ce texte ? Il en
avait retenu quoi ? À l’évidence pas grand chose… Pour ne
pas dire rien… J’ai soupiré, excédée… J’ai levé les yeux
au ciel…
– Tu
ne connais strictement rien à la littérature… Tu ne lis pas… Tu
ânnones… Et tu ne comprends strictement rien à ce que tu lis…
Ben, ça promet… Je te conseille de t’y mettre, mon garçon,
hein ! Je te conseille vraiment de t’y mettre… Parce que tu
sais ce qu’on t’a dit… Si tu ne veux pas qu’on t’expédie
en pension…
2
– T’as
encore rien fichu, hein, une fois de plus !
C’était
faux… Il travaillait… Mais il avait accumulé un tel retard qu’il
pataugeait désespérément… Il tentait maladroitement de se
justifier… Je le faisais sèchement taire…
– Ah,
non, hein ! S’il te plaît ! N’en rajoute pas !
Je
barrais sa feuille de grands traits rouges rageurs… Je remplissais
les marges de commentaires acerbes…
Je
me montrais injuste avec lui… De plus en plus injuste…
Délibérément injuste…
– C’est
nul ! Recommence !
Il
obéissait, tout penaud…
Je
le regardais se pencher sur sa feuille, avec application, animé des
meilleures intentions du monde… Un gentil garçon finalement… Un
très gentil garçon… Docile à souhait… Qu’il ne tenait qu’à
moi de rendre un peu plus docile encore… J’allais m’y employer…
Je
disposais d’un formidable levier : sa peur panique de la
pension… Un levier dont je n’ai pas manqué de me servir dès le
lundi de la deuxième semaine… Bon, allez ! Il ramassait ses
affaires et il rentrait chez lui… On s’en tenait là tous les
deux…
Il a
blêmi…
– Hein ?
Mais pourquoi ?
Et
il demandait pourquoi ! Il avait le culot de demander pourquoi…
Il ne fichait rien… Absolument rien… Il se moquait ouvertement du
monde… Alors allez ! Inutile de discuter…
– Non…
Non… S’il vous plaît… Je travaillerai… Je vous promets que
je travaillerai…
J’ai
fait mine de me montrer inflexible… Oui, oh, ça, je l’avais déjà
entendu mille fois…
– Mais
ils vont m’envoyer là-bas !
Oui,
ben il fallait y réfléchir avant…
– Et
je pourrai plus voir Émilie… Ma copine…
Ah,
c’était donc ça… Oui, ben il la verrait aux vacances sa copine…
Il n’en mourrait pas… Et elle non plus… Il y avait des choses
beaucoup plus importantes que les petites amourettes dans la vie…
Non ? Il croyait pas ?
Oui…
Si… Mais…Il a lutté pied à pied… Supplié… Imploré…
Promis…
J’ai
fini par me laisser fléchir… Oui… Bon… On allait laisser ses
parents en-dehors de tout ça… Au moins dans un premier temps…
Régler, quand il y en aurait, les problèmes en interne… Je
prendrais, chaque fois que nécessaire, les mesures qui
s’imposeraient… On était bien d’accord ? Oui… Oui…
Tout ce que je voulais… Pourvu qu’il échappe à la pension…
Sur la nature des sanctions que je serais, le cas échéant, amenée
à prendre, je suis restée très évasive… Tout en faisant en
sorte qu’il ait de fortes présomptions…
– Oui…
Bon… Cette fois tu vas pas y couper… J’ai été suffisamment
patiente, il me semble…
Et
me regarde pas avec ces yeux de merlan frit… Tu sais très bien de
quoi je veux parler…
– Mais…
– Mais
quoi ? C’est nul ce que tu m’as fait là… Complètement
nul… Alors tu sais ce qu’on avait dit…
– Oui…
Que…
– Que ?
– Je
sais pas trop au juste en fait…
– Fais
bien l’imbécile ! C’était parfaitement clair… Une
fessée… On était bien d’accord là-dessus… Si j’avais quoi
que ce soit à te reprocher…
– Vous
allez pas vraiment le faire ?
