samedi 19 mars 2011

Escobarines: Sur le banc ( 4 )





- Ils diront rien… C’est pas le genre… Et puis même ce serait ma parole contre la leur… De toute façon dans huit jours ils sont repartis… Alors !… Non !… J’ai trop envie… Il est trop beau… Et son copain aussi…
- Et tu comptes t’y prendre comment ?…
- Je sais pas… J’improviserai… Je trouverai… Ca, c’est pas un problème…

- On vous ramène votre fille, M’dame…
- C’est pas ma fille !… Parce que si c’était ma fille…
- Elle habite ici, elle a dit…
- Oui… Si… Oh la la !… Mais elle est dans un état !…Qu’est-ce qui s’est passé ?…
- Il y a une petite fête par là-haut… Et elle a un peu bu…
- Un peu !?… Vous appelez ça un peu !… Elle est complètement saoule, oui !… Elle tient à peine debout… Non, mais t’as vu ça, Myriam ?…
- Je vois, oui… Ca t’étonne ?… De sa part à elle tu peux t’attendre à tout… Absolument tout… Depuis le temps que je te le répète…
- Non, mais tu n’as pas honte, toi, de te mettre dans des états pareils !?…
- Mon lit… Je veux dormir…
- Oui, ben alors ça !… Avant on a un petit compte à régler toutes les deux…
- Un compte ?… Quel compte ?… Ah oui… Comme l’autre jour… Mais ça fait mal !… Drôlement mal même… Je veux pas… Et puis ils vont voir mes fesses les deux autres, là… Je veux pas qu’ils voient mes fesses… Surtout que je les connais pas… Presque pas…
- Ils verront rien du tout… Ils ont certainement autre chose à faire qu’à attendre ici que tu aies dessaoulé… N’est-ce pas, jeunes gens ?…
- Oui… Bien sûr… On va y aller… On y va…
- Et encore merci… C’est très gentil à vous de l’avoir ramenée…

- Alors ?…
- Oh, ben alors… J’ai fait celle qui venait s’excuser de les avoir obligés à me raccompagner… Qu’était désolée… J’avais pas l’habitude de boire… Pas du tout… Du coup il avait suffi de deux-trois verres… Ils se sont récriés… Oh, mais c’était pas grave… C’était rien… Ca arrivait à tout le monde… Mais vous aviez pas été trop dures avec moi au moins après ?… Parce que qu’est-ce que vous aviez l’air sévère là toutes les deux sur le banc !… Ca devait vraiment pas être rose pour moi tous les jours … Ah ça, non !… Non !… Ils pouvaient le dire… Mais je faisais avec… Il fallait bien… J’avais pas trop le choix… « - Et est-ce que ?… - Est-ce que quoi ?… - Ben… Elles avaient l’air de vouloir… D’attendre qu’on soit partis pour… - Oh non, elles l’ont pas fait… Oh, non !… Tu parles… Manquerait plus que ça… »… Mais ils allaient pas me lâcher comme ça… Vous l’aviez peut-être pas fait… Peut-être pas là… Mais il y avait sûrement des fois où c’était arrivé… Hein ?… Obligé… A la façon dont vous m’en menaciez toutes les deux… J’ai nié… Oh, allez !... Je pouvais bien le dire... Continué à nier… Mais non !… Non !… Pas du tout… Ils ont insisté… Mais si !… Si !… Ils le savaient n’importe comment… Ils le savaient ?!… Comment ça ils le savaient ?!… Ben oui, ils le savaient… Oui… Parce qu’ils avaient vu… Parce qu’ils étaient pas vraiment partis en réalité… Ils avaient fait claquer les portières, ronfler le moteur, démarré en trombe, mais ils s’étaient arrêtés dans la petite rue derrière… Ils étaient revenus… A pied… Et ils avaient tout vu, planqués derrière la haie de troënes… Hein ?… Mais c’était dégueulasse !… Ils étaient dégueulasses… Pourquoi ils avaient fait ça ?… Ben parce que… Parce que… Et pourquoi ils me le disaient maintenant ?… Pour me mettre la honte ?… Pour m’humilier ?… C’était ça ?… Ils croyaient que c’était pas assez dur comme ça pour moi de recevoir encore des fessées à mon âge ?… Si !… Non !… Ils avaient pas voulu… Ils voulaient pas… J’ai fondu en larmes… Fait semblant… Je me suis effondrée sur le canapé… Ils m’ont entourée… Ont passé leurs bras autour de mes épaules… Là… C’était tout… C’était fini… Il y avait pas de quoi se mettre dans des états pareils enfin !… Si, il y avait de quoi, si !… Parce qu’ils savaient pas ce que c’était, eux, que de recevoir des fessées à tout bout de champ pour un oui pour un non… Et maintenant eux en plus qui… Ils m’ont consolée… Ils m’ont caressé les joues… le cou… les épaules… Plus bas… Tout tendres… Tout calins… Avec du désir paillettes dans leurs yeux… Je me suis abandonnée… Complètement… Ils ont posé leurs joues sur mes fesses… Comment c’était rouge !… Vous m’aviez pas loupée, ah non, alors !… Leurs lèvres… Ils les ont piquetées de baisers… Agacées avec leurs dents… Alors forcément c’est arrivé… Tous les deux… En même temps… De chaque côté… Comment c’était bon !… Et pour eux aussi… On va se revoir du coup… Ce soir… Et alors je voulais vous demander… Vous pourriez pas juste avant… Mais alors juste avant… Au moment de partir…
- T’en mettre une ?… Tu l’as amplement méritée, avoue !…
- Oh oui, je l’ai méritée, oui !… Et pas qu’un peu…

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