dimanche 25 octobre 2009

Mémoires d'une toute petite queue ( 6 )

Les années Jasmine


1- Rabatteuse


A la maison je ne quittais plus ma tenue de serveuse… Morgane y tenait absolument…
- Ca te va trop bien, attends !… Et puis ça rappelle de tellement bons souvenirs… Ismène, qui passait presque tous les jours, était entièrement de son avis…
- C’est sûr qu’il est beaucoup mieux en fille… Sauf qu’il faudrait un peu varier quand même !… Lui en faire acheter d’autres des sapes…

Et on a passé le samedi suivant à faire les magasins tous les trois… J’ai dû essayer des monceaux de robes, de jupes, d’ensembles, de petits hauts… Elles choisissaient… Elles décidaient…
- Laisse-nous faire… On a l’habitude…
- Oh, il a rien à dire de toute façon…

Au retour elles m’ont fait vider mes placards…
- T’as plus besoin de toutes ces frusques maintenant !… Juste un ou deux trucs pour aller au boulot… Et encore !… Bon, mais allez, tu nous paies le resto pour fêter ça…
Elles ont voulu que je remette la robe verte… Elles m’ont coiffé… Maquillé…
- Mais c’est la dernière fois… Faudra que t’apprennes à le faire tout seul…

A une table, dans le fond, un type me dévorait des yeux…
- Tu lui plais… C’est clair que tu lui plais…
Ca les amusait follement…
- Il te fait carrément du rentre-dedans, oui !… Regarde-moi ça !… Non, mais regarde-moi ça !… T’as plus qu’à conclure si tu veux… S’il savait, le mec !… S’il savait !…

En sortant du restaurant elles ont voulu aller faire un tour sur les boulevards…
- On va quand même pas s’arrêter en si bon chemin !…
Elles les ont descendus, remontés, redescendus à l’affût des regards qui se posaient sur moi avec insistance, qui m’agrippaient, qui me déshabillaient… Elles en riaient tout ce qu’elles savaient…
- T’as un de ces succès !… Il y en a que pour toi… Heureusement qu’on n’est pas jalouses…

Morgane a allumé…
- Tu dormais ?… Ben, pas moi !… J’y arrive pas… Comment ça m’a excitée tous ces mecs qui te draguent… Tiens, enfile ça !…
Une chemise de nuit de satin rose agrémentée de dentelles… Elle m’a bandé les yeux, s’est laissé tomber sur le canapé et m’a attiré la tête entre ses cuisses…

- Eh ben dis donc !… Cette comédie cette nuit !… Je croyais qu’il pouvait pas ?…
- Il peut pas, non, c’est clair… Mais il a quand même appris à se servir du reste depuis le temps… Et pas mal du tout !…
- Hein ?!… Mais c’est dégueulasse !… Et moi alors ?!… J’y ai pas droit ?…
- T’as qu’à demander… T’es assez grande, non, quand même !…

Côté sous-vêtements, à leur avis, c’était pas ça du tout…
- Il te faudrait des trucs plus sexy… On connaît un endroit… C’est une copine à nous qui y travaille en plus !… Une copine qui m’a regardé, en leur compagnie, enfiler petites culottes, strings et bodys… Qui a pris les choses en mains… Qui a ajusté… Qui a conseillé… Qui a fait interminablement durer…
- Tu lui as tapé dans l’œil à Jasmine… Et pas qu’un peu !… Je la connais depuis le temps !…

Elles ont cherché une terrasse de café…
- Pas là, non !… Il en faut une où il y ait plein de monde qui passe…
M’ont fait asseoir, tourné vers la rue…
- Eh ben alors !… Croise les jambes !… Fais quelque chose !… On est pas allé t’acheter des sous-vêtements comme ça pour que personne en profite !… Mais plus haut !… Plus haut !… Ce que tu peux être godiche quand tu t’y mets !… Là… Ah, tu vois, ça y est, ça mord… T’as vu celui-là comment il a regardé mine de rien ?… Il traverse… Il fait demi-tour sur l’autre trottoir… Tu paries qu’il va repasser ?… Tiens, qu’est-ce que je disais !… Donne-lui en pour son argent quand même !… Il l’a bien mérité…
Il y en a eu d’autres… Beaucoup d’autres… Quand elles se sont enfin décidées à rentrer il faisait nuit…

Dans le métro un type s’est collé contre mes fesses, s’y est appuyé, y a durci, a fini par y poser la main… Il a malaxé, pétri, respiré fort à mon oreille…
- Et tu l’as même pas giflé !… Mais on gifle dans ces cas-là !… A moins que t’aies apprécié… Oui, sûrement t’as apprécié… Avoue !…
Elles, elles avaient apprécié en tout cas… Ca ne faisait pas l’ombre d’un doute…

Bon, mais puisque je plaisais tant que ça, que tout le monde se retournait sur moi, je savais pas ce qu’on allait faire ?… Eh ben j’allais leur en trouver des mecs… Des bien canons… Des à se mettre à genoux devant… Ceux-là qui sont toujours pour les autres…
- On choisira… On te dira… Tu les laisses te brancher… Tu nous présentes… Et tu te débrouilles pour disparaître… Après, nous, on s’occupe du reste…