– Bien
sûr que si ! À moins que tu préfères la pension…
– Ah,
non… Non… Pas la pension…
– Eh
bien alors la fessée… Une fessée amplement méritée,
reconnais-le ! Eh bien ? J’attends…
– C’est
mérité, oui…
– Bon,
ben voilà ! On est d’accord… Alors tu te déshabilles…
Il
l’a fait… Le polo… Le pantalon… Le slip… En me tournant le
dos… Et il a attendu…
– C’est
comme ça que tu prends soin de tes affaires ? Ah, elle serait
contente ta mère ! Alors tu vas commencer par me ramasser tout
ça et par l’étaler soigneusement sur le fauteuil, là… Voilà…
Tu vois que c’est pas bien compliqué… Et maintenant viens ici…
Plus près… Encore…
Tout
nu… Tout nu devant moi… Avec son machin tout fripé, tout
rabougri, pendant lamentablement sur ses coucougnettes…
– Tu
as froid ?
– Pas
du tout, non…
– Avec
la chaleur qu’il fait, ce serait quand même étonnant… Tu as
peur alors ?
Il
n’a pas répondu… Il a eu un geste pour se disimuler qu’il a
très vite réprimé… Qui m’a fait sourire…
– Bon,
allez !
Je
l’ai fait basculer en travers de mes genoux… Prendre appui, des
deux mains, sur le sol… J’ai pris le temps de le sermonner… De
lui faire promettre de s’amender… Et j’ai lancé une première
salve… Il marque vite… J’ai soigneusement réparti… Sur toute
la surface… Quelques instants de répit… Pour contempler mon
œuvre… Uniformément rouge… Voluptueusement rouge… Je l’ai
parachevée… De quelques claques plus vigoureuses encore… Qui lui
ont arraché des gémissements… Deux ou trois cris… J’ai
ralenti… Espacé… Arrêté… À regret…
3
Je
l’ai bien en main ce garçon… À ma main… Pas question d’en
abuser… De le punir comme ça, pour le plaisir, à la moindre
occasion… Et Dieu sait qu’elles ne manquent pourtant pas… Ses
progrès sont certes incontestables, mais il demeure, dans les
travaux qu’il me remet, énormément d’approximations, voire
d’erreurs, dues au manque d’attention et à l’ignorance… Je
pourrais bien évidemment feindre de les imputer à la mauvaise
volonté ou à la paresse… Et le sanctionner…Il est beaucoup plus
efficace, pour l’instant, de lui laisser craindre un éventuel
châtiment que de le lui infliger… Qu’il redoute… Qu’il
tremble… Et qu’il me sache gré, au bout du compte, de l’avoir
épargné me donne, chaque jour, un peu plus barre sur lui… Toute
son attitude, à mon égard, est empreinte d’appréhension, de
reconnaissance et de docilité entremêlées… C’est un bon début…
Mais ce n’est qu’un début… Et pour peu qu’une opportunité
se présente…
Elle
n’a pas tardé… Il m’a offert une occasion en or… Mais
vraiment en or… Il a eu le front de m’appeler pour m’annoncer
– tranquillement – qu’il me ferait faux bond
aujourd’hui… Il ne demandait pas… Il ne sollicitait pas… Il
décidait… C’était comme ça… Au motif que sa copine était
revenue de vacances… Qu’ils avaient fait des galipettes toute la
nuit et qu’en conséquence de quoi il n’avait pas eu le temps de
travailler… J’ai sèchement ordonné…
– Tu
viens… Et tout de suite…
Il a
obtempéré… Sans traîner… Cinq minutes après il était là…
– C’est
quoi ces façons ?
Il a
bafouillé… Bredouillé… Il avait pensé… Comme il l’avait
pas fait le résumé il s’était dit…
– Tu
n’as pas à penser… Ni à te dire… Tu as à travailler
d’arrache-pied pour t’efforcer de remettre le pied à l’étrier…
Un point, c’est tout…
Il
savait bien, oui, mais…
– Mais
quoi ?
– Émilie…
– Non,
mais tu y vas fort, mon garçon… Tu y vas vraiment très fort…
Parce que… Qu’à ton âge, on s’intéresse aux filles ça peut,
à la rigueur, se concevoir… À la condition expresse que ça ne
vienne pas perturber le bon déroulement des études… Ce qui, en ce
qui te concerne, est loin d’être le cas…
Je
l’ai accablé de reproches… Il en prenait vraiment à son aise…
À tous points de vue… Et, entre autres, avec cette jeune fille…
Qu’il menait allègrement en bateau… De la candeur de laquelle il
profitait de façon éhontée… Il a voulu protester… Je l’ai
fait taire d’un geste… Qu’il n’en rajoute pas… Ce n’était
vraiment pas le moment… C’était là une corde manifestement
sensible… Sur laquelle je n’ai eu de cesse d’appuyer… Pour le
déstabiliser… Pour lui donner le tournis… De manière à ce
qu’il finisse par ne plus savoir pourquoi il allait être puni au
juste… Pour avoir décidé, de son propre chef, de « faire
sauter » son cours ? Pour n’avoir rien fait de ce que je
lui avais demandé ? Pour s’être comporté – et
continuer à se comporter – d’une façon que je prétendais
inqualifiable avec cette Émilie ? Pour tout cela à la fois ?
