Le surlendemain de notre retour de Vacances ils sont repartis tous les deux…
- On n’a pas le choix… Faut battre le fer tant qu’il est chaud… Oh, mais c’est l’affaire d’une semaine… Tout au plus…
Elle a tourné longtemps autour du pot, a fini par se décider au moment où elle bouclait son dernier sac…
- Par contre on voulait te demander… si tu pouvais de temps en temps aller jeter un coup d’œil vite fait sur Zélia… Sous un prétexte quelconque… Sans t’attarder bien sûr… Juste histoire qu’elle sache qu’elle peut pas faire ce qu’elle veut… Que tu risques de lui tomber dessus à tout moment… Ca rassurerait Paul… Qui se pose quand même pas mal de questions à son sujet… Et qui a sans doute d’excellentes raisons pour se les poser… Voilà ce que c’est aussi de vouloir à toute force épouser une jeunette…
- Voilà ce que c’est surtout de pas être en état de baiser… Bon, mais tu vas faire quoi, toi ?… Je vais vraiment t’avoir par les pieds tous les jours ?…
- Hein ?… Ben je…
- Tu t’es mis dans la tête que vu qu’ils étaient partis t’allais y avoir droit tous les soirs… Non ?… C’est pas ça ?… Avoue… Et si j’avais envie de me taper un petit extra, moi alors ?… Je pourrais pas ?… Oh, mais fais pas cette tête-là !… C’est pas d’actualité… Mais on sait jamais… On ne doit jamais dire « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau… »… Ca te ferait quoi si je le faisais ?… Tu réagirais comment ?…
- Je te hacherais menu…
- Oui, oh, tu parles !… T’en aurais strictement rien à foutre…
- De toute façon tu fais bien ce que tu veux… Tu ne m’appartiens pas…
- Ca, c’est sûr… Je ne t’appartiens pas… Je n’appartiens à personne… Je n’appartiendrai jamais à personne… Quoique…
- Quoique ?…
- Non… Rien… C’est trop tôt… Je te dirai un jour… Plus tard… En attendant en douce que j’avais raison…
- Raison ?… A quel sujet raison ?…
- Qu’on courrait quasiment aucun risque tous les deux… La preuve : c’est même eux qui nous poussent dans les bras l’un de l’autre… Bon, mais allez, on s’offre un petit resto ?… Comme quand on était en Vacances…
- On donne carrément dans le grand luxe…
- C’est juste pour ce soir…
- Oui, oh, tu parles !… Là-bas aussi on disait ça… Et c’était tous les jours… T’as pas peur qu’elle s’en rende compte à force Emilie ?… Qu’elle te demande où ça passe tout ce fric ?…
- Je suis encore en droit de disposer comme je veux de l’argent que je gagne, non ?… Manquerait plus que ça !…
- C’est toi qui vois… Remarque… Je dis ça, mais moi c’est pareil : Paul, il aurait pas intérêt à vouloir mettre le nez dans mes comptes… Il serait drôlement reçu… Même si parfois il vaudrait quand même mieux qu’il y ait quelqu’un qui supervise tout ça… Parce que je sais pas si ça te fait ça à toi aussi, mais des fois je vais économiser pendant des semaines et des semaines, voire des mois, sou à sou, me priver pour m’acheter un gros truc bien précis et puis, au dernier moment, je dilapide tout en conneries… Et quand je dis en conneries, c’est vraiment en conneries… Après je m’en veux… Tu peux pas savoir comme je m’en veux… Mais c’est trop tard… Le mal est fait… J’avais une copine, quand j’étais en fac, tu sais pas ce qu’elle avait trouvé comme solution ?… Eh ben elle avait demandé à un type, un ancien voisin, beaucoup plus vieux qu’elle, de les lui tenir ses comptes… Et de rien lui laisser passer…
- C’est-à-dire ?…
- C’est-à-dire… Ca va pas te choquer ?… C’est-à-dire que quand elle avait vraiment exagéré il lui mettait une fessée… Et il faisait pas semblant… Elle m’a montré un jour… Il te lui avait mis le derrière dans un état !… Mais elle, elle était contente… Elle disait qu’elle en avait besoin de ça… Que ça lui évitait de se mettre en danger… Pour le fric et pour plein d’autres trucs…Au début, franchement, je trouvais ça bizarre, vraiment très très bizarre… Et puis à force de l’entendre expliquer…
- Tu as fini par te sentir tentée…
- J’ai pas dit ça…
- Non, mais…
- Bon, allez, tu viens ?… On y va ?…
Quelques dizaines de pas sur le trottoir…
- Et si on allait là ?…
- Maintenant ?… Tout de suite ?…
- Tout de suite, oui… J’ai trop envie… Pas toi ?…
- Si !… Si !… Mais on n’a pas nos affaires… Rien…
- Mais ça déteint, ma parole !… Tu vas pas te mettre à faire le Dorlandier, toi aussi !… Allez, viens !…
Elle s’est résolument emparée de la clé que le réceptionniste nous a tendue, nous a enfermés dans la chambre à double tour…
- Là… Et maintenant je te viole… Tu te laisses faire… Je m’occupe de tout…
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