- Celui-là ?…
- Oui, oh bof !…
- Celui-là alors ?… Il est mignon, non ?…
- On doit pouvoir trouver mieux… Beaucoup mieux… On a longé des dizaines et des dizaines de terrasses de café…
- Lui !… Après des heures et des heures d’errance…
- Oh, oui, lui, lui !… Vas-y !… Mais te loupe pas, hein !…
Je suis revenu, seul… La table juste à côté de la sienne… Il m’a jeté un regard indifférent, s’est replongé dans sa lecture… J’ai commandé un thé, laissé tomber ma petite cuillère qu’il s’est baissé pour ramasser…
- Merci…
- Il y a pas de quoi…
Il a fermé son livre, l’a repoussé…
- C’est quand même malheureux d’être obligé de travailler par un temps pareil…
- Vous plaignez pas !… Vous, au moins, vous pouvez le faire dehors…
- Parce que vous travaillez où, vous ?… Dans un bureau ?…
- Une grande surface… Mais c’est sans intérêt…
- Ah, mais si !… Mais si !… Moi, ça m’intéresse toujours ce que les autres vivent… Ce qu’ils font…
- On dit ça… On dit ça, mais en réalité chacun ne pense jamais qu’à soi…
- En ce qui me concerne je vous assure que non…
- Vous êtes psychologue alors ?!…
- Pas d’insultes, s’il vous plaît, pas d’insultes…
J’ai ri… Lui aussi…
- Vous y croyez pas ?…
- Ni à cette religion ni à une autre…

Morgane et Ismène ont lentement remonté l’avenue… Elles ont feint le plus parfait étonnement…
- Gabrielle, ma chérie !… Mais qu’est-ce que tu fabriques par ici ?… C’est pas ton quartier… Elles m’ont fait la bise, se sont assises…
- Alors raconte !… Qu’est-ce que tu deviens ?… Mais on dérange peut-être ?!…
- Oh non !… Non !… Je parlais psychologie avec ce monsieur…
- Psychologie !… Eh ben dis donc !…
Il a cru bon de préciser…
- Oh, mais j’ai aussi d’autres sujets de conversation…
- Ah bon !… Vous nous avez fait peur… Quoi par exemple ?…
Je me suis levé…
- Bon, moi, je vous laisse… Il faut absolument que j’y aille… Le boulot… Déjà que j’étais en retard hier…

J’ai marché au hasard… C’est sans le vouloir vraiment que je suis retourné là-bas… Jasmine était derrière la caisse… Elle m’a souri…
- Vous êtes toute seule aujourd’hui ?…
Elle a rougi, s’est aussitôt reprise…
- Je veux dire… Vous êtes tout seul ?…
- Ca vous choque ?…
- Quoi donc ?… Que vous… Oh non, non !… Pas du tout !… Ca vous va très bien… Vous êtes beaucoup plus féminine que bien des femmes que je connais, vous savez… Vous voulez voir quelque chose ?…
- Oui, mais je sais pas vraiment quoi…
- Oh, ça, ça va s’arranger… Laissez-moi faire…
Elle a décroché ici et là…
- Venez avec moi…
Et elle a tiré le rideau de la cabine sur nous…

- Alors ?…
Ismène a haussé furieusement les épaules…
- Alors, ben ils sont à côté, dans la chambre… Et ça donne… Je peux te dire que ça donne… Chaque fois c’est pareil… Il y en a que pour elle… Elle m’avait promis pourtant… Elle m’avait promis de me le laisser… Mais faut toujours qu’elle s’accapare tout… Tu l’aurais vue !… Ce rentre-dedans qu’elle lui a fait… Une vraie chatte en chaleur… Et évidemment l’autre il a donné à fond dans le panneau…

Derrière la cloison Morgane a gémi, hululé, mugi…
- Et allez !… Ca recommence… Moi aussi je suis capable de meugler comme ça si je veux… Tu te débrouilles pas mal avec ta bouche à ce qu’il paraît ?!… C’est le moment de le prouver… Viens !… Eh ben viens !… On va leur faire concurrence… Ils vont pas être déçus du voyage…
En longs sanglots éperdus… En ruades qui lui ont bruyamment jeté les pieds contre le mur… En trilles longuement suffoquées… Elle a exigé…
- Ta queue !… Mets-moi ta queue !… Je veux ta queue…
Elle a cherché…
- C’est vrai… Il en a pas ce con !…
Elle m’a violemment repoussé…
- T’es nul !… T’es vraiment nul !…
Elle s’est levée, rajustée et elle est partie en claquant la porte…

Ils sont sortis de la chambre…
- Bon, ben je te présente pas Maxime… Vous vous connaissez déjà…





2- Eunuque


Les jours passaient et Maxime ne donnait pas signe de vie…
- Qu’est-ce qu’il fout !?… Et j’ai même pas son téléphone !… Ben fais quelque chose, toi, au lieu de rester planté là !… Retrouve-le !… Après tout c’est toi qui me l’as collé dans les bras…

Il était attablé à la même terrasse de café… Il m’a regardé approcher en souriant, m’a tiré une chaise à côté de la sienne…
- Ben alors… tu nous oublies ?…
- Oh non, non !…Mais…
- Mais quoi ?…
- Mais… je m’en fiche un peu de Morgane…
- T’as couché avec pourtant…
- J’ai couché avec, oui !… Mais il y en a une autre pour qui j’ai infiniment plus d’attirance… Et il m’a posé la main sur le genou… A cherché à se faufiler sous la robe… Je l’ai séchement repoussé…
- C’est mon amie Morgane… Ma meilleure amie…
- Je n’ai aucune chance alors ?…
- Pas la moindre…
- C’est définitif ?…
- Sans aucun doute possible…
Il a soupiré…
- Bon… Eh bien je me contenterai de Morgane alors… Pour avoir le plaisir de t’apercevoir, ne fût-ce que quelques secondes, quand je viendrai là-bas…