Quoi
qu’il en soit, c’est avec une évidente mauvaise volonté qu’il
s’est, au bout du compte, résigné à se déshabiller… Je l’ai
sèchement rappelé à l’ordre… Il a fait aussitôt profil bas…
Mais, pour asseoir un peu plus encore mon autorité, je l’ai
contraint à rester nu, tourné vers moi, un long moment… Un très
long moment… Profondément mal à l’aise, les yeux baissés, il
dansait d’une jambe sur l’autre, réprimant à l’évidence une
furieuse envie de ramener ses mains devant lui… Envie à laquelle
il a fini par céder… Je me suis montrée sans pitié…
– Regarde-moi !
Allez, regarde-moi ! Là… Et maintenant les mains sur la
tête…Eh bien ? Qu’est-ce que tu attends ?
Il a
obtempéré… À contre-cœur…
– Tu
vois quand tu veux… Et c’est pas mieux comme ça ? Parce que
ton intérêt c’est de te montrer docile… Non ? Tu ne crois
pas ? De plus en plus docile d’ailleurs si tu veux que tout ça
reste entre nous… T’imagines si ça se savait ? Si le bruit
se mettait à courir que je suis obligée de te fesser comme un gamin
de huit ans ? Ah, tu aurais bonne mine ! Bon, mais en
attendant, allez ! En position…
Il
s’est docilement incliné… Je n’ai plus eu qu’à accompagner
le mouvement… Qu’à finir de le mettre bien en place… Et de lui
infliger une correction dont il allait se souvenir… N’était-il
pas nécessaire de lui faire payer, au prix fort, ses pitoyables
petites velléités de rébellion ? Je m’en suis donnée à
cœur joie… Il s’est trémoussé sous les coups… A battu des
jambes… Ondulé du derrière… Exposé sans vergogne ses ornements
de petit couillu… Il a gémi… Crié… Supplié… Je ne me suis
pas laissé apitoyer… Je ne me suis interrompue que lorsque j’ai
estimé la leçon suffisante…
Je
me suis encore offert le luxe, après l’avoir fait relever, de
contempler longuement mon œuvre… Je pouvais en être pleinement
satisfaite… D’autant plus satisfaite qu’il allait désormais se
consacrer pleinement à son travail… Il n’allait tout de même
pas courir le risque qu’Émilie découvre le pot-aux-roses… Le
pot-au-rouge…
4
Voilà
trois jours, j’en suis convaincue, qu’il s’observe, chaque
matin, attentivement le derrière dans l’attente du moment où les
marques auront totalement disparu… Parce qu’il ne s’est
certainement pas donné le ridicule – ces petits mâles ont
leur fierté – d’aller exhiber ses fesses tuméfiées devant
son Émilie… Trois jours, oui, c’est à peu près le temps qu’il
aura fallu, vu l’état dans lequel je les lui avais mises, pour
qu’il ne reste pratiquement plus trace du traitement que je lui ai
fait subir… Et il doit se faire, par avance, une véritable fête
de la nuit qu’il va enfin pouvoir passer avec elle… Sauf que je
ne l’entends pas de cette oreille… Et que je lui réserve une
petite surprise à ma façon…
– C’est
nul, une fois de plus… C’est nul ce que tu m’as fait là…
– Hein ?
Mais…
– Me
dis pas que tu n’en as pas conscience… Alors… Tu sais ce qui
t’attend…
Il a
bataillé… Pied à pied… Ergoté… Tenté de m’apitoyer…
Supplié… Il a tout essayé… En vain…
– Inutile
de perdre ton temps… Et de me faire perdre le mien… Tu devrais le
savoir depuis le temps…
Il
n’a pas insisté… Il s’est déshabillé… Et… il bandait…
Il bandait, oui… Oh, pas une érection monumentale… Mais tout de
même… Quelque chose de relativement consistant… Serait-ce qu’il
commence à prendre sérieusement goût aux fessées que je lui
administre ? Ce n’était pas vraiment le but recherché… Je
ne lui ai pas laissé le temps d’avoir honte… Je l’ai attiré
fermement vers moi…
– Allez !