- Tu l’as retrouvé ?…
- Oui…
- Et alors ?…
- Et alors il est complètement débordé en ce moment… Mais il va venir… Ce soir…
- Ce soir ?… Hou la la !… J’ai tout juste le temps de me préparer, moi !…
Elle a filé vers la salle de bains, s’est retournée sur le pas de la porte… Et, ah oui, tant que j’y pense… Pas question qu’il découvre que t’es pas une nana, hein !… Je veux pas qu’il aille s’imaginer des trucs…

Il venait presque tous les jours… Il dînait avec nous, me lançait des regards enflammés derrière le dos de Morgane, profitait de chacune de ses courtes absences pour me chuchoter à l’oreille qu’il m’aimait, qu’il me désirait comme un fou, comme il n’avait encore jusque là jamais désiré personne… Et puis ils allaient s’enfermer tous les deux dans la chambre…

Le matin il se levait le premier, s’approchait du canapé, s’agenouillait, se penchait sur moi et me regardait dormir… De longues minutes… Avant de soulever, tout doucement, avec mille précautions, draps et couvertures… Je feignais de m’éveiller en sursaut…
- Qu’est-ce que tu fais ?…
- Tu es belle… Tu es si belle… Laisse-moi au moins te regarder un peu… Juste un peu…
- Non !… Tu dégages ou j’appelle Morgane…
Il recommençait le lendemain…

- On la voit plus Ismène…
- Et on n’est pas près de la voir… On s’est embrouillées grave…
- A cause de Maxime ?…
- Entre autres, oui… Mais pas seulement…
- Alors peut-être que maintenant je peux réintégrer ma chambre ?…
- Oh, si tu veux…

Elle y a surgi un matin…
- Je te pique une culotte… J’en ai plus…
A plongé la main dans mon tiroir…
- Hou la la, mais dis donc, ça s’est étoffé là-dedans !… Et du luxueux… C’est que t’y prendrais goût finalement !…

Eva n’était pas dupe…
- Peut-être… Oui, peut-être… Sûrement même… Mais c’est surtout et avant tout un excellent prétexte pour pouvoir voir Jasmine aussi souvent que tu veux, non ?

- J’ai lu un truc, là, sur les eunuques… Tu sais pas ce qu’ils faisaient des fois au harem ?… Eh ben la femme que le sultan avait choisie pour passer la nuit c’était eux qui la préparaient… Ils la lavaient… Ils la massaient… Ils la parfumaient… Ils s’occupaient de tout… Elle avait juste qu’à se laisser faire… C’était bien, moi, je trouve… On va le faire… Je veux qu’on le fasse…

Elle a d’abord voulu que je la rase…
- Complètement… Tu laisses rien… Ca va le rendre fou… Depuis le temps qu’il me le demande… J’ai enmoussé… J’ai commencé à œuvrer, à petites touches légères… Elle a renversé la tête en arrière, fermé les yeux…
- Tu verrais ça comment il me désire !… Il y a plus rien d’autre qui compte pour lui dans ces moments-là… Que moi !… Que m’avoir… Et ça c’est un truc ça te met dans tous tes états… T’as plus qu’une envie c’est d’être femelle jusqu’au fond de toi… D’être béante pour lui… Une chatte… Plus rien qu’une chatte à remplir… Mais tu peux pas comprendre… J’ai rincé… - Ca y est ?… Ca y est déjà !?… Fais voir !…
Avec la glace grossissante décrochée du mur…
- Il va aimer… Oui, il va aimer…

- Lave-moi maintenant !…
- C’est pas trop chaud ?…
- Non, c’est bon… Tu sais ce que je me demande ?… C’est comment ça va tourner lui et moi… Parce que tout se passe bien au lit, oui !… Mais si on vivait ensemble ? … Et ça il va pas tarder à en parler… Je le sens venir gros comme une maison… D’un côté je suis tentée, je peux pas dire le contraire… Mais de l’autre si c’est pour se prendre la tête et se quitter au bout de huit jours je vois pas l’intérêt…
Sous la friction du gant de toilette les pointes des seins ont durci, se sont élancées…
- Et puis ça m’obligerait à me débarrasser de toi… C’est pas que ce soit un problème en soi : je pourrai toujours te récupérer quand je voudrai, mais c’est quand même pratique de t’avoir toujours là, sous la main… De n’avoir jamais rien à faire… De donner des ordres et de savoir qu’ils seront exécutés à la lettre… Quels qu’ils soient… Et sans le moindre murmure… Je suis arrivé en bas… Elle s’est ouverte en grand pour me laisser procéder – minutieusement – à sa toilette intime…

Je l’ai peignée… Je l’ai habillée… Je l’ai maquillée…
- Maintenant que tu sais faire !…
Et elle m’a congédié…
- Il va pas tarder… Pars !… Passe la nuit où tu veux… J’m’en fiche… J’ai besoin d’être toute seule ici avec lui…

Je l’ai croisé en bas dans le hall… Il m’a arrêté…
- C’est toujours non ?…
- Plus que jamais !…
- Si tu changes d’avis tu sais où me trouver…
- Je ne changerai pas d’avis…
- Passe quand même !… Qu’on discute un peu tous les deux… Ca engage à rien de discuter… Je me suis enfui sans répondre…

Jasmine était en pleine conversation à la caisse avec Ismène… Qui s’est jetée à mon cou dès qu’elle m’a aperçu…
- Gabriel !… Comment ça me fait plaisir de te voir !… Qu’est-ce que tu deviens ?… Justement on parlait de toi toutes les deux… Tu viens boire un café ?… J’habite à deux pas… Tu nous rejoins dès que t’as fermé, Jasmine ?

- Non, mais qu’est-ce que t’attends pour te lancer ?… Elle en pince pour toi, c’est clair comme de l’eau de roche…
- Elle te l’a dit ?…
- Evidemment qu’elle me l’a dit… C’est sans arrêt qu’elle me parle de toi… Et Gabriel par ci !… Et Gabriel par là !…
- Oui, mais…
- Oui, mais quoi ?… Elle le sait comment t’es fait depuis le temps que t’essaies des petites culottes dans sa cabine…
- Et ça lui est égal ?…
- Faut croire que oui !…
- Elle se le figure… Comme les autres… Et ça fera comme d’habitude…
- C’est sûr que si tu pars battu d’avance…
- J’ai de bonnes raisons pour ça… C’est pas un reproche, mais je suis bien placé pour savoir que vous avez toutes besoin qu’on ait quelque chose entre les jambes… Toi, la première…
- Moi, oui… Je vais pas dire le contraire… Mais elle j’en sais rien… Et toi non plus… Ce qui est sûr, par contre, c’est qu’elle est folle amoureuse de toi… Et tu laisserais passer ta chance ?… Tu serais le roi des cons… A moins que tu préfères continuer à faire le larbin de l’autre dinde, là-bas, qui se fout de ta gueule tant qu’elle peut derrière ton dos… Dans la cuisine la cafetière a crachoté…
- Excuse-moi !… Je reviens…

Elle a rempli les tasses, m’en a tendu une…
- Il est là-bas, Maxime, hein ?… Avec elle…
- Oui…
- Si elle savait !…
- Si elle savait quoi ?…
- Que moi aussi je me le tape… Ah, elle a voulu jouer !… Mais moi aussi je peux… Et sortir le grand jeu quand il faut… Dans la poche je suis en train de me le mettre… En beauté !… Et le jour où ça va être mûr, qu’il va la larguer et qu’on va s’installer ensemble tous les deux, elle va tomber de haut… Rien que d’y penser !…

On a sonné…
- C’est Jasmine… Elle a pas perdu de temps pour le boucler son magasin, dis donc !…
Elle est venue s’asseoir sur le canapé à côté de moi, la chaleur de sa cuisse contre la mienne… Je m’y suis fermement appuyé… Elle ne s’est pas dérobée… Ismène s’est levée…
- Bon, mais c’est pas tout ça… Vous savez ce que je propose ?… Qu’on mange un bout tranquillement tous les trois et qu’on aille faire un tour en boîte… Hein ?… Ca vous dit ?…

- Fais-la danser… Va la faire danser…
Discrètement à l’oreille…
- On va nous prendre pour des lesbiennes…
- Et alors !… Qu’est-ce t’en as à foutre ?…
Je l’ai entraînée sur la piste… Je l’ai attirée contre moi … Elle s’est abandonnée… Je lui ai déposé un baiser dans le cou… Qu’elle m’a rendu… Au retour, sur la banquette, j’ai gardé sa main… Elle me l’a laissée…

- Tu veux venir ?…
On était dehors sur le parking …
- Chez moi… Tu veux venir ?…
Sans me regarder… Je me suis penché… J’ai effleuré ses lèvres… Elle s’est hissée sur la pointe des pieds, tendue vers moi… Nos langues se sont mêlées…

Et encore… Fougueusement… Sur son lit… A travers la robe j’ai caressé ses seins… Sous la robe… Je les ai fait jaillir…
- Ce qu’ils sont beaux !…
J’en ai agacé les pointes avec mes dents… Je les ai fait dresser… Je me suis aventuré plus bas… En dessous… Dans la culotte… Elle m’a doucement repoussé…
- Non… S’il te plaît… Non…
- Mais pourquoi?… Pourquoi ?…
J’ai insisté… J’ai caressé ses fesses… Je me suis insinué entre elles… Et… Et là… Là… Elle a durci sous mes doigts… Elle s’est dressée… Je suis allé la piqueter, tout du long, de petits baisers… J’en ai cerné le bout de mes lèvres… Je l’ai prise dans ma bouche… Elle y a éclaté… Je l’ai bue…

- Tu m’en veux pas ?…
Je l’ai fait taire d’un baiser…
- Je t’en veux pas, non !…
- Tu leur dis rien, hein, à Ismène et à Morgane !… Elles savent pas…
- Je dirai rien…
- Merci…
Et je me suis endormi, blotti contre elle, la main sur sa queue…

Quand je suis rentré, au matin, Morgane était toujours au lit…
- Je t’attendais… Pour que tu me laves… Je suis toute pleine de lui…
Elle ne m’a pas demandé où j’avais passé la nuit…

Eva a soupiré…
- Alors ça y est ?!… Enfin !… Eh ben c’est pas trop tôt !…



3- Jasmine


- Mademoiselle, vous désirez ?…
J’ai joué le jeu…
- Je sais pas bien… Je suis pas fixée…
- Je viens tout juste de recevoir une nouvelle collection… De petites merveilles… Si ça vous dit d’essayer…
- Pourquoi pas ?… Elle est où la cabine ?…
- Par ici… Si vous voulez bien me suivre…
Elle a tiré le rideau…
- Laisse-moi faire !… S’il te plaît, laisse-moi faire !…
Elle m’a déculotté… Reculotté… Déculotté… Reculotté…
- Ce que je les aime tes fesses !…
Elle les a effleurées, redessinées, enveloppées de caresses… Elle s’est agenouillée derrière moi, la bouche ardente, la langue précise, veloutée, s’est brusquement relevée…
- Attends !… Attends, je vais fermer…

Quand elle est revenue j’étais à quatre pattes, croupe offerte…
- Merci… Oh, merci…
Il y a eu ses doigts… Il y a eu quelque chose de froid et d’humide… Et puis il y a eu sa queue… Tout doucement enfoncée… Avec mille précautions… Elle m’a empli… Elle n’a pas bougé… Elle a haleté… Elle a gémi… Elle s’est répandue en moi, est retombée…