En place pour le quadrille…
Fait
basculer en travers de mes genoux… Ça s’est déployé contre ma
cuisse… Et puis, presque aussitôt, recroquevillé… Dès que les
premiers coups sont tombés… J’ai pris tout mon temps… Je l’ai
consciencieusement travaillé… À grandes claques énergiques…
Imprimées rouge vif sur son fessier à découvert… J’ai insisté…
Que ça rentre bien en profondeur…
– Là…
Je
l’ai fait relever… J’ai pris un peu de recul…
– Elle
passera pas du jour au lendemain celle-là… Compte bien… Oh, au
moins quatre-cinq jours… Facile…
Il a
fait mine de se diriger vers ses vêtements… Je l’ai retenu par
le bras…
– J’espère
en tout cas que tu vas en garder un excellent souvenir de cette
fessée parce que… c’était la dernière…
Il a
levé sur moi un regard ravi…
– Oui,
oh… Te réjouis pas trop vite… Tu ne vas pas forcément gagner au
change… Non, parce qu’à 19 ans tu es un homme maintenant… Ce
qui risque de poser parfois quelques petits problèmes… On a vu ça
tout-à-l’heure…
Il a
rougi sous l’allusion… Baissé la tête…
– Et
donc… on va devoir changer notre fusil d’épaule…
J’ai
entrouvert la porte-fenêtre…
– Viens !
Suis-moi !
Au
moment de la franchir il a marqué un temps d’arrêt…
– T’inquiète
pas ! Personne peut voir…
Je
l’ai entraîné tout au fond du jardin… Me suis arrêtée devant
la haie de noisetiers… Lui ai tendu un sécateur dont je m’étais
emparée au passage…
– Choisis
toi-même ! Et choisis bien… Celle-là ? Oui ? Tu es
sûr ? Eh ben vas-y ! Coupe !
Je
lui ai fait enlever les feuilles… Une à une…
– Là !
Donne !
Je
l’ai fait siffler plusieurs fois en l’air…
– Elle
sera pas mal, oui !
Lui
en ai brusquemant asséné un grand coup sur les fesses… Il a fait
bond… Poussé un cri de douleur et de stupéfaction…
– Elle
sera même très bien… Et il faut… Parce qu’elle va être
appelée à servir souvent… Oui, que je t’explique… La rentrée
est bientôt là… Je vais aller voir tes parents et intercéder en
ta faveur… Ils ne te mettront pas en pension…
– Oh,
merci… Merci…
– Mais
je poserai mes conditions… Je veux continuer, tout au long de
l’année, à superviser ce que tu fais… J’interviendrai chaque
fois que je l’estimerai nécessaire… En ce qui concerne Émilie
il est hors de question qu’elle te fasse perdre encore une année…
C’est pourquoi, si tes résultats ne me satisfont pas, tu devras
cesser de la voir… Jusqu’à ce qu’ils soient redevenus
acceptables… Tu seras bien évidemment tenté – je commence
à te connaître – de braver cette interdiction… Je
t’appliquerai donc, dans ce cas-là, pour t’éviter de céder à
cette tentation, des corrections « préventives »…
Comme tu n’as manifestement pas la moindre envie – tu l’as
très clairement démontré ces derniers jours – qu’elle
découvre à quel traitement je soumets ton derrière, c’est de
toi-même que tu prendras alors tout naturellement tes distances…
Voilà… Tu peux rentrer te rhabiller…
5
– Mademoiselle
Lancel ?
– Elle-même,
oui…
J’ai
tout de suite su… Compris… Sans l’ombre d’un doute… C’était
elle… Cette Émilie…
– Ce
serait possible de vous parler deux minutes ?