On a été dans les bras l’un de l’autre… Dans les yeux l’un de l’autre… On s’est souri…
- Tu l’as pas fait souvent, hein ?…
- Non…
- Jamais ?…
- Une fois… Il y a longtemps…
- C’est mieux… C’est mieux parce que comme ça on est à l’étroit, bien serré…

- Quand ça une fois ?…
Eva a aussitôt réagi…
- Tu m’as jamais raconté…
- Mais si !… A l’époque où je travaillais chez le grossiste en vêtements… Alice… Son mari… Tu sais bien…
- Non… Tu m’as rien dit… Un truc comme ça je m’en serais souvenu…

Morgane a vidé, d’un air dégoûté, son assiette dans la poubelle…
- C’est dégueulassse !… C’est carrément dégueulasse !… Il y a du laisser-aller depuis deux jours … Je sais pas ce que tu fabriques ni ce que t’as dans la tête, mais il y a vraiment du laisser-aller… Je te conseille d’y mettre bon ordre… Et rapidement… Autrement…

Jasmine avait deux vies… Qui ne s’interpénétraient pas…
- Pour ma famille, pour mes amis, pour la majorité des gens je suis un mec… Ca fait pas l’ombre d’un doute… Mon magasin ils en ignorent jusqu’à l’existence… Ils me croient toujours vaguement dans l’immobilier… Comme avant… Mais, pour mes clientes, je suis une nana… Ca fait pas l’ombre d’un doute non plus… Il vaut mieux d’ailleurs parce que sinon…

- Il serait quand même temps qu’il se décide à quelque chose Maxime…
J’étais en train de lui vernir les ongles…
- Qu’on sache où on va… Ou bien il a l’intention que ce soit sérieux tous les deux… Il le dit et j’avise… Ou bien il en a rien à foutre… C’est juste pour s’envoyer en l’air… Mais au moins je sais à quoi m’en tenir… Seulement il y a pas moyen d’avoir des vraies réponses avec lui… Il détourne… Il détourne sans arrêt… Si ça t’intéresse pas, toi non plus, ce que je raconte dis-le carrément !…
- Moi ?… Mais je t’écoute… Je t’écoute…
- Tu parles !… Tu penses à autre chose, oui !… Tu crois que ça se voit pas ?…

La fille est venue droit sur moi…
- Dites… Je vois pas le prix des strings, là…
- Ah, ça, faut demander à Jasmine…
Qui a constaté…
- T’es là sans arrêt… Alors forcément elles s’imaginent que t’y bosses… Ca te dirait pas ?…
- Hein ?… Mais j’ai mon boulot !…
- Non, mais juste comme ça… De temps en temps… Pour le plaisir de t’occuper d’elles… De graviter autour de la cabine pendant qu’elles essaient… De saisir l’occasion d’intervenir, si elle se présente, sous prétexte de les conseiller… De la susciter chaque fois que c’est possible… Tu peux pas savoir quel pied tu prends à te dire qu’elles ne savent pas, qu’elles ne se doutent pas de ce que tu es en réalité…

- Inutile de te demander si tu as accepté… Retour à la case départ en somme… A croire que t’as été programmé pour ça… Mais à ta place, moi, je me méfierais… Parce que balourd comme tu es t’es bien fichu de te faire repérer… Et de te ramasser encore une bonne fessée… Mais ça, t’as l’habitude… Et comme de toute façon ça te déplaît pas…

- C’est pas la peine… Il viendra pas ce soir Maxime… Enfin lave-moi quand même, mais inutile de sortir le grand jeu…
- Alors c’est fini ?…
- Pour le moment… Je lui ai mis les points sur les i… Tant qu’il saura pas exactement ce qu’il veut pas question que je le voie… Et comme il peut pas se passer de moi…

- Vas-y !… Je la connais… Elle est déjà venue… Elle est nature… Si tu t’y prends bien tu vas la voir à poil…
Je me suis approché de la cabine…
- Ca va comme vous voulez, Mademoiselle ?…
- Oui… Non… Je sais pas en fait… J’hésite…
- Je peux peut-être vous aider…
Et j’ai écarté le rideau…
- Ca vous va bien… Oui… Ca vous va très bien… Encore que… En parme, à mon avis, ça conviendrait beaucoup mieux à votre couleur de peau… Attendez, je vais vous chercher ça… J’ai échangé, au passage, un bref clin d’œil complice avec Jasmine…
- Tenez, essayez !…
Je me suis brièvement éclipsé, trop brièvement pour qu’elle ait le temps matériel de se changer…
- Alors ?…
Elle commençait tout juste à enfiler la culotte… Elle l’a ajustée, les deux pouces glissés dessous…
- Ah oui !… Ah oui !… C’est très exactement ce qu’il vous faut…

- Quel salopard !… Non, mais quel salopard !… Pas un coup de fil… Rien… Il m’ignore… Mais s’il s’imagine que ça va se passer comme ça !… Il a pas fait le plus dur avec moi…

A la caisse Jasmine a levé la tête…
- Monsieur ?… Vous désirez quelque chose ?…
Je n’ai pas répondu… Je lui ai souri…
- C’est pas vrai !… C’est pas vrai que c’est toi !… Comment ça te change !…

Morgane a jeté son sac sur le canapé…
- Il va falloir prendre des dispositions…
- Des dispositions ?… Quelles dispositions ?…
- Oh, on a le temps !… C’est pas pour tout de suite tout de suite… Mais faut commencer à y penser sérieusement… Parce que… Parce que Maxime et moi on va vivre ensemble… Dès qu’il aura réglé deux ou trois petites choses… C’est l’affaire d’un mois… Deux tout au plus… Bon… Mais en attendant tu vas me faire belle… Resplendissante je veux être pour lui tout-à-l’heure…