– Oui,
mais pas plus… J’allais sortir…
– Ce
sera pas long, j’vous promets…
– Eh
bien, entrez ! Asseyez-vous…
Et
je l’ai laissée venir… Se dévoiler…
Oui,
alors voilà… Elle était la copine de Damien, le garçon à qui je
donnais des cours… Enfin ils sortaient ensemble, quoi ! Et
elle s’était aperçue d’un truc… C’était pas facile à
dire, mais bon… Elle avait vu qu’il s’était pris une fessée…
– Soi-disant
que c’est vous qui la lui avez donnée…
– C’est
moi, oui…
– Ah,
ben j’aime mieux ça ! Non… Parce que ça tournait dans ma
tête… Je me demandais… S’il y avait pas une autre fille avec
qui il faisait ce genre de choses… Et on peut jamais savoir avec
lui… Bon, mais si c’est vous, ça me rassure…
– C’est
bien moi, je confirme… Et il y en aura vraisemblablement d’autres…
À moins qu’il ne se mette à travailler d’arrache-pied… Ce
dont je doute d’ailleurs…
– Ah,
ça !
– D’autant
que, si j’ai bien compris, il te consacre une grande partie du
temps qu’il devrait passer à étudier…
– À
moi ? Oui, ben alors là !
– S’il
redoute tant la pension, à ce qu’il prétend, c’est qu’elle le
séparerait de toi… C’est qu’il ne pourrait plus te voir tout
son saoul… Mais autant que tu sois au courant : j’ai
l’intention d’y mettre bon ordre… Ses études avant tout…
– Non,
mais attendez, je rêve là… Je rêve… Ça va être de ma faute…
Alors que je dois pleurer pour le voir… Qu’il faut que je le
supplie pour qu’il finisse par m’accorder une après-midi par ci,
une soirée par là… Qu’il y en a que pour les copains… Qu’il
est tout le temps fourré avec… Des heures il y passe… À
décortiquer les matches en chiquant des bières… Seulement ça il
s’en vante pas… C’est plus commode de me faire porter le
chapeau… C’est pas moi qui lui manquerais en pension, allez !
C’est ses sacro-saints copains… Et il est allé vous raconter
que… Quel salaud ! Non, mais quel petit salaud !
– Ah,
il le prend comme ça ! Il va voir… Alors là il va voir…
– Vous
allez lui remettre une fessée ?
– Et
carabinée… Il est pas près de l’oublier celle-là…
– Vous
allez pas…
– Lui
dire que c’est toi qui as vendu la mèche ? Non, non…
T’inquiète pas !
Dès
son arrivée je me suis montrée résolument froide avec lui…
Distante… Et puis cassante… Ironique… De plus en plus au fur et
à mesure qu’on avançait dans la correction de son résumé… Il
s’est troublé… Agité sur sa chaise… À l’évidence il
s’interrogeait… Qu’est-ce qu’il avait pu faire ? Dire ?
Il y avait quelque chose… Il y avait forcément quelque chose… Il
était coupable, oui, mais coupable de quoi ? Il a failli me
poser la question… À plusieurs reprises… S’est chaque fois
ravisé… Au dernier moment… J’ai fait durer… Jusqu’à ce
que je l’aie bien en mains… À ma merci… Et puis je me suis
levée…
– Bon,
allez ! Tu te déshabilles… Tout… T’enlèves tout… Mais
tu commences à avoir l’habitude…
Il
n’a pas protesté… Il a obtempéré… Sans un mot…
– À
genoux ! Là !
Devant
le canapé…
La
baguette de noisetier je la lui ai promenée tout le long du corps…
Lentement… Très lentement… De la nuque jusqu’au bas des reins…
Sur les fesses… Il s’est crispé dans l’attente d’un coup qui
n’est pas venu…
– Tu
sais pourquoi tu vas être puni, je suppose…
– Oui…
Enfin non… C’est-à-dire que…
– C’est-à-dire
que tu es un garçon sournois… Sournois et dissimulateur…
– Mais
non, je vous assure, je…
Une
grande cinglée… À toute volée… Il a poussé un cri… Bondi du
derrière…
– Tu
t’y attendais pas à celle-là, hein ! Oui, mais donc, tu
disais ? Excuse-moi ! Je t’ai interrompu… Tu disais ?
– Rien…
Non, rien…
– Rien ?
Et pourtant tu en as des choses à me dire… Bon, mais je vais
t’aider… Te rafraîchir un peu la mémoire… Le hasard a voulu
que je fasse la connaissance de l’un de tes camarades de beuverie…
Qui m’en a appris, lui, des choses…
Un
second coup… Il a étouffé un gémissement… Enfoui sa tête dans
les coussins…
– Des
tas de choses dont tu as bien pris soin de ne pas te vanter… Et
pour cause ! Tu sais pertinemment que si j’avais connu le fin
mot de l’histoire, je t’y aurais laissé partir en pension… Oh,
mais il est encore temps, hein !