Elle les a exposés en pleine lumière, juste en face de la caisse… Une culotte et un soutien-gorge complètement transparents…
- Tu mettrais rien du tout que ça reviendrait au même…
Elle a ri…
- C’est pas fait pour cacher… C’est fait pour souligner…
La toute première cliente - une jeune femme brune – y a jeté un rapide coup d’œil, apparemment indifférent, s’est éloignée, est revenue, s’est plantée devant…
- Pas mal, hein ?… Et, d’expérience, je peux vous assurer qu’on est divinement bien dedans… C’est subtil comme matière… Aérien… Tenez, touchez !… Qu’est-ce que vous en dites?… Elle a hoché la tête…
- Oui… C’est très doux…
- Et puis… Entre nous, entre femmes… les hommes ça les met dans de ces états !… J’en sais quelque chose…
Je les lui ai posés, d’autorité, sur les bras…
- Allez essayer si vous voulez… Ca vous engage à rien…

Elle se regardait dans la glace… Elle a sursauté quand je suis entrée… On ne voyait que ça… Ses seins… Affichés… Son encoche… Proclamée…
- Je pourrai jamais…
- Ben pourquoi ?… Je le fais bien, moi !…
- Oh non, non !… C’est comme si…
- On était toute nue, oui !… Plus nue que nue même… Et alors ?…
- Je peux pas… Je pourrai jamais porter ça…
Elle s’en est précipitamment débarrassée et me les a tendus en baissant les yeux…

Quand elle a été partie j’ai rejoint Jasmine à la caisse… Je me suis assis à côté d’elle…
- Rien qu’à voir ta tête ça valait le coup d’œil, c’est clair !…
Elle a glissé la main sous ma robe…
- T’as pu la toucher au moins ?… Non, hein ?… C’est rare, ça… Exceptionnel… Faut vraiment que ça s’y prête... Que tu sentes que tu peux… Que tu aies un prétexte pour ajuster, rectifier… Ca arrive… Trop peu souvent, mais ça arrive…

Morgane a claqué la porte… Ses yeux lançaient des éclairs…
- Salopard !… Espèce de petit salopard !… Tu savais !… Tu savais et tu m’as rien dit…
- Hein ?… Quoi ?… Je savais quoi ?…
Elle a détaché sa ceinture, l’a fait claquer rageusement en l’air…
- Déshabille-toi !… Tout !… Enlève tout !… A poil !… Allez !… Là… A genoux maintenant !…
Au bord du canapé… Elle m’a pesé sur la nuque pour me faire pencher et elle a cinglé… A grands coups espacés…
- Tu le savais… Tu le savais que cette saloperie d’Ismène couchait avec Maxime… Tu le savais… Mais tu vas me le payer…
J’ai payé… Au prix fort…

J’ai repoussé Jasmine une première fois… Elle m’a regardée, surprise…
- Qu’est-ce qu’il y a ?… Tu veux pas ?…
Une seconde fois… Elle a insisté, s’est faufilée dans la culotte, s’y est installée…
- Hein ?… C’est quoi, ça ?… Fais voir !… Ah si, si !… Fais voir… Mais on t’a fouetté !… C’est qui ?…
- Morgane…
- Morgane !… Et toi, tu t’es laissé faire !… C’est pas vrai que tu t’es laissé faire ?… - C’est parce que…
- Je veux pas connaître les raisons… On se laisse pas faire des trucs pareils… Jamais… Par personne… Tu sais ce que tu mériterais pour la peine ?… Une bonne fessée… Et tu vas l’avoir…

Elle a longuement contemplé son œuvre… L’a dessinée et redessinée du bout des doigts… Elle y a posé la joue…
- C’est tout chaud…
Ses lèvres… Sa langue… Elle a respiré plus fort… Plus vite… Elle s’est regardée s’y répandre…

Il y avait un mot sur la table de la cuisine… « Je pars… ADIEU… Tu n’entendras plus jamais parler de moi… MORGANE… » Elle avait emporté toutes ses affaires…

- Tu l’as bien cherché… Quand on appartient à quelqu’un on lui appartient tout-à-fait…





4- Exhibitions


Dans la rue on nous accostait.… Faut dire qu’on faisait ce qu’il fallait pour… Jasmine proclamait haut et fort des seins dont elle était très fière…
- Ils me les ont sacrément bien réussis, avoue !… C’est exactement comme ça que j’avais toujours rêvé qu’ils soient…
Et moi – elle avait beaucoup insisté – j’exhibais des mini-jupes qui me battaient haut les fesses…
- Avec le cul que t’as, attends !… Un cul à se mettre à genoux devant… Ce serait un crime de pas le mettre en valeur…
On nous suivait… On marchait à notre hauteur… On essayait d’engager la conversation… Nous, on rabrouait ou on se prêtait au jeu, selon l’humeur du moment… Si nos admirateurs se faisaient trop pressants on coupait court…
- Ca nous intéresse pas vraiment, nous, les hommes…
- Ah, vous êtes lesbiennes ?!…
- Voilà… Vous avez tout compris…
- C’est parce que vous êtes jamais tombées sur des vrais mâles… Vous verrez avec nous vous serez pas déçues… Vous en redemanderez…
D’autres suggéraient, la lippe gourmande…
- On pourrait peut-être assister ?… On sera discrets…
- Ce qu’ils sont lourds, ces pauvres mecs !… S’ils savaient !…

Quand on voulait avoir la paix on adoptait le profil couple traditionnel… Elle en femme, moi en homme…
- Parce que l’inverse avec les seins que j’ai…
On se promenait main dans la main, portés par la foule, fondus dans le bonheur d’être ensemble… On s’arrêtait… On repartait… On étirait voluptueusement l’après-midi… Puis la soirée dans un petit restaurant où on avait nos habitudes…
- Tu crois qu’on s’aime ?…
- C’est pas la peine de mettre des mots… Ca enferme les mots… Ca rabougrit…

On était assis sur un banc, dans un square, au soleil, serrés l’un contre l’autre… Je lui avais entouré les épaules de mon bras et je lui caressais le genou… Un type est venu s’asseoir juste en face, sans nous prêter, du moins en apparence, la moindre attention… Il a déployé un journal derrière lequel il s’est ostensiblement réfugié…
- Caresse-moi !… Caresse-moi les seins !…
J’ai glissé la main dans son corsage…
- Il mate… Il mate comme un fou…
J’ai fouillé… J’ai pétri… Elle a enfoui sa tête dans mon cou… Je suis allé sous la robe qui s’est relevée haut… Encore plus haut… De plus en plus haut… Je suis entré dans la culotte… J’y ai ondulé…
- Il croit que j’ai une chatte… Il espère qu’il va la voir… Au moins un peu… Il attend que ça… Comment ça m’excite… Non, mais comment ça m’excite…
Et elle a joui sous mes doigts…

- En tout cas je peux te dire qu’il y en a deux que tu tiens drôlement en haleine en ce moment…
- Hein ?… Qui ça ?…
- Mathilde et Jessica… Qui tu veux d’autre ?…
- Ah, parce qu’elles sont au courant…
- Evidemment !… C’est pas un secret d’Etat… Et c’est sûrement pas elles que ça va choquer… Tous les jours, à la première heure, elles déboulent… « - Alors ?… T’as des nouvelles ?… Raconte… Ils en sont où ?… » Je peux te dire que tu es attendu aux prochaines Vacances… Que VOUS êtes attendus… Et que vous avez pas intérêt à nous faire faux bond…

- Putain !… Mais c’est pas vrai, ça !… Comment il s’accroche ce sous-tif ?…
Je me suis précipité… C’était une jeune fille toute menue, d’une vingtaine d’années… Elle avait fait passer les bonnets derrière, dans le dos, et se battait désespérément avec l’agrafe…
- Laissez-moi faire !… C’est un tout nouveau système… Vous passez par en dessous, là, vous remontez et, hop, ça y est !…
- Ah, merci…
J’ai ramené les bonnets devant… Je les ai mis en place, équilibrés…
- Et voilà… Les pointes des seins s’étaient imperceptiblement dressées…
- Vous avez une poitrine magnifique…
Elle a soutenu mon regard, a légèrement rougi…
- Merci… Je peux encore essayer deux trois trucs ?…
- Bien sûr !… Tout ce que vous voudrez… Si vous avez besoin de quoi que ce soit vous n’hésitez surtout pas… Vous m’appelez…
Et je me suis éloigné en faisant bruyamment claquer mes talons sur le parquet…

Je suis aussitôt revenu… A pas de loup… Derrière le rideau, tout près, des bruissements d’étoffe… Qui ont cessé… Plus rien… Le silence… Un râclement de pied… Le tabouret a bougé… Un autre râclement de pied… Un autre encore… Elle a respiré plus fort… Plus court… Des clapotis… Il n’y a eu qu’un râle… Un seul… Qu’elle a étouffé de son mieux…

- N’importe quel imbécile à ta place aurait tout flanqué par terre en écartant le rideau… Et se serait privé du plaisir de la voir – l’entendre – recommencer… Parce qu’elle va revenir te les montrer ses seins… Aucun doute là-dessus… Et si tu te débrouilles bien… Seulement n’oublie pas que pour elle tu es une femme… Impossible de pousser les choses trop loin… Et quand bien même de toute façon…

Jasmine lisait… Elle essayait… Et moi je jouais avec sa queue… Je la faisais gonfler, s’élancer, impérieuse… Quand elle était toute gorgée je l’abandonnais… Je la regardais redescendre, s’affaisser et je recommençais…
- T’as déjà couché avec des femmes ?… Oui, sûrement… C’est comment ?… Ca fait quoi quand on éclate dedans ?…
Elle a haussé les épaules…
- Ca s’explique pas…
- On est très serré ?…
- Ca dépend… Des fois oui et des fois non… Mais je suis pas la mieux placée pour en parler… Je suis une femme… C’est comme une femme que je veux être prise et aimée… Comme elles le sont… Seulement… seulement on m’a encombrée d’une queue…

- Les choses sont mal faites, hein !… Lui, il pleure parce qu’il a une queue… Et toi, tu pleures parce que t’en as pas… Comme quoi on n’est jamais content de rien… Cela étant, il dit qu’il est une femme… C’est ce qu’il ressent… Et il n’y a pas de raison de mettre sa parole en doute… Sauf que ça l’empêche pas – passe-moi l’expression – de te faire allègrement le cul… Alors c’est peut-être beaucoup plus compliqué, au bout du compte, que ça en a l’air, non ?…