– Oh,
non ! S’il vous plaît…
– Oui,
ben ça on verra… C’est moi qui décide… En attendant… Tu es
prêt ? Parce que là ça va faire mal…
6
Mais
c’est qu’il se rebellait ! Petit coq dressé sur ses ergots…
Qui voulait… Qui avait décidé… Je ne le corrigerais plus…
C’était fini… Et puis quoi encore ! Il voulait
l’affrontement ? Il allait l’avoir… Il n’y en a pas eu…
Il a suffi que je hausse un peu le ton pour que la baudruche se
dégonfle… Pour qu’il file aussitôt droit… C’était
prévisible : il n’a pas de moëlle ce garçon… Pas de
colonne vertébrale… Il lui faut quelqu’un, constamment, derrière
lui, pour le forcer à se tenir debout… Et droit… Je lui ai
néanmoins fait payer ses velléités de rébellion au prix fort. Que
lui passe, une bonne fois pour toutes, cette détestable manie de
faire des caprices…
Je
lui ai d’abord infligé une correction particulièrement appuyée…
Et au martinet cette fois-ci…Une correction que j’ai fait
interminablement durer… Malgré ses supplications…
– Oh,
s’il vous plaît ! Arrêtez ! S’il vous plaît…
Pitié ! Je le ferai plus… Arrêtez !
Je
ne l’ai interrompue que lorsque je l’ai estimée, moi,
suffisante… Pour exiger alors qu’il s’agenouille, nu, pour
solliciter mon pardon… Que je ne lui accordé, du bout des lèvres,
qu’après le lui avoir longuement fait attendre…
Il a
voulu se relever…
– Non,
non… Tu restes comme ça… Tu es très bien comme ça… Et tu
écoutes ce que j’ai à te dire… Ce que j’ai, de mon côté,
décidé… Alors d’abord tu vas dire à ta petite amie, à Émilie,
que je veux la voir… Dès que possible…
– Hein ?
Mais pour quoi faire ?
– Tu
le sauras bien assez tôt…
– Peut-être
qu’elle voudra pas venir… Elle vous connaît pas…
– Oui,
ben alors ça ! Tu te débrouilles comme tu veux, mais il faut
qu’avant ce soir elle ait franchi cette porte… C’est bien
compris ?
Il a
fait signe que oui… C’était compris, oui…
– Bon,
mais on va quand même faire en sorte que tu n’oublies pas…
– Et
j’ai repris le martinet…
– Oh,
non !
– Bien
sûr que si ! Tourne-toi !
Il
l’avait accompagnée…
– Qu’est-ce
tu fais là, toi ?
– J’ai
pensé…
– T’as
pas à penser… T’as à faire ce qu’on te dit… Un point, c’est
tout… Tu rentres chez toi… Et n’en profite pas pour te
précipiter au café… Parce que je le saurai…
Il a
filé sans demander son reste…
Émilie
a hoché la tête…
– Vous
en faites vraiment tout ce que vous voulez, hein…
– Oui,
oh, avec lui c’est pas bien compliqué… Tu pourrais, toi aussi,
si tu voulais… Tu devrais d’ailleurs… Un homme, si on prend pas
le dessus, on finit toujours, tôt ou tard, par s’en mordre les
doigts…
– Ben
oui, mais…
– T’y
vas en douceur… Progressivement… D’autant que je vais continuer
à te déblayer largement le terrain… Parce que… Il est inquiet
là, non ?
– Ah,
ça ! Il a passé l’après-midi à se demander ce que vous
pouvez bien me vouloir… Et à me le demander… Sûr que ce soir je
vais avoir droit à un interrogatoire en règle…
– Oui,
ben quand il va savoir…
– C’est
quoi ?
– Tu
pourras lui dire que je t’ai demandé de me signaler
systématiquement ses incursions au café…Fréquence et durée…
– Il
va pas apprécier…
– Ça,
je me doute…
– Il
y croira pas que je vais vous le dire… Je le vois d’ici… « Tu
me ferais pas ça, hein, ma chérie ? »
– À
toi de te montrer déterminée… Inébranlable… Tu me le diras…
– Il
y croira pas quand même…
– Mais
une fois que tu l’auras fait…
– Ça
changera rien… Vous savez pas quelle importance ça a, pour lui,
les copains…
– Je
me doute, si ! C’est bien pour ça qu’il faut agir… Dans
son intérêt… Dans l’intérêt de ses études… De son avenir…
Et dans ton intérêt à toi… Le temps qu’il ne passera pas au
café il t’en consacrera la majeure partie…
– Et
vous ferez quoi s’il y va quand même au café ? Vous lui
donnerez la fessée ? Ça y changera quelque chose, vous
croyez ?