Elle est revenue… On s’est souri…
- Ca va ?…
- Ca va… Et vous ?… Je fais un tour…
Qui s’est achevé dans la cabine d’où elle a fini par m’appeler…
- Excusez-moi !… Vous allez dire que je suis complètement idiote, mais j’ai vraiment de gros problèmes avec ces systèmes de fermeture…
Elle avait tout inextricablement entortillé…
- Effectivement !…
Je l’ai patiemment désincarcérée… En prenant tout mon temps…
- Là… A vous maintenant… Réessayez !… Non… Par en dessous… Oui… Comme ça… Voilà… Il vous va bien en tout cas…
J’ai rapidement passé les mains dessous…
- Très très bien… Et pour le retirer… Allez-y !… Non… De l’autre côté… Et par derrière… Vous voyez… C’est pas si compliqué… C’est juste un coup à prendre…
Elle me faisait face, les seins nus…
- Et la culotte ?… Vous l’avez essayée la culotte ?…
Qui était posée sur le tabouret, au-dessus de la pile d’articles qu’elle avait sélectionnés…
- Non… Pas encore…
- Passez-la !… Qu’on voie ce que ça donne l’ensemble…
Elle a marqué un court instant d’hésitation et, en me tournant le dos, elle s’est dépouillée de la sienne…
- Vous avez décidément un corps splendide… Elle n’a pas répondu…
Nos regards se sont brièvement croisés dans la glace, lâchés, repris… Elle l’a, enfilée, mise en place…
- Impeccable… Faites-voir !… Tournez-vous !…
J’ai rectifié la position de l’élastique sur le côté, laissé retomber ma main qui a longé, en l’effleurant, la fesse…
- Impeccable… Si j’étais vous je n’hésiterais pas… Mais je vous laisse essayer le reste… Prenez tout votre temps…

Presque tout de suite derrière le rideau… En souffle rétréci… En halètements contenus… Ca l’a transpercée très vite et elle n’a pas pu taire un plaisir qu’elle a arpégé à mi-voix… Qui s’est indéfiniment prolongé… Tout s’est tu…

Quand elle a quitté la cabine, une dizaine de minutes plus tard, elle avait encore les pommettes ardentes et les yeux brillants…
- Vous avez trouvé votre bonheur ?…
- Oui…
Deux strings et un body qu’elle a posés sur la caisse…
- Pour le reste je vais réfléchir… Je verrai la prochaine fois…

- Elle vient toujours quand t’es tout seul au magasin… A ton avis, c’est le hasard ou elle le fait exprès ?…

Mes fesses fascinaient Jasmine…
- Moi, je peux te dire que si j’en avais des comme ça j’hésiterais pas à les faire voir…
Elle se faisait féline…
- Allez !… Tu veux pas ?… Juste un peu… Pour me faire plaisir… Pas longtemps… On va jusqu’au centre commercial et on revient…
J’ai fini par céder… Je n’ai rien mis sous ma robe… On est sortis… L’avenue… Le trottoir… La foule… C’est à hauteur de la brasserie qu’elle l’a fait… Comme par maladresse, comme par inadvertance, elle me l’a remontée haut sur les reins… Il y a eu des rires… Quelqu’un a crié…
- On a vu ton cul !…
Elle a recommencé devant la boucherie… Sans susciter en apparence la moindre réaction…
- Mais t’aurais vu la tête des deux bonnes femmes à l’intérieur !… A mourir de rire…
Et encore une fois rue Nungesser… Quelqu’un a sifflé… Elle est rentrée enchantée et m’a pris, là, tout de suite, dans le couloir, à peine la porte refermée… Avec passion…

Elle m’a voulu aussi des jeans étroits qui m’enserraient au plus près…
- Allez, viens !… On sort… Et on se connaît pas…
Elle marchait à quelques mètres derrière moi et s’enivrait des regards qui se posaient sur ma croupe, qui s’y accrochaient, qui ne voulaient plus la lâcher…
- Tous… Tous les mecs… Tu les rends fous…

- Ca va comme vous voulez ?…
Et j’ai tranquillement écarté le rideau…
- Ca va, oui…
- Pas de problème avec les fermetures ?…
Elle a ri…
- Oh non, non !… Ca y est cette fois…
Elle avait passé une culotte et un soutien-gorge vert pomme assorti… Elle a fait la moue…
- Pas terrible, hein !…
- Vous savez que j’ai rêvé de vous ?…
- Ah oui ?!…
- Oui… De vos seins…
Qu’elle finissait justement de libérer…
- Une pure merveille, vos seins…
Quelque chose de sombre et d’humide a traversé son regard… Dans la glace, immobile, le soutien-gorge à bout de bras, elle me les a laissés… Doucement, tout doucement, mes mains se sont approchées, posées sur eux, les ont enveloppés… Je les ai tendrement éveillés, fait vivre… Elle a fermé les yeux…
- Fais-le !… Fais-toi le !… Je sais que tu aimes…
Ses yeux se sont embués…
- Fais-le pour moi…
Elle a frémi… J’ai pris sa main… Je l’ai emmenée jusque dans la culotte… J’y suis resté avec elle… Elle y a bougé, la tête légèrement renversée en arrière, les lèvres entrouvertes…
- Baissez-la moi !… S’il vous plaît, baissez-la moi !…
A mi-cuisses… Elle a bougé plus vite…Je l’ai regardée faire et elle m’a regardé la regarder… Je me suis appuyé fermement contre elle… Encore plus vite… Son plaisir est venu… A grandes ondes explosées… Elle s’est échouée contre moi… Le silence… Paisible… Heureux… Ses doigts, un à un, dans ma bouche…
- Tu as très bon goût…
Elle s’est retournée, a effleuré mes lèvres avec les siennes…
- On recommencera, hein ?…

- Eh ben dis donc !… Il s’en passe des choses quand je suis pas au magasin… Et tiens, ça tombe bien… Je voulais te proposer un truc… Tes bouquins là-bas tu comptes vraiment y rester ?…
- J’y suis pas plus mal qu’ailleurs…
- Et venir travailler à temps plein avec moi ça te dirait pas ?… On serait ensemble… Et on aurait une foule d’opportunités… La preuve !… Eh bien alors !… Donne ton préavis… T’attaques au retour des vacances…

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