– Si
je la lui donne devant toi, sûrement, oui…
7
– Bon…
Assez perdu de temps comme ça… Maintenant au travail…
Oui…
Oui… Mais c’était vrai ?
– Quoi
donc ?
– Que
c’est Émilie qui va me le faire la prochaine fois…
– À
toi de faire en sorte qu’il n’y ait pas de prochaine fois…
– Ah,
oui, mais non… C’est pas possible, ça, que ce soit elle qui me
le fasse…
– Je
vois vraiment pas pourquoi…
– Mais
parce que… Parce que… C’est pas possible… Je veux pas…
– C’est
pas à toi de décider… Il manquerait plus que ça…
– Oui,
ben qu’elle essaie pour voir…
– Oh,
mais elle va pas se contenter d’essayer… Elle va même récidiver…
Chaque fois qu’elle estimera que ton comportement le justifie…
– Elle
fait pas le poids…
– Elle
a d’autres arguments…
– Ah,
oui ? Quoi, par exemple ?
– Oh,
par exemple, elle peut aller expliquer à ton petit camarade Kevin
que je te flanque la fessée… Qu’elle l’a vu… De ses yeux vu…
– Il
la croira pas…
– Je
corroborerai, le cas échéant…
– Hein ?
Mais c’est dégueulasse…
– Question
de point de vue… Pour faire bonne mesure, il y a aussi sa copine
Mélanie qu’on peut mettre au courant…
– Elle !
– Elle,
oui… Ah, là, t’aurais pas fini d’en entendre, hein ! Elle
prendrait un malin plaisir, si j’ai bien compris, à se fiche de
toi en long, en large et en travers… Et devant tout le monde…
C’est pas ça qui l’arrêterait… Il y a aussi une certaine
Charlène… Qui n’a pas la langue dans sa poche…
– Oui,
je suis coincé, quoi !
– On
peut dire ça comme ça…
– La
garce ! Non, mais quelle garce !
– Oh,
mais t’as un moyen très simple d’échapper à tout ça, si tu
veux… Suffit que tu te comportes en garçon raisonnable… Qui se
consacre à ses études… Et à sa petite amie… Qui ne perd pas
son temps au bistro… À s’y ruiner la santé… Cela étant, pour
être franche à toi, je ne crois pas une seule seconde que tu en
sois capable… Tu es un faible… Tu n’as pas la moindre volonté…
Alors pas d’autre solution pour toi, à la moindre incartade, que
de lui présenter gentiment ton derrière… Elle ne se fera qu’un
plaisir…
– C’est
votre faute aussi tout ça…
– Pardon ?
– Ben,
oui… Oui… C’est vous qui êtes allée lui monter la tête… Je
suis sûre que c’est vous… Toute seule jamais elle aurait eu des
idées pareilles…
– Oui,
ben tu vas commencer par le prendre sur un autre ton, mon garçon…
Je parle de ce que je veux avec qui je veux… Et comme je veux… Et
c’est certainement pas toi qui vas me dicter ce que j’ai à faire
ou à ne pas faire… Bon, mais apparemment t’as besoin d’une
bonne petite leçon supplémentaire… Pour t’apprendre à rester à
ta place… Et à tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de
parler… Alors on va te la donner… Tu connais Élise Lantier ?
– Ça
me dit rien, non…
– Elle
a ton âge, mais elle est en fac, elle ! C’est une jeune fille
charmante… Qui prend ses études très à cœur… Tu sais que j’ai
très envie de lui parler de toi ? De lui dire, la prochaine
fois qu’elle me rendra visite, à quel traitement je suis obligée
de soumettre ton derrière pour obtenir de toi que tu travailles au
moins un minimum… Je suis sûre que ça va l’intéresser et lui
donner envie de faire ta connaissance… Que vous puissiez parler un
peu de tout ça tous les deux… Et que tu lui montres… Parce
qu’elle est d’un naturel très curieux… Alors forcément elle
voudra voir… Sans compter qu’elle a une sœur… Qui sera dans la
même classe que toi cette année… À laquelle elle va s’empresser
d’aller raconter tout ça… Que ça va beaucoup amuser… Oui…
Je vais mettre tout ça au point… C’est une excellente idée…
Non ? Tu trouves pas ?
8
– Tu
n’as rien à me dire ?
Il a
fait mine de chercher, sourcils froncés…
– Non,
je vois pas, non…
– Réfléchis
bien ! Il s’est pas passé quelque chose samedi soir ?
– Samedi
soir ? Ah, si, oui ! J’ai fait le con…
– C’est-à-dire ?
– Oh,
ben, toujours le même truc…
– En
pire… T’étais complètement saoul…
– Oui…
Non, mais c’est parce que…
– Il
y a pas de « mais » ni de « parce que » qui
vaille… Tu n’as aucune excuse… Et alors ? Le résultat de
tout ça ?
– Ben,
elle a pas apprécié Émilie…
– Mais
encore ? Ce que ça peut être agaçant d’être obligée de
t’arracher les mots un par un comme ça !
– Elle
a profité de ce que j’étais allongé et à moitié dans les vaps
pour me mettre une fouettée au martinet…
– Qui
s’est avérée très efficace à ce que je me suis laissé dire…
Parce que… Elle remonte à cinq jours cette petite correction… Et
tu n’as pas remis depuis une seule fois les pieds au café… Tu
passes toutes tes soirées avec elle…Tu files doux… Et ma chérie
par ci… Et ma chérie par là… Tu te mets en quatre pour lui
faire plaisir… Elle est aux anges… Comme quoi si on veut obtenir
de toi que tu te comportes en adulte mature et responsable il n’y a
pas trente-six solutions… La manière forte… Non ? Tu n’es
pas de cet avis ?
– Je
sais pas… Je…
– Mais
si, tu sais ! Tu sais même très bien… Et tu sais que c’est
pas gagné… Que la route sera encore longue… Très longue…
Qu’il te faudra encore en recevoir en quantité des fessées…
Tiens, par exemple… Elle t’avait pas demandé quelque chose
Émilie ?
– Si !
– Et
c’était quoi ?
– De
vous raconter, le plus tôt possible, ce qui s’était passé
samedi…
– Ce
que tu n’as pas fait… Et, quand elle t’a posé la question, tu
as pourtant prétendu que si… Que j’étais au courant… Tu m’as
même prêté des propos que je n’ai jamais tenus… Alors tu sais
ce que tu vas faire ? Et sur le champ… Tu vas aller lui avouer
ton mensonge… Et lui demander de bien vouloir te punir en
conséquence… Allez ! File !
– Alors ?
– Trente
coups elle a dit que ça valait…
– Qu’elle
t’a donnés ?
– Oui…
Et elle m’a dit de venir vous montrer…
Et,
sans plus attendre, il m’a tourné le dos… A baissé son
pantalon…
– Hola !
Mais c’est qu’elle a pas fait semblant…
– À
qui le dites-vous !
– Elle
y prend goût, c’est clair… Bon, mais c’est pas plus mal…
Pour toutes sortes de raisons… Tu n’en progresseras que beaucoup
plus vite, tu verras…
– Il
y a autre chose aussi…
– Quoi
donc ? Je t’écoute…
– Elle
m’a dit de vous dire que sa copine Lisa était là… Qu’elle a
assisté…
– Ah,
ben tu vois… Il y a du mieux… Beaucoup de mieux… Tu deviens
docile… Obéissant… Tu es sur la bonne voie… Tu commences à
réaliser que, tout seul, tu n’arriveras jamais à rien… Ce ne
sera que bêtise sur bêtise… Échec sur échec… Il faut, dans
ton propre intérêt, que quelqu’un te prenne en mains… Te
remette en permanence – patiemment – sur les rails…
Ce sera Émilie… Elle a toutes les qualités nécessaires pour y
parvenir… Et, au premier chef, une autorité naturelle qui fascine
les natures comme la tienne… Devant laquelle elles finissent
toujours, subjuguées, par s’incliner… Je lui fais entièrement
confiance… À elle de jouer maintenant… De s’occuper de
toi…Moi, je me retire… Sur la pointe des pieds… Bonne route à
vous deux…
– Oui,
mais avant… Elle m’a demandé… Le martinet… Celui dont vous
vous serviez… Si vous pouviez… Elle le voudrait…
– Le
relais en quelque sorte… Va le chercher… Derrière toi… Le
premier tiroir…